
Quand on pensait à Volvo, on imaginait souvent un break dessiné avec une équerre, où les seuls bords arrondis étaient ceux des pneumatiques… Aujourd’hui, Volvo est populaire pour le sentiment de sécurité à la conduite. Radars, caméras, airbag, cellule de sécurité… la firme scandinave tire son épingle du jeu par un confort et une sécurité que les marques allemandes oublient souvent, préférant la technologie à outrance et le dynamisme. Les Volvo se vivent en famille, et les ventes s’en ressentent : les berlines se vendent moins bien que les breaks, bien plus logeables, et devenus plus élégants au fil des ans. Le marché français n’a plus droit au couple berline/break S90/V90, dont les chiffres de vente sont mauvais, et seuls les S60/V60 sont commercialisés. Longue de 4,76 mètres, la S60 boxe dans la même catégorie que les Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes Classe C. Que peut donc apporter la S60 à ce marché hautement concurrentiel ?
Déjà, une dose d’exotisme dans le design. Les marques allemandes modifient par petites touches leurs modèles. Bien malin l’œil non averti qui saura distinguer une Classe C 2018 d’une 2022 ! Lorsqu’elle arrive en 2019, la S60 tranche radicalement avec son modèle précédent. Un look bien plus actuel, des courbes remplacent les arêtes franches. Et pourtant, le style Volvo reste bien présent, grâce à sa calandre et aux dessins de ses optiques. À l’avant, la signature lumineuse rappelle une épée, qui rend plus agressive mais aussi élégante la face avant. L’arrière dessine des C en guise de feux sur la berline, alors que le break arbore la même signature que les SUV. La présence de deux trappes, une à l’avant gauche et l’autre à l’arrière droit, nous refuse tout doute sur la motorisation de la berline : une hybride. On y reviendra.


Pour l’heure, il est temps de découvrir l’intérieur, qui vaut le détour. Pour rappel, la S60 sort en 2019, en même temps que la BMW Série 3. Entre les deux berlines, la différence de taille de l’écran est grande. Mais, là où les marques allemandes capitalisent sur la technologie à bord, les aides à la conduite ou de divertissement, travaillant sur l’interface homme-machine, Volvo préfère accueillir ses occupants dans un environnement différent. L’habitacle n’est pas dessiné autour de la tablette tactile, mais est plutôt dessiné entièrement, élégamment. La dalle numérique verticale mesure 9 pouces, et s’intègre parfaitement dans cet espace qui rappelle l’univers nautique par le mélange des teintes. Une teinte sombre recouvre la partie supérieure du tableau de bord et l’extérieur du volant, tandis qu’une teinte claire habille la partie inférieure. Tout l’habitacle est recouvert de cuir, de la console centrale aux sièges, évidemment, mais aussi aux contre-portes. On est loin des plastiques à peine moussés de certaines marques allemandes… Ces dernières proposent plusieurs placages, en bois ou noir laqué par exemple, sur la planche de bord. Mais aucun n’a la même présentation que celui de la S60, tout simplement remarquable.
Le diable se cache dans les détails. Volvo l’a bien compris en dessinant des buses d’aération très élégantes, verticales elles aussi. Un détail également, l’accoudoir central pour la banquette arrière. Contrairement à nombre de rivales, une fois en place, il ne bouge pas. Et ce, même si on appuie fort dessus. Évidemment, le cuir recouvre tout cet élément. À l’arrière, des aérateurs sont disséminés à l’arrière du tunnel central et d’autres au niveau du montant B. Enfin, pour terminer sur les détails de finition, le bouton Start&Stop n’est pas un pressoir mais un élément chromé à faire pivoter vers la droite. Et le sélecteur de vitesse nous rappelle la BMW Série 8, translucide.


Comme dit plus haut, la S60 ici présente est une hybride rechargeable, avec l’appellation Recharge T6 AWD. Sur le train avant, le 4 cylindres essence transmet sa puissance aux roues avant, tandis que sur le train arrière, un moteur électrique propulse les roues arrière. Les deux énergies combinées, la puissance s’établit à 350 chevaux et le couple à 659 nm. Lors des manœuvres, le moteur thermique laisse l’électrique officier. On apprécie donc l’absence de nuisances sonores et la direction directe de la berline. Une voiture de cette taille s’exprime mieux sur les grands axes que sur des petits trajets. Un petit tour s’impose. On y retrouve les caractéristiques du C40 Recharge, encore améliorées. La batterie s’étant peu à peu vidée pendant le shooting photo, le moteur thermique prend le relai. Et, malgré le poids de la bête – 1964 kg – le 2 litres donne satisfaction pour s’insérer rapidement sur la rocade. La boîte automatique à 8 rapports lisse chaque passage et se montre suffisamment intelligente pour anticiper les prochains efforts qu’on va lui demander. Elle ne laisse jamais le moteur souffrir trop longtemps en haut du compte-tours, pour ne pas perturber le bien-être à bord. Grâce au confort des sièges et des suspensions, la sérénité prend le pas sur le stress de la vie… La S60 est également une berline très bien insonorisée qui, associée à la motorisation hybride, s’apprécie sur tous les terrains. En étant derrière le volant, on mesure vite l’impact sur la visibilité de l’absence d’une immense tablette tactile sur la planche de bord. À la place, Volvo préfère un affichage tête-haute, bien plus discret.
La S60 n’a peut-être pas le dynamisme d’une BMW ni la connectivité d’une Mercedes ou d’une Audi, mais son design moins conventionnel et son habitacle plus flatteur au niveau des matériaux choisis peuvent faire pencher la balance en sa faveur. Ajoutons l’excellente finition ou encore l’insonorisation, et la S60 devient une excellente berline à tout faire.