Catégories
Essais

Renault Austral

L’Australie est connue pour ses grands espaces obligeant les autochtones à vadrouiller dans de grands espaces au volant de grands véhicules. Renault emprunte ce patronyme pour son nouveau SUV qui a la lourde tâche de remplacer un modèle qui n’a pas rencontré son public, le Kadjar. L’Austral avance des arguments solides, à voir si le résultat est à la hauteur des attentes.

Renault Megane E-Tech

La vie du Losange prend un nouvel angle. Peu à peu, la premiumisation prend la place de la proposition généraliste de Renault. En témoigne le premier véhicule de la Renaulution, la Megane E-Tech, une électrique très convaincante. Contrairement à précédemment, le point positif de cette Renault n’est plus son prix d’achat mais bien tout son environnement de vie, du design technologique à l’habitacle idoine en passant par une conduite agréable. La refonte totale de la gamme continue avec la disparition du Kadjar. Nous savions ce modèle en fin de vie depuis la présentation d’Austral. Ce dernier vient d’entrer en concession pour un lancement début décembre. Nous avons pu en prendre le volant. 

Comme toujours, regardons d’abord l’extérieur. Par rapport au modèle sortant, l’Austral gagne en muscles, en taille. Il en impose, il semble sûr de sa proposition, ce qui péchait grandement dans le Kadjar. Son apparence est plus haut de gamme. Si le précédent SUV arborait des protections en plastique noir loin d’être de bonne facture, ici l’Austral maquille tout ça. Le look est plus statutaire. La couleur que notre modèle d’essai arbore demande 2200€ et répond au doux nom de gris schiste satin, associé au toit noir. Le nouveau logo (Nouvel’R) se camoufle en se mettant au noir. Les signatures lumineuses avant et arrière imitent les ténors du premium en jouant une chorégraphie d’éclairage. Une somme de détails qui feront, peut-être, la différence à l’achat ou qui, en tous cas, montrent que Renault est prêt à aller jusque dans les détails pour monter en gamme. 

Renault Austral Esprit Alpine arrière
badge Esprit Alpine

La finition Esprit Alpine apporte une finition extérieure différente avec des jantes de 20 pouces au design spécifique au modèle Autral, nommées Daytona et l’apparition du A fléché en amont des portes avant. Cette finition s’apparente aux S Line d’Audi ou M Sport de BMW. Ni la motorisation ni le comportement de la voiture n’est changé avec la finition, seulement quelques éléments stylistiques. En témoigne également l’habitacle. L’instrumentation est reprise telle qu’elle de la Megane E-Tech, avec un écran de 12,3 pouces en guise de compteur de vitesse (et autres informations) et une dalle verticale de 12 pouces au milieu du tableau de bord. De l’alcantara, du cuir, des surpiqûres bleues, d’autres blanches et rouges sur le volant, et le logo Alpine sur les appuies-têtes avant complètent la finition Esprit Alpine, à l’instar de la baguette de porte portant ce nom montagnard. 

Pour autant, en bon SUV des temps modernes qu’il est, la montagne est loin d’être son dada. Au contraire, il brille en ville et sur les grands axes grâce à plusieurs éléments. 

Malgré ses dimensions, une fois au volant, l’Austral réussit à paraître plus petit qu’il ne l’est vraiment. Les manœuvres sont ainsi facilitées. De plus, même si elle est une traction, son rayon de braquage (11,4m) est parmi les meilleurs de sa catégorie. Cette valeur peut même descendre à 10,1 mètres en sélectionnant la version Iconic qui intègre la direction intégrale de troisième génération. Ne l’oublions pas, Renault a été l’un des pionniers en matière de direction intégrale avec le fameux 4Control. Revenons à notre Austral. Le nôtre justement est un Techno, la version de milieu de gamme, avec un moteur dit mild hybrid, à micro-hybridation, en réalité une batterie de 48V. Le 4 cylindres 1.3 affiche une puissance de 160 chevaux et un couple de 270nm. Et il a la santé. 

