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Bugatti W16 Mistral

Cher W16… Tu nous as écrit un très beau chapitre de l’histoire automobile, et nous t’en remercions. Aujourd’hui tu es encore et demain tu ne seras plus assemblé. En guise d’aurevoir, tes créateurs ont décidé de t’installer dans un cabriolet. Chez W16, merci pour ton souffle. A toi, W16 Mistral !

Le W16, une mécanique qu’on ne trouve que chez Bugatti. Et pour cause, il a été fait pour cette marque. Il vient d’un homme, Ferdinand Piëch, qui souhaitait concevoir la voiture la plus rapide du monde, la plus luxueuse, et exclusive. Avec elle, les codes changeraient. Le résultat suit sa volonté : il y aura bien eu un avant et un après Bugatti Veyron 16.4. Cette dernière annonçait une fiche technique absolument ahurissante. Le moteur W16, d’une cylindrée de 8 litres, développait à l’époque très exactement 1001 chevaux et 1250 nm de couple. C’est simple, elle devient la voiture la plus puissante du monde dès sa présentation, puisque le précédent record était détenu par Koenigsegg avec sa CC8S et ses « seulement » 655 équidés. Le 4 du nom complet de la voiture désigne deux choses, le nombre de roues motrices et le nombre de turbocompresseurs. Transmission intégrale, sur une sportive, c’était peu commun et encore aujourd’hui ce n’est pas bien vu par tout le monde. Quatre turbos, c’est énorme. Pour supporter cette avalanche de puissance, la boîte de vitesses est une automatique à double embrayage et 7 vitesses, déjà à l’époque. En clair, la Veyron était en avance sur son temps. Et le temps, elle le bat. Celui du 0 à 100 km/h par exemple était annoncé en 2,5 secondes, et la vitesse maximale dépasse les 400 km/h ! La Veyron connaîtra des évolutions, Super Sport et Vitesse (cabriolet), enchaînera les records de vitesse et, après ses 450 exemplaires écoulés, la Chiron la remplacera. 500 exemplaires de prévus pour cette dernière, qui pousse le vice encore plus loin, avec une puissance majorée à 1500 chevaux. Elle servira de base à plusieurs éditions limitées, comme la Divo, La Voiture Noire, la Bolide, la Pur Sport, la Super Sport 300+ (qui a atteint 490,484 km/h) et la petite nouvelle.

La petite nouvelle… qui n’est pas si petite que ça ! Comme toutes les Bugatti, elle en impose par sa largeur, sa faible hauteur et ses proportions marquées. Appelons-là par son nom, puisqu’elle en a un joli, W16 Mistral. Mistral, le nom d’un vent puissant du sud de la France, dans la vallée du Rhône, de la Côte d’Azur – où paradent certaines Bugatti – qui vient de la Méditerranée. Il symbolise le souffle du W16, ce souffle si fort qu’il se pousse lui-même vers la sortie… Ce nom baptise donc la première Bugatti découvrable depuis l’ère de la Chiron. La marque ne voulait pas proposer de Chiron roadster mais la demande est ce qu’elle est, et les clients fidèles en ont voulu un, et ils l’ont obtenu. Les lois de la vente et de la rentabilité sont différentes de celles des artistes qui ont eu la lourde tâche de dessiner un cabriolet sur base de Chiron, avec un design à la hauteur de la marque, en s’inspirant des précédents modèles, tout en ne démodant pas le modèle « de base ». Difficile… mais pas impossible.

