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Aston Martin Valour

Quand un artiste quitte la scène, il a droit à des rappels, d’innombrables rappels de la part de ses fans. Ne serait-ce pas ce qu’est en train de vivre le V12 5.2 ?

Pour une surprise ! Pendant plusieurs semaines, Aston Martin nous a fait peur : « ayez peur. Pas de ce qui va arriver mais de ce qu’on peut perdre », telles étaient les mots employés pour la première publication. Qu’allions-nous perdre ? Nous pensions qu’avec les V12 Vantage et DBS 770 Ultimate, nous avions dit adieu au V12 5.2. Nous pensions que les ingénieurs ne pouvaient mettre au point une voiture plus enthousiasmante que ces deux dernières créations. Et ce, même en édition ultra-limitée, car elle a signé l’une des plus belles et désirables auto du monde, la Victor. Exemplaire unique conçu avec des restes mécaniques et de la fibre de carbone. Attendez, Aston Martin est née en 1913 ? Et nous sommes en ? 2023 ? Il y a 10 ans, pour le centenaire, la marque avait présenté le concept-car CC100. En cette année anniversaire, qu’allait-elle nous faire perdre ? 

Nul ne peut le nier, Aston Martin sait dessiner des voitures de sport. Désirables à souhait, elles s’accompagnent en plus de moteurs sonores. Un régal donc pour les yeux et pour les oreilles. Tous les sens sont en éveil. La Valour suit cette route. De loin, par temps de brouillard, on pourrait la confondre avec une Victor. Mais de nombreux détails séparent les deux belles. La Valour s’est légèrement assagies, semblant plus étroite que la Victor. À bien y regarder, la Valour s’éloigne clairement de sa grande-sœur, en témoigne l’absence d’ouvertures derrière les portières, ou encore – voire surtout – la migration des pots d’échappement. Sur la belle de 2021, les pots se trouvaient en position latérale, juste avant les roues arrière. Sur celle de 2023, ils gagnent une sortie et attendent de chanter fièrement au centre du diffuseur. Débarrassée de ces pots, la Victor laissait libre court à son diffuseur pour rendre encore plus agressif un popotin déjà bien servi. La Valour doit composer avec les 3 trompettes, sans vraiment perdre de son agressivité. 

Et les différences continuent à l’intérieur. La Victor se consacrait au pilotage, la Valour semble plus « civilisée ». Nous retrouvons donc tous les ingrédients d’une Aston Martin du cru 2018. Ainsi, le conducteur a droit à un volant pas très rond, à un affichage entièrement numérique – cela va de soit – et à un écran que l’on pourrait qualifier de petit eut égard de celui de la dernière DB12. Il est assis sur des sièges en cuir. Sont disponibles également les élégants et sportifs baquets aérés de la V12 Vantage, pour accroître la sportivité. L’imposante console centrale, elle, est écartée pour épurer cet habitacle et laisser ainsi trôner, fièrement, le levier de vitesses. Large diamètre, bien positionné, en aluminium… il n’attend que d’être manier ! Ça tombe bien, moi aussi. Pour couronner le tout, il est souligné par une élégante barre d’aluminium recevant, à son extrémité, le bouton Start Engine. Ça vous dit ?

Une simple pression et le monde n’existe plus. Comme dirait l’autre, mourir peut attendre. Notamment attendre le démarrage de cette cathédrale. Sous le capot, le V12 s’ébroue. Le 5.2, on le connaît. Dans cette configuration, identique à celle de la DBS (ex-Superleggera), il développe 715 chevaux et 753 nm de couple. Mais, comme dit plus haut, la voiture reçoit ici une boîte… manuelle ! Jusqu’ici, ce 5.2 n’avait connu que des boîtes à convertisseur ZF. Et alors, espérer une boîte manuelle… Si les performances risquent d’en pâtir un peu, la digestion de cette avalanche de chiffres sera assurée par des pneumatiques conçus sur-mesure. Ça rassure ! Michelin fournit ici des Pilot Sport 5 S, sa dernière trouvaille, pensés pour passer cette puissance au sol. Le train avant reçoit des gommes de 275/35 R21 et des 325/30 R21 à l’arrière. En espérant que cela suffise à contenir les excès de confiance du pilote… 

Aston Martin Valour avant

Ce dernier pourra compter, pour les freinages, sur une association carbone-céramique de 410mm à l’avant et 360 à l’arrière. Aston Martin avance que ce système fait gagner 23 kg en masses non-suspendues à la Valour… sans nous en donner le poids exact. Nul doute qu’il navigue autour des 1500 kg, voire plus. Tout comme le prix, inconnu. Mais, compte-tenu de la folie de l’association 5.2-boîte mécanique, à laquelle on rajoute la limitation à 110 exemplaires… la somme risque d’être rondelette. Vraiment différente de l’unique Victor, la Valour vise la même clientèle : les puristes. Mais elle pousse le bouchon un peu moins loin, notamment en conservant un vrai volant et pas celui de compétition. Ou encore la différence de respiration du moteur. Bref, la Valour est une mini-Victor, mais pas dénuée de saveurs. 

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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