Il est associé à une boîte de vitesses automatique (une boîte mécanique est cependant disponible avec le 3 cylindres 1.2 de 130 chevaux en version Équilibre) à 7 rapports. Les passages de vitesses ne se sentent pas. Aucun à-coup n’est à déplorer. S’il a la santé, il est loin de savoir chanter tel un soprano. Il est de suffisamment bonne éducation pour ne pas perturber les discussions à son bord, et de ne s’exprimer qu’en cas d’extrême urgence. La boîte sait reprendre son rôle quand on oublie de passer un rapport lorsque le conducteur a souhaité prendre le contrôle via les palettes derrière les branches du volant. Volant repris également de la Megane électrique et aux nombreuses fonctions.

Du doigt droit on navigue entre les affichages de l’instrumentation derrière le volant. Sur le bouton excentré, les modes de conduite proposés sont Confort, Éco, Sport et Perso. L’ambiance à bord change en fonction des modes, passant du bleu en Confort au vert en Eco et au rouge en Sport. À gauche, le doigt trouve les aides à la conduite du régulateur au limiteur, et de varier entre les vitesses avec le bouton poussoir. L’Austral ne bénéficie pas de la conduite autonome avancée comme certains de ses rivaux, et j’en suis plutôt content. Là où, lorsque j’ai essayé un Kia EV6, je devais assister la voiture, le Français m’assistait. Ce que je trouve être le rôle des aides à la conduite. La navigation en fait également partie. Un point fort des Renault de la nouvelle ère (ère De Meo). 

Le système multimédia est compatible Apple Car Play et Android Auto pour connecter nos précieux instruments – qui peuvent être chargés en induction en option. La tablette est d’une telle fluidité que notre photographe, qui n’avait pas encore découvert les nouvelles Renault, en est étonné. Rapide, lisible, intuitive, l’instrumentation est agréable. À la conduite, l’Austral se révèle relativement plaisant. La direction au diamètre record est un régal. Passé en mode Sport, elle se durcit encore, tout comme les suspensions. De là dire qu’elle se transforme en vraie sportive… Disons que ça permet de prendre encore moins de roulis, déjà qu’il n’était pas bien présent en mode Confort. 

Dernier mot sur la vie à bord. Le confort avant est plus qu’acceptable, à l’arrière il serait plus ferme. Rien de bien grave pour autant. Enfin, pour partir en vacances, le coffre annonce un volume de 500 litres, et jusqu’à 1525 litres une fois les sièges rabattus, ce qui est dans la norme. En tous cas, pour notre modèle d’essai « faux hybride ». Pour les E-Tech hybrides (non rechargeables pour l’instant mais un hybride rechargeable devrait arriver d’ici 2024) la valeur tombe à 430 litres. Enfin, et parce qu’il faut toujours finir par en parler, le prix. L’inflation touche tous les secteurs. L’automobile est loin d’être épargnée, et comme Renault souhaite monter en gamme, elle doit afficher des prix moins bon marché que par le passé. Ceci posé, le prix de l’Austral Équilibre sans option et de 33.400€. Notre modèle d’essai Techno Esprit Alpine, qui ne manque objectivement de rien, demande 41.800€. Un prix finalement dans la moyenne des concurrents premium.

Renault Austral
Renault Austral nomenclature

« 40.000€ dans une Renault ? Jamais, je prends une Allemande » Combien de fois ai-je pu entendre cette phrase… Trop, peut-être. Plutôt que de juger la voiture par son logo, jugeons-là par ses prestations. La finition est soignée, la présentation aussi, les équipements sont là, l’instrumentation n’a à rougir devant aucun concurrent… L’Austral n’est pas donné, certes, mais il faut lui laisser sa chance. Et croisons les doigts pour qu’il réussisse son virage. Le deuxième modèle post Ghosn est réussi. Renault est en bonne voie. 

Encore un grand merci à la concession Renault Luçon – Jean Rouyer Automobiles, toujours très accueillant pour nous avoir laissé ce nouveau véhicule pour notre essai.

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

Laisser un commentaire