
Le premier Scénic est arrivé sur nos routes en 1996, il y a 27 ans. Plus d’un quart de siècle. Le temps file ! Renault n’imaginait alors pas que son petit nouveau allait durer aussi longtemps. Depuis sa création, la vocation du Scénic est de répondre aux besoins d’une famille qui n’a les moyens d’avoir qu’une voiture. Et d’imaginer ses futurs envies. D’ailleurs, il tire son nom de cette quête, Scénic signifiant Safety Concept Embodied in a New Innovative Car. Né Mégane Scénic, il perd la première partie à la présentation de sa troisième génération, en 2008. Son look de mini-monospace lui réussit lors de sa deuxième génération, mais avec l’arrivée des SUV et leurs physiques plus avenants que pratiques a tôt fait de pousser le Scénic dans sa forme originale vers la sortie. La quatrième génération joue sur les deux tableaux, avec des aptitudes des deux conceptions, mais ne peut rivaliser avec un Kadjar ou un Captur en interne, ou un 3008.
Luca De Meo continue de croire qu’il vaut mieux garder un nom avec une histoire derrière lui que d’en inventer un. Alors, il conserve le nom de Scénic pour baptiser un tout nouveau modèle.
Voici donc la cinquième génération de Renault Scénic. Un nouveau look, une nouvelle motorisation pour une nouvelle vie, bien remplie. Il est le premier modèle électrique dessiné avec la nouvelle identité stylistique de la marque, avec la « pâte Vidal ». L’ancien designer en chef de Peugeot insuffle un vent de fraîcheur chez Renault, avec une identité inédite, déjà vue sur le Rafale. Ainsi, nous retrouvons une calandre pleine de losanges qui disparaissent selon l’angle dans lequel regarde la voiture, avec l’énorme Nouvel’R au centre. La découpe du capot dessine les phares, peuplés de diodes led, se terminant par des feux de jour verticaux en forme de demi-losange. Intégrés aux extrémités de la voiture, ces derniers permettent d’asseoir le Scénic sur la route et de le reconnaître de (très) loin.


Long empattement, grosses roues, petits portes-à-faux et poignées de portes affleurantes… le Scénic fait penser à la Mégane E-Tech. Et pour cause, comme au bon vieux temps, le Scénic repose sur la plateforme de la berline compacte. Nommée en interne CMF-EV, elle allonge son empattement de 8 cm pour l’occasion, à 2,78m, pour une longueur encore acceptable de 4,47m. Les feux arrière renvoient au Rafale, avec cette forme… qui laissent toujours penser à des Volkswagen. De retour sur le profil, impossible de ne pas parler des jantes. Renault parle d’un design inédit Oracle, sur des jantes de 19 à 20 pouces. Un dessin audacieux qui rappelle, cette fois, celui des jantes de la Peugeot 408…
Les poignées de portes affleurantes du plus bel effet laissent apparaître un habitacle dans la nouvelle ère Renault. On y redécouvre les éléments auxquels on s’habitue désormais, comme l’OpenR de 954cm2 en L inversé, toujours aussi intuitif. Tout le long de largeur, les aérateurs augmentent cette impression d’espace à l’intérieur. Le toit bénéficie de l’innovation intégrée sur l’Espace, avec le toit panoramique opacifiant Solarbay® Amplisky. Pour rappel, il s’opacifie à la demande totalement, pas du tout, juste à l’avant ou juste à l’arrière, grâce à des ondes électriques. Ce choix permet, d’après la marque, de gagner de l’espace en garde au toit – plus de rangement prévu pour le store – et du poids – les rails pèsent lourds… Ajoutons à cela l’accoudoir central Ingenius du Rafale, pour voyager le plus confortablement possible, augmentant le volume de rangement intérieur à 38,7 litres, et vous aurez-là un véhicule parfait pour mener les enfants à l’école.


Ou plus loin. Car là se cache la force de la promesse de Renault avec ce Scénic. L’augmentation de l’empattement a permis l’installation d’une batterie plus grosse. Disponible avec celle de la Mégane E-Tech de 60 kWh, le Scénic E-Tech se dit capable d’atteindre 420 km en une charge. Avec la nouvelle batterie NMC – Nickel Manganèse Cobalt – de 87 kWh, il pourrait parcourir 620 km d’un coup ! La puissance du moteur électrique reste au choix, entre 170 et 220 chevaux. Le coffre augmente aussi en volume, passant de 440 litres dans la Mégane E-Tech à 545 litres avec les sièges voire 1670 litres une fois ces derniers baissés. Bien évidemment, plus le coffre est chargé, plus l’autonomie baisse. Le poids est l’ennemi de la performance, et aussi de l’efficience, en un sens. Pourtant, la version 87 kWh pèse le plus lourd, avec 1842 kg annoncés. Mais l’efficience résulte aussi d’un travail aérodynamique poussé, qui se voit à l’extérieur. Et Renault va aussi plus loin, car le Scénic E-Tech n’est pas pensé pour demain, mais pour plusieurs années, voire décennies.
Renault souhaite atteindre la neutralité carbone en Europe en 2040 et dans le monde une décennie plus tard. Soucieuse de son environnement et des matériaux qu’elle utilise, la marque annonce déjà qu’en 2025, ses habitacles n’auront plus de cuir. Elle a pensé son Scénic E-Tech de cette manière, composé à 24% de matériaux recyclés. Le modèle en lui-même est recyclable, d’après la marque, à 90%, batterie comprise. Ou encore, son choix de moteur. Pas de terres rares comme les 95% des voitures électriques du marché, elle reste dans son idée de moteur à rotor bobiné, dont le rendement est moins bon. Qu’à cela ne tienne, elle utilise la chaleur générée par les frottements des bobines pour alimenter une pompe à chaleur et transformer cette dernière en énergie pour la climatisation ou le chauffage à l’intérieur. Renault semble avoir pensé à tout.


Même au volant. Malgré ses dimensions, son rayon de braquage impressionne, seulement 10,9m, soit 0,5 de plus que la Mégane E-Tech et 0,3 de moins que le Scénic IV. Le train arrière reçoit une suspension multi-bras, pour une bonne stabilité. Son roulis est annoncé inférieur à 5°, pour assurer de bonnes sensations au volant. Un volant derrière lequel se trouve les mêmes palettes que la Mégane, variant le niveau de régénération de la batterie, selon 4 niveaux, de 0 à 3. Quant au son émis en mouvement, Renault a misé sur un artiste bien connu : Jean Michel Jarre.
Renault parle d’une modernité électrique, d’une technologie utile et intuitive, le tout au service d’une conception plus durable, incarnée par le Scénic. Basé sur une bonne voiture, le nouveau venu semble voué à une avenir radieux. Seule la véracité de son autonomie nous dira s’il sera si bon que ça !
