
On n’arrête plus Renault. Quand une nouveauté est présentée, une autre est déjà dans les starting block. À peine avait-elle dévoilée le nouvel Espace que la marque annonçait le nom de son prochain modèle : Rafale. Et à peine ce dernier est-il présenté qu’une édition limitée de la Twingo vient de faire parler d’elle ! Mais revenons au Rafale. Un tel nom renvoie, inévitablement, à l’avion de chasse éponyme. Car en 1934, le Losange s’est intéressé au monde de l’aviation. Et à la vitesse dans les airs. Le Caudron-Renault Rafale permet à Hélène Boucher d’obtenir le record du monde de vitesse féminin à 445 km/h. Presque 90 ans plus tard, Renault réutilise ce nom, qui lui appartient, pour baptiser son nouveau véhicule… qui n’a pas la même quête. Non, sa vitesse maximale n’excède pas 400 km/h. Il n’est même pas sûr qu’il dépasse les 200 km/h… Le nouveau Renault Rafale rêve non pas de vitesse mais de hauteur, tant dans sa carrosserie que dans son niveau de prestation.
Le nouveau fer de lance de Renault ressemble à ça : un nouveau SUV coupé. En regardant dans la gamme existante du Losange, on pourrait se dire qu’il y en a déjà un, l’Arkana. Le nouveau venu joue dans une autre catégorie, plus haute avec une longueur supérieure d’une quinzaine de centimètres (à 4,71 mètres). Sa largeur atteint 1,86 m sans les rétroviseurs, sa hauteur 1,61 et son empattement 2,74. Cette dernière valeur est partagée avec l’Espace. Ce qui augure une belle habitabilité. Deux choses principales distinguent l’Arkana et le Rafale : sa plateforme (on y reviendra) et son designer. Car depuis novembre 2020, le chef du design de Renault est l’ancien responsable du design de Peugeot. Plus encore, Rafale est le premier modèle entièrement dessiné sous sa tutelle. Une chose est sûre : on retrouve sa « patte » dans le style de ce SUV coupé. Gilles Vidal ouvre une nouvelle voie dans le design de la marque.


À l’avant, une nouvelle calandre constituée de centaines de losanges changeant de couleur en fonction d’où se porte notre regard fait son apparition. Une nouvelle signature lumineuse également. Terminée le grand C, Vidal adapte le dessin de la signature de la Clio restylée sur le nouveau SUV. Cette dernière se constitue de feux de jour imitant la moitié d’un losange. Les phares sont amincis. Le capot horizontal imite ceux des Megane E-Tech et Austral… mais aussi des dernières Peugeot hautes sur pattes. On retrouve ce partage d’idée sur le profil, avec cette ligne de SUV coupé qui se distingue à l’arrière par sa lunette postérieure inclinée à 17°. Quant à l’arrière justement, lui aussi a fait l’objet d’un nouveau dessin, et d’une nouvelle signature lumineuse. Là encore, les précédents codes sont mis au placard pour un nouveau dessin, plus dans l’ère du temps nous dit Renault. Les arêtes marquées rappellent les dernières Peugeot et le dessin des feux ceux des Mercedes GLC coupé et des dernières Volkswagen… Il faudra donc être habile pour reconnaître, d’un simple coup d’œil à l’arrière, un Renault Rafale. Le coffre s’ouvre sur un espace de 647 litres.
Si l’extérieur casse les codes des précédentes Renault, l’intérieur nous ramène sur Terre. Toujours ultra-technologique, la planche de bord reçoit la même tablette OpenR initiée dans la Megane E-Tech. Elle mesure toujours 954cm2 mais a droit, modèle haut de gamme oblige, à une mise à jour du système interne. Ou plutôt des graphismes, améliorés par rapport aux derniers modèles. Le reste de la planche de bord reçoit un traitement de liège ou d’ardoise, qualitatif à l’œil et met progressivement au rebut le cuir. Ce dernier, que Renault souhaite retirer de ses habitacles dès l’année prochaine, est remplacé par des matériaux recyclés à hauteur de 34%, avec la même qualité perçue que le cuir. Reste à voir son vieillissement dans le temps… Le volant est repris de la dernière Megane. En face du conducteur, en plus de l’écran, un affichage tête haute de 9,3 pouces lui exhibera les informations les plus importantes.


