La Chiron est une œuvre d’art. Une œuvre d’art mécanique, d’ingénierie, d’orfèvrerie, de délicatesse et de force à la fois… elle représente le summum du luxe et du sport automobile. Si je conserve une affection spéciale à la Veyron, ma passion automobile ayant grandi en même temps que ce modèle, la Chiron impose le respect. Elle est impressionnante. Ses déclinaisons le sont également. Si l’utilité de la Pur Sport, comme une reine des virages mais pesant près de 2 tonnes, est presque risible, celle d’une Super Sport l’est beaucoup moins. Inutile sur la route, évidemment, la Chiron Super Sport détient le record de vitesse pour une voiture homologuée pour la route : 490,484 km/h. À la frontière des 500 ! Après l’annonce du record, vidéo certifiée à l’appui, Bugatti s’est retirée de la course à la vitesse maximale. Un riche client amateur de Bugatti a souhaité rendre hommage aux voitures iconiques de cette marque, avec des demandes bien spécifiques.
D’abord dans la pénombre, la Golden Era arrive à la lumière du jour… laissant apparaître ses courbes, puis sa livrée. Le capot se revêt d’un noir métallisé, puis se dégrade en une élégante teinte dorée courant jusqu’à l’arrière de la voiture. S’il n’y avait que cela, vous vous doutez bien que nous n’aurions pas écrit un article dessus. La Golden Era rend hommage aux Bugatti audacieuses qui ont marqué l’histoire de la marque, elle qui s’apprête à rentrer dans une nouvelle ère. Le client a demandé au département personnalisation de Bugatti une commande spéciale : dessiner les légendes de la marque directement sur la carrosserie et dans l’habitacle. Le résultat est sous nos yeux. Les designers ont utilisé les mêmes crayons que pour imaginer les futurs modèles pour dessiner les œuvres sur la voiture.
Côté conducteur, 19 esquisses retraçant l’histoire récente de Bugatti, du rachat de Romano Artioli à la dernière W16 Mistral en passant par un dessin du moteur des dernières Veyron et Chiron.
Côté passager, 26 hommages sont dessinés, de la rapide Type 35, la luxueuse Royale… mais aussi des légendes, comme le train Bugatti, l’éléphant de Rembrandt ou encore le château Bugatti. Toute la vie de la marque est retracée : un chef d’œuvre.
À l’intérieur aussi, les hommages continuent. La combinaison de couleurs continuent dans l’habitacle, recouvert de fibres de carbone et de cuir, du plus bel effet. Les contre-portes abritent de nouveaux dessins, les faces avant des EB110, Veyron et Chiron sur le côté conducteur et Type 35, 57 Atlantic et Royale côté passager. Les seuils de porte reçoivent les inscriptions des dates des époques Bugatti : 1909-1956 et 1987-2023. Les appuies-têtes sont brodés de l’inscription Golden Era, d’une manière élégante, tout comme le One of One au milieu du tableau de bord. Non, ce n’est pas un nouveau modèle, mais la réalisation de cette commande spéciale, que le propriétaire a voulu parfaite et qui s’est rendu à de nombreuses reprises au siège de la marque pour discuter de la personnalisation, est telle qu’il nous semblait opportun d’en parler. Car nous ne vivrons plus jamais l’âge d’or de Bugatti…
Au même endroit, il y a un an, Bugatti avait présenté la W16 Mistral, ce modèle annonciateur d’un vent nouveau annonçant par la même occasion la fin de ce moteur unique en son genre. Ici, le roadster se pare de la même couleur que la Chiron Golden Era, un doré qui lui va particulièrement bien. Peut-être est-ce au même propriétaire que la Golden Era, qui a récupéré sa Chiron directement sur place.
