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Bentley Batur

Le W12 cache bien son jeu sous une carrosserie en tous points semblable à celle d’un V8. Or, chez Mulliner, V8 et W12 ne sonnent pas pareil, et la noblesse mécanique n’est pas la même non plus. Alors que le W12 vit ses dernières années, il fallait un modèle pour clore cette épopée. Le modèle en question s’appelle Batur.

Mulliner by Bentley, le département de personnalisation de Crewe. Votre voisin a une Bentley, vous voudriez la même mais avec un élément différent qui n’est pas présent dans la longue liste d’options de la marque ? C’est là-bas qu’il faut aller. En 2020, Mulliner montrait de quoi ils étaient capables, en dessinant et assemblant la Bacalar, une carrosserie à mi-chemin entre le cabriolet classique et le speedster. La base de la voiture est connue, puisqu’il s’agit d’une Continental GT 2ème génération, dans sa plus haute version, le W12. Avec 659 chevaux et un couple digne d’un chalutier, la Bacalar n’a pas son pareil pour conduire tranquillement ses occupants. De commun avec la Continental dont elle dérive, les poignées de porte. C’est dire ce dont est capable Mulliner ! Seulement 12 Bacalar roulent sur le Globe. La production aujourd’hui terminée, il faut bien occuper les travailleurs. Alors, une nouvelle tâche arrive…

Bientôt, cette tâche ne deviendra qu’un malheureux souvenir, celle de l’huile sur le sol. Un souvenir, oui, car les voitures du futur devraient être électriques. Le design de la nouvelle Bentley by Mulliner doit ouvrir la voie aux Bentley du futur, qui seront électriques, en utilisant le plus gros moteur de la marque. Et voilà chose faite, avec la Batur.

Ce nom est tiré de celui d’un lac naturel de l’île de Bali de 88 mètres de profondeur et de 16 km² de superficie. Un superbe lieu que je vous recommande… même si je n’y suis jamais allé. La voiture reprend son nom, alors qu’elle n’est pas vraiment vertueuse. La Batur doit donc écrire une nouvelle page dans le long chapitre Bentley chez Volkswagen, celui du passage à l’électrique. Bien que basée sur la Continental GT W12, le design change radicalement. A l’avant, il n’y a plus les phares ronds qui donnaient une identité à la voiture, un certain charisme. Mais la Batur n’en manque pas. En élargissant sa calandre, encore, et en changeant les motifs intérieurs, son identité reste forte. La finition de cette calandre, en Gloss Dark Titanium, est contrasté par des motifs qui vont de l’Hyperactive Orange au Black Cristal. Ce qui donne une certaine agressivité. Mais plus la finesse d’avant… Pour la finesse, la délicatesse, il faut regarder au niveau des phares, avec cette forme comme une paupière. Très élégante. On s’y fait finalement… Le profil, et notamment le dessin du toit et de sa fin vers l’arrière, et très droite. Ça change, et ça fait du bien. Campée sur des roues de 22 pouces, la voiture semble être grosse. Et elle l’est. Malgré le jeu des proportions, les dimensions restent ce qu’elles sont, et avec une longueur proche des 5 mètres, la Batur ne sera pas la voiture la plus prisée pour faire des créneaux en ville.

Pourtant, elle pourrait. Comme toute voiture sortie dernièrement, elle bénéficie des dernières technologies et les plus avancées qui soient, Bentley oblige… Elle annonce d’ailleurs que son châssis est le plus avancé de tous les temps, avec un contrôle anti-roulis électrique capable de contrer des charges de 1400nm, une transmission et une direction intégrale, évidemment recalibrée pour l’occasion. La Batur célèbre la fin de vie du W12 d’une bien belle manière, même si on souhaiterait qu’il n’en soit pas ainsi. Avant de s’en aller, il est passé par la case motoriste. Ces génies ont poussé le moteur, non pas à son maximum, mais à un point assez élevé. Assemblé à la main, chaque W12 biturbo 6.0 de Batur développera 740 chevaux et 1000 nm de couple. Le tout distribué par une boîte à 8 vitesses. Le 0 à 100 km/h ne demandera pas plus de 4 secondes, à coup sûr. Malheureusement, les propriétaires de ces voitures ne se soucieront pas de savoir de tels chiffres. Ils préfèreront personnaliser leur habitacle selon leurs envies.

Et Mulliner sait faire. Le design de l’habitacle est repris de la Continental GT, dont certains éléments ont été redessinés ou réusinés pour convenir aux attentes des futurs propriétaires. En guise de mise en bouche, le modèle présenté est une Batur de pré-production. Cela ne veut pas dire pour autant que les détails ne sont pas soignés. Le cuir de l’habitacle provient d’Ecosse, et est présenté ici en trois teintes. Au centre de la console centrale, l’un des boutons est en or 18 carats, imprimé en 3D. Les éléments en métal ne sont pas du plastique chromé mais soit de l’aluminium anodisé soit du titane satiné. Mais encore une fois, ce n’est qu’une partie de l’étendue du talent des personnalisateur de chez Mulliner. Je n’espère qu’une chose à l’intérieur. La voiture étant le symbole de la fin du W12, Mulliner a gravé au laser l’empreinte sonore du réveil de cette cathédrale mécanique sur le placage en bois devant le passager. Je n’espère donc qu’une chose, que les 18 propriétaires n’aient pas eu le mauvais goût de remplacer cet encéphalogramme par une signature quelconque.

Depuis les débuts de ce moteur, Bentley annonce une hausse à hauteur de 40% de la puissance pour une baisse d’environ 25% de la consommation. Pouvait-il encore survivre ? Pas très longtemps… Bentley souhaitant devenir l’une des premières marques de luxe à passer au 100% électriques, les gains de consommation sur un gros W12, cela ne les intéresse pas. Encore une page qui se tourne…

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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