Le Rafale n’est pas un SUV classique, il symbolise le haut de gamme de Renault, comme un Koleos à une époque… pas si lointaine. À ce titre, il reçoit la finition Esprit Alpine, à la fois sportive et élégante. Avec celle-ci, l’intérieur se pare de broderies tricolores bleu-blanc-rouge sur le volant qui a droit à un insert en Alcantara dans sa partie basse, de sièges en Alcantara recyclé à 61% perforé pour laisser apparaître le bleu Alpine derrière. Un éclairage derrière le logo Alpine du siège change de couleur en fonction du mode de conduite sélectionné. Le toit panoramique Solarbay mesure 1,47mètre de long pour 1,18 de large. Doté de la technologie Amplisky, il est opacifiant… à la demande pour la première fois pour un constructeur de cette gamme. Avec le bouton prévu à cet effet, ou Google Assistant, le toit peut devenir totalement opaque, ou totalement translucide, ou opaque pour les places avant et translucide à l’arrière ou inversement. Car le Rafale pense aux places arrière aussi et inclut un nouveau type d’accoudoir nommé Ingenius. Plus qu’un simple accoudoir, il est composé de deux portes-gobelets, de deux ports USB, de rangements pour tablettes et smartphones et de supports pour écrans, histoire de passer le temps plus rapidement.
Le Rafale nous prendrait presque de vitesse avec autant de technologie à son bord ! Mais la réalité le rattrape en regardant la fiche technique. Là où il se distingue de l’Arkana, c’est sur sa plateforme. Le « petit » SUV coupé est basé sur la plateforme du Captur, simplement allongée. Le Rafale repose sur la CFM-CD, de l’Austral. Il reçoit donc les quatre roues directrices permettant de baisser le diamètre de braquage à 10,4 mètres. En dessous de 50 km/h, les roues arrière braquent jusqu’à 5° dans le sens inverse des roues avant, et de 1° au-delà de cette vitesse. Quant à la motorisation, le Rafale ne fait pas dans la demi-mesure. Au lancement, il n’est disponible qu’avec la motorisation E-Tech 200 de l’Espace. Cette dernière se compose d’un 3 cylindres 1.2l de 130 chevaux et 205 nm de couple, qui affiche un rendement de 41%, pour la partie thermique, et de deux moteurs électriques distincts. L’un, principal, propose 70 chevaux et 205 nm de couple et prend la place du moteur thermique lorsqu’on force le véhicule à être en électrique. Alimenté par une batterie de 2kWh, il pourrait permettre au Rafale de rouler jusqu’à 40% du temps sans émission. Un autre moteur, de 34 chevaux et 50 nm de couple, aide au démarrage le moteur thermique. Tout cela passe par la boîte à crabots sans embrayage pour aller directement aux roues avant.


Plus tard, une version quatre roues motrices, toujours hybride, arrivera sur nos routes. Tout simplement, le Rafale recevra un moteur électrique sur le train arrière. Il annonce d’ores et déjà 300 chevaux. Suffisant pour contrer la concurrence ? Mais de quelle concurrence parle-t-on ? D’après ses dimensions, et dans la mesure où nous ne connaissons pas encore son tarif, le Rafale semble se positionner en concurrent direct des Audi Q5 Sportback, BMW X4 et Mercedes GLC Coupé. Tous ont une motorisation hybride rechargeable (le X4 n’en a pas mais son pendant « classique » X3 si) et disposent d’environ 300 chevaux pour un tarif allant de 65 à 70.000€, hors options. Mais l’obtention de ces puissances est différente, entre le Français et les modèles allemands. Ces derniers privilégient le moteur à combustion interne à 4 cylindres, en tournant autour des 200 chevaux thermiques, pour atteindre la puissance de 300 chevaux cumulés. Tandis que le Rafale préfère son 3 cylindres et compte davantage que ses frontaliers sur la motorisation électrique. Il restera donc à voir le tarif pour savoir si Renault a les yeux plus gros que le ventre…
Une réponse sur « Renault Rafale »
[…] insuffle un vent de fraîcheur chez Renault, avec une identité inédite, déjà vue sur le Rafale. Ainsi, nous retrouvons une calandre pleine de losanges qui disparaissent selon l’angle dans […]