



Un anniversaire, ça se fête. Alors imaginez un centenaire ! En amont de celui des 24h du Mans, Alpine a présenté l’A110 R Le Mans. Il s’agit-là de la deuxième série limitée basée sur le coupé le plus radical après la Fernando Alonso à 32 exemplaires. La nouvelle venue augmente sa diffusion à… 100 unités. Comme l’âge de la plus grande course automobile du monde. C’est entourée d’A110 nouvelle génération et d’une exceptionnelle A210 que l’A110 R Le Mans a fait ses débuts, roulant sur la piste mancelle à une allure de sénatrice. Les spectateurs ont donc pu apercevoir les détails distinguant la Le Mans de la R normale. Il y a, par exemple, sa couleur blanche contrastée par les pièces en fibres de carbone apparentes. À cela s’ajoutent deux fines bandes bleues courant le long du capot vers l’arrière de la voiture en passant par le toit et s’invitant sur l’aileron. Sur les ailettes de ce dernier ainsi que sur les jantes, la même couleur égaie le coupé. Des badges 24h sont visibles sur les ailes et sur les bas de caisse de la voiture, ainsi que sur les appuie-tête. Le tracé du circuit se dessine sur les pare-soleils, histoire de toujours savoir dans quelle voiture on roule, y compris à l’intérieur. Mais les différences sont elles seulement esthétiques ? Eh bien… non. Sur la lunette arrière en fibre de carbone, un aileron dorsal apparaît, comme un clin d’œil aux A480 LMP2 d’Alpine. L’A110 R Le Mans reçoit une cale Road & Track augmentant la rigidité de 5% ainsi qu’un nouveau réglage de suspensions Hunaudières calibrées pour garantir une meilleure stabilité à haute vitesse. Un tas de détails qui rendent l’A110 R Le Mans encore plus désirable que le coupé radical classique… De quoi expliquer le surcoût de 30.000€ à 140.000€ ? Cela reste à voir…
Bien plus coûteux, et impossible à rouler sur route ouverte, Alpine dévoilait au monde son nouveau prototype LMDh. La marque alors engagée en LMP2 depuis 2013 avec l’aide de Signatech passe la vitesse supérieure et développe sa voiture sur un châssis Oreca, l’un des quatre fournisseurs de LMDh. Moins coûteux que le LMH, le Daytona hybride permet d’homologuer son prototype à la fois en WEC et en IMSA. Autrement dit, être présent en Europe et aux États-Unis. Donc, partout dans le monde. Car Alpine veut débarquer aux États-Unis ! Revenons au prototype. Son nom respecte la nomenclature habituelle : le A pour Alpine, 4 pour les premiers prototypes Alpine vainqueurs aux 24h du Mans, 24 pour l’année 2024 et ß pour le dernier stade de développement avant les premiers tours de roues. Sa carrosserie avant-gardiste dessine des galbes généreuses et annonce l’avenir de la marque, au moins dans la signature lumineuse. Et pour bien faire savoir quelle voiture sera devant son adversaire, l’A424_ß reçoit des feux arrière reprenant le logo Alpine. Longue de 5 mètres, large de près de 2 mais haute de seulement 1,06, elle impressionne. Et on a qu’une hâte, l’entendre et la voir rouler. Certes, son V6 mono turbo 3.4 ne sera pas le plus sonore, mais elle porte haut les couleurs francophones. Une bataille franco-française Peugeot vs Alpine en prévision ?




En attendant de pied ferme cette confrontation, Alpine s’est alignée sur la piste étroite de Pikes Peak, aux États-Unis. À son volant, le pilote d’Alpine A110 R-GT Raphaël Astier a bouclé les 19,93 km de la piste en 9’17’’412, soit le troisième meilleur temps de sa catégorie. Pour arriver à un tel chrono, l’A110 a reçu de profonds changements. Dès l’extérieur, on voit qu’on n’a plus affaire avec le sage coupé français, avec ces phares affinés et cet immense aileron arrière. Sa base est l’A110 GT4, mais totalement remaniée. Le moteur grimpe à 500 chevaux, soit le double de la puissance du coupé original. Le poids suite l’évolution inverse, en chutant à 950 kg environ. Un rapport poids/puissance dantesque qui s’accompagne d’un appui aérodynamique colossal… Ainsi, on comprend mieux le temps de l’A110 Pikes Peak ! De quoi donner l’eau à la bouche pour une version de route…
Mais pour l’instant, cela ne semble pas dans les plans et Alpine préfère réaliser des éditions limitées… moins coûteuses. En amont du GP de Silverstone, Alpine a eu la bonne idée de présenter… une nouvelle édition limitée de son A110. Ils auraient tort de s’en priver, tant elles se vendent rapidement, malgré les tarifs exercés. Sur une base d’A110 S avec le kit aéro, l’édition limitée Enstone fait la part belle à la fibre de carbone. Enstone abrite l’usine d’Alpine en F1. Et pour célébrer au mieux cet attachement, l’A110 S reçoit un traitement particulier pour le pays du tea time. Disponible en deux couleurs, gris tonnerre ou gris Mercure, toutes deux munies d’un toit noir, ces A110 S reçoivent, d’office, l’Union Jack sur ledit toit sur le sol britannique, alors qu’il sera en option dans les autres pays. La fibre de carbone quant à elle, s’invite à l’intérieur sur la console centrale ou encore la visière du compteur de vitesse, sans pour autant abaisser le poids du coupé français. Qu’importe, puisqu’il reste très léger. Pour rappel, il pèse 1109 kg pour 300 chevaux et efface le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes. L’A110 S Enstone Edition ne sera assemblée qu’à 300 exemplaires, tous numérotés évidemment, à un tarif de 85.000€ hors options.





Alpine ferait-elle trop d’éditions limitées ? Peut-être… mais quand on sait l’avenir, on se dit qu’il faut profiter du présent. Car dès l’année prochaine, l’A110 sera rejointe dans la gamme par la citadine électrique A290, préfigurée par le concept A290_ß. Puis, l’année suivante, un crossover électrique du segment C viendra épauler la citadine et le coupé. L’A110 devrait devenir électrique à la fin de l’année 2026. Cette dernière sera basée sur une nouvelle plateforme qu’Alpine est en train de développer, l’APP, Alpine Performance Platform. Modulable, en longueur comme en largeur, elle permettra à la marque de concevoir sur cette base un cabriolet comme l’A110 et un nouveau modèle 4 places, la future A310. Pour terminer ce futur garage de rêve, comme le vend la marque, la gamme devrait compter aux alentours de 2027 deux nouveaux modèles, un du segment D et l’autre E. Plus grands, ces modèles permettront à la marque d’attirer un nouveau public. Ça tombe bien, puisqu’Alpine compte s’ouvrir au marché américain en 2027 précisément. D’ici là, les plans auront le temps de changer… ou pas.
Beaucoup d’informations chez Alpine ! En l’espace de 5 ans, elle devrait multiplier par 7 le nombre de modèles dans sa gamme. Et la marque veut investir dans l’hydrogène aussi… Pour ma part, et en tant que vieux grincheux de 20 ans, je vais rester avec mon coupé thermique, à essence. L’amour a ses raisons…