L’équipe de designers a fouillé les archives de la marque pour trouver des inspirations pour dessiner ce cabriolet, et ils sont tombés sur la Type 57 Roadster Grand Raid de 1934. Un long et élégant cabriolet qui, comme les speedsters d’aujourd’hui, termine les appui-têtes par un double-bosselage arrière. A tomber ! La W16 Mistral s’inspire donc de cette sublime auto, plus dans l’âme que vraiment dans le design. L’extérieur pique des éléments de design de chaque éditions spéciales de Chiron. A l’avant, les phares presque verticaux sont inspirés de La Voiture Noire. L’immense calandre en fer à cheval est élargie, les entrées d’air béantes de chaque côté sont également majorées, comme la Super Sport. De profil, les prises d’air conduisant au moteur rappellent la Divo. A l’arrière, le double-bosselage fait son petit effet, et cette signature lumineuse, inspirée de la Bolide, me fait chavirer. En d’autres termes, on a vu Bugatti plus imaginatif, excepté peut-être sur cet arrière que je trouve sublime. Mais Bugatti n’est, répétons-le, pas une marque comme les autres. Ses concurrents ? Elle n’en a pas vraiment, exceptés peut-être Pagani et Koenigsegg dans la recherche de la perfection de la finition et du moindre détail. Car, là aussi, chaque détail est soigné.

Prenons les phares par exemple. Ils paraissent simples, quatre barres en led. Mais Bugatti trouve un clin d’œil ici à la mécanique et à la transmission, quatre turbos et quatre roues motrices. Ou les lettres Bugatti illuminées à l’arrière… Et comme Bugatti veut garder ses clients, le double-bosselage, qui sert au refroidissement du moteur, est fabriqué en fibre de carbone, afin qu’il supporte le poids de la voiture si jamais elle se retrouve à l’envers.

Revenons à l’endroit et ouvrons la porte de ce véritable joyau… Le dessin de l’habitacle reste le même, la disposition des boutons, l’absence souhaitée de tablette tactile. Ce dernier détail est important, puisque Bugatti a souhaité ne pas mettre d’écran tactile au centre afin que sa voiture ne se démode pas. En effet, aujourd’hui, les nouvelles voitures sont souvent jugées sur la taille de leur écran, et comme d’année en année, celui-ci prend de plus en plus de place, chaque modèle sait que l’année d’après, il sera démodé. Mais pas Bugatti, parce qu’elle navigue dans une autre galaxie… Celle de l’ultra-luxe qui n’a guère comme d’autre volonté que de satisfaire ses riches clients. Pour ne pas les dépayser, la W16 Mistral évolue par petites touches. Le duo de couleur noir-ocre est un clin d’œil à la Type 57 Grand Raid. Véritable auto d’exception, elle flatte l’œil, chaque détail est scruté au microscope. Pas de place à l’imprévu ici. Et, pour pousser le bouchon encore plus loin, le sélecteur de vitesse qui siège sur la console centrale emprisonne un éléphant, celui sculpté par Rambrandt Bugatti, frère du créateur Ettore, et qui trônait, autrefois, sur la calandre des Bugatti d’avant-guerre.

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Entre l’avant-guerre et aujourd’hui, il s’en est passé des événements. Bugatti a survécu, tant bien que mal, en étant racheté à plusieurs reprises. Avec sa dernière tentative de record avec la Super Sport, Bugatti a annoncé en avoir terminé avec la course aux records de vitesse en ligne droite. De quoi l’avenir de Bugatti sera-t-il fait ? D’électrons, en partie. En effet, depuis une demi-douzaine d’années, un Croate nommé Mate Rimac fait parler de lui, ou plutôt laisse ses voitures faire parler de lui, si bien que plusieurs marques du groupe Volkswagen sont entrées au capital de la firme Rimac. Dont Porsche, qui a bénéficié de leurs connaissances pour mettre au point le Taycan. Depuis peu, Rimac a pris possession à 40% des rênes de Bugatti. Et ils l’ont dit : le W16 n’aura pas d’avenir. La remplaçante ne sera pas totalement électrique mais fortement électrifiée. Avant qu’elle ne voie le jour, attendons plusieurs années et croisons les doigts pour voir l’un des 99 exemplaires de la W16 Mistral sur route, ronronner ce W16 de 1600 chevaux… Mais pour cela, il faudra attendre les livraisons, d’ici 2024, et que les propriétaires ne craignent pas de tourner avec une voiture à plus de 5 millions d’euros…

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

2 réponses sur « Bugatti W16 Mistral »

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