
Comme si minuit était une heure pour présenter une voiture d’une telle splendeur… Les DB existent depuis 75 ans dans la gamme d’Aston Martin. Marque qui célèbre ses 110 ans. La DB12 vient remplacer la DB11 qui datait de 2017. À l’époque, le design annonçait une véritable révolution. Terminé le jeu des poupées russes et des cathédrales mécaniques, il est venu le temps d’une identité propre à chaque modèle et des moteurs suralimentés obligatoires. La DB11 représentait le nouveau tome de la saga Aston. Une ligne sublime du capot aux pots, lesquels sonnent au chant du V8 4.0 biturbo ou du V12 5.2 biturbo. Un chef d’œuvre, tant stylistique que mécanique, plein de panache, la DB11 a comme principal défaut… un habitacle allemand. Comme son V8, l’interface numérique vient de chez Mercedes. Mais des anciennes versions, avec un écran pas tactile et plutôt petit par rapport aux standards actuels. Pour contrebalancer ce manque de noblesse, tout l’habitacle est recouvert de cuir épais et autres matériaux nobles. Malheureusement, les retours dynamiques de la voiture sont souvent négatifs, pointant du doigt une absence de rigueur à haute vitesse. La DB12 a la charge de se débarrasser de tous ces défauts.
Et voici le résultat. La face avant, pourtant exempt de défaut, se renouvelle en s’inspirant des dernières réalisations de la marque. Nous pouvons distinguer un petit air de V12 Vantage dans les entrées d’air basse et latérales, la DBS semble avoir laissé à disposition sa calandre iconique. Quant aux phares, ils renvoient à la DBR22, le speedster présenté à Pebble Beach à l’été dernier. Un mélange d’œuvres sublimes ne peut donner qu’une belle auto. Bingo ! La DB11 tutoyait la perfection, la DB12 l’incarne. La silhouette globale imite clairement celle de la DB11, tout comme la partie arrière. Un manque d’originalité peut-être ? Ou bien est-ce parce qu’il n’y avait rien à changer… Une belle auto, voilà tout, avec une carrosserie en aluminium, plutôt légère. De nouvelles jantes apparaissent, avec de nouveaux designs. Autour d’elles, les pneumatiques sont en provenance de Michelin. L’officine française a mis au point des Pilot Sport 5S spécifiques à la GT – pardon Super Tourer comme le veut la marque… – pour optimiser les performances. Mais ça, on y reviendra.


Il est temps de monter à bord de la nouvelle Aston. Les portières s’ouvrent toujours de leur manière particulière, un peu à la verticale pour ne pas racler les trottoirs… Et, alors que souvent les habitacles des dernières voitures copient les précédentes, la DB12 change totalement d’avec la DB11. Un intérieur tiré à quatre épingles laissant la part belle au cuir étendu de la portière à la planche de bord et qui réussit à marier la technologie avec l’univers du luxe. Un résultat au-delà des attentes ici, radicalement différent de la DB11. Malgré tout, quelques éléments sont encore partagés, comme le volant. Ou encore la largeur de l’accoudoir central qu’on pourrait appeler un mur. Au loin de celui-ci, un écran enfin tactile de 10,25 pouces au système d’infodivertissement signé Aston Martin ! Impossible d’en faire l’impasse, le système est compatible Android Auto et Apple Car Play. Mais pour les anti-numériques, les boutons physiques persistent. Merci Aston ! Les mélomanes apprécieront soit les vocalises du monstre mécanique sous le capot, soit le système audio. En option, il peut être signé Bowers & Wilkins. Doté de 15 haut-parleurs, il fournit la puissance de 1170 W. De quoi rendre sourd !
Comme le moteur peut rendre fou. Le long capot de la DB12 ne cache pas de V12 mais reprend l’architecture V8 du SUV DBX 707. Mais il arbore ici une autre configuration. La cylindrée reste à 4 litres tous ronds, mais de nouveaux turbos plus petits, plus réactifs remplacent ceux du SUV. Et forcément, la puissance décroît. Légèrement. Car avec 680 chevaux à 6.000 tours/minute, on ne peut pas dire que la DB12 soit sous-motorisée ! D’autant qu’elle dispose également d’un couple de 800 nm disponible de 2.750 à 6.000 tours/minute. À titre de comparaison, la DB11 V8 comptait 535 chevaux et 675 nm de couple, et avec le V12, elle avait 639 chevaux et 700 nm de couple. Une hausse significative qui permet de grappiller des dixièmes sur l’exercice du 0 à 100 km/h. La DB12 annonce un temps de 3,6 secondes, alors que la précédente, qu’importe la motorisation, ne pouvait espérer descendre en-dessous des 4 secondes. Si tout change question moteur, la boîte reste. Elle vient toujours de chez ZF et compte toujours 8 rapports.


Mais la DB12 n’est pas qu’un moteur, une ligne et un intérieur parfait. La marque promet avoir beaucoup travaillé sur le dynamisme de la voiture. Pour cela, les voies ont été élargies (+6 mm à l’avant et +22 à l’arrière) pour une meilleure tenue de route. Mais le reste n’a pas été négligé. Les suspensions sont revues, la rigidité torsionelle a été améliorée aussi. Et pour la première fois sur une GT Aston, un différentiel électronique apparaît. La direction électrique a été revue également, avec 2,4 tours de butée à butée, dont le ressenti devrait changer en fonction des modes de conduite. En fonction des modes, la puissance augmente. La plus basse est fournie avec le mode Wet, puis vient le mode GT, Sport et Sport +. Pour les plus téméraires, un ESP est réglable sur 4 niveaux. Il fonctionne grâce à 6 capteurs et répond aux différents noms Wet, On, Track et Off. Ce dernier est à réserver aux bons coups de volant et à n’utiliser qu’avec de l’espace. Car avec la déferlante de couple, les pneus arrière, les seuls à fournir la puissance du moteur au sol, ont fort à faire. Heureusement, ils sont suffisamment dimensionnés, avec du 275/35 R21 à l’avant et du 325/30 R21 à l’arrière. Il ne manque plus que deux données : le poids et le prix. Avec les options les plus légères, elle devrait avoisiner les 1788 kg. Quant au tarif, il n’a pas été dévoilé. Mais nul doute qu’il dépassera celui de la DB11 V12 qui démarrait à 216.000€.



Une réponse sur « Aston Martin DB12 »
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