Catégories
Nouveautés

Rimac Nevera

L’électrique… encore et toujours des voitures électriques. Toutes les semaines, une marque annonce son nouveau modèle électrique. Kia, Volkswagen, Polestar, toutes s’y mettent. C’est l’avenir prétextent-elles. Mais il est des voitures électriques plus intéressantes que d’autres.

Encore une, encore une supercar/hypercar électrique… Comme si cette planète n’en était pas déjà suffisamment peuplée… Oui, sauf que là il s’agit d’une supercar qui nous vient tout droit de… Croatie. Eh oui, le petit pays que nul ne pourrait placer sur une carte abrite l’une des marques automobiles les plus prometteuses du moment. Mate Rimac dévoile son savoir-faire au monde en sacrifiant – le mot est bon – une BMW M3 E30. Il lui a enlevé son 4 cylindres pour mettre une motorisation électrique. Le travail est réalisé à la perfection, mais bon, c’est une E30 qui disparaît…

Puis, il décide de s’émanciper et créé sa première supercar, électrique bien évidemment. La Rimac Concept One, son premier modèle, est devenue tristement célèbre pour l’accident de Richard Hammond durant le tournage d’un épisode de The Grand Tour. L’explosion fut telle que le présentateur s’est fait éjecté de la voiture. Les batteries ont explosé, et ne se sont éteintes que 5 jours plus tard. Le monde entier s’est posé des questions quant à la sureté de cette technologie. Pourtant, Elon Musk, Mate Rimac, ont assuré que la technologie était sûre, qu’il ne s’agissait là que d’un cas isolé. Mais passons au deuxième modèle de la marque.

Celle que l’on baptisait C-Two s’est enfin trouvé un nom, un vrai. Nevera, comme une nouvelle ère. La Concept One avait un design plutôt grossier. Les connaissances sur la technologie électrique se sont fortement étoffées. Pensée comme une hypercar électrique à part entière, elle arbore un profil aérodynamique. Par rapport à la Concept One, elle s’affine, surtout sur la partie arrière. Ses galbes sont plus prononcés, ce qui lui apporte plus de caractère et de finesse. A l’avant, les phares trouvent des courbes. Les entrées d’air pullulent sur toute la carrosserie. Pourtant, elle est électrique.

Toutes ses ouvertures sont faites pour faire circuler l’air, pour créer de l’appui aérodynamique, pour gaspiller le moins de puissance possible. Car, même s’il y en a beaucoup, vraiment beaucoup, il ne faut pas les gaspiller. L’arrière semble un peu sorti de nulle part, il n’a pas grand-chose à voir avec le reste de la voiture, mais ses ouvertures témoignent d’un tel travail en soufflerie qu’il est intéressant de s’y arrêter un moment. L’aileron prend la largeur entière de la voiture, soit près de 2 mètres. Il se lève, pour créer de l’appui lui aussi. Le diffuseur prend une place très importante de la partie arrière, ce qui laisse penser qu’elle doit être très efficace, et pas seulement en ligne droite…

L’accès à bord se fait via des portes en élytre qui s’ouvrent sur un habitacle couvert de matériaux nobles et de technologies dernier cri. Le cuir trouve de la place autour du volant, sur les sièges baquets, sur l’accoudoir central, sur le coussin « protège genou » sur la droite du conducteur. Le reste est recouvert d’alcantara. L’intérieur est cosy, classieux mais n’est pas tape-à-l’œil comme sur beaucoup de supercars « nouvelle génération ». Au milieu de la console centrale se trouve un écran tactile. Placé très bas, il n’est pas forcément très ergonomique. Cela dit, que cherche-t-on sur un écran tactile ? Très souvent, il sert de GPS, sauf que la Nevera n’est pas une grande routière, aussi ce choix s’explique. Il pourra aisément permettre au conducteur de changer de mode de conduite lorsqu’il fera une escapade sur un circuit.

A côté du conducteur l’on trouve un deuxième siège baquet. Lui aussi est revêtu de cuir. Mais, pour pallier l’ennui qui peut régner à bord d’une voiture lorsqu’on est passager, Rimac a eu la même idée que Ferrari. Mettre un écran en face du passager pour qu’il puisse savoir les informations qu’il souhaite, comme la vitesse actuelle, l’autonomie etc. Il pourrait donc permettre à l’éventuel passager de s’occuper. Cela dit, il ne faut pas qu’il se penche trop vers l’écran pour lire les informations qui y sont inscrites, car en un simple mouvement, même léger, du pied droit et l’on se retrouve propulsés au dossier du siège.

Comme toutes les voitures me direz-vous, mais là c’est pire. Motorisation électrique oblige, puissance et couple arrivent instantanément. Pour avoir déjà conduit plusieurs voitures électriques, c’est toujours aussi fascinant de voir leurs capacités d’accélération. Et pourtant, les valeurs de couple et de puissance ne sont pas très élevées par rapport à celles de la Rimac… La Concept One disposait déjà de 1044 chevaux, puis de 1200. Là, la Nevera propose 1914 chevaux, obtenus par quatre moteurs placés dans les quatre roues de la voiture, ce qui en fait une quatre roues motrices. Heureusement pour les pneus, qui doivent composer avec un couple dantesque de 2360 nm. A ne pas mettre en toutes les mains…

Surtout que, à l’inverse de bien des supercars qui annoncent des puissances records, la Nevera a les performances de sa puissance. Le 0 à 100 km/h est ainsi expédié en seulement 1,85 secondes ! Moins de deux secondes sur cet exercice, il y a 20 ans c’était impensable. Aujourd’hui, c’est devenu réalité, pour la Koenigsegg Gemera, l’Aspark Owl et désormais la Nevera. Mais il serait fâcheux de s’arrêter là. Après avoir laissé dans le vent 99% des supercars, la Nevera continue sa route pour accrocher les 300 km/h en 9,3 secondes, après avoir effectué le 400 mètres départ arrêté en seulement 8,6 secondes. Bienvenue dans un nouveau monde, celui de l’extraordinaire.

Si la ligne droite est assez longue, alors la vitesse maximale peut être atteinte, à 412 km/h. A ce rythme-là, l’autonomie risque de chuter fortement, elle qui déjà n’est pas très élevée, avec 550 km d’après les normes WLTP. Mais qu’importe, il ne s’agit pas d’une voiture destinée à faire des kilomètres et des kilomètres, mais d’une supercar se voulant être la plus performante du monde. Ce souhait, chaque constructeur l’a en tête. Sinon, il n’existerait aucune automobile de sport. Mais Rimac n’est pas un constructeur comme les autres. A l’inverse de bien des marques, il fait lui-même ses batteries, ses moteurs et toute la technologie qu’il y a à l’intérieur. En cela il se rapproche de la philosophie de Tesla. La classe en plus.

La firme de Mate Rimac est intéressante à plus d’un titre car il réfléchit à la fois comme une marque d’ultra sport comme McLaren mais y incorpore toutes les dernières technologies comme un Tesla. McLaren est une marque « traditionnelle », avec encore des moteurs thermiques, de l’appui aérodynamique visible etc. Alors que Tesla ne s’en remet qu’aux dernières technologies, prétextant que les programmes sont plus efficaces que l’humain. Je ne préfère pas rentrer dans ce débat… Quoiqu’il en soit, la Nevera de Rimac est un peu comme une Senna chez McLaren, une voiture extrême qui doit chasser le chronomètre.

Pour cela, il a mis beaucoup, beaucoup d’entrées d’air pour créer le maximum d’appui aérodynamique. La Rimac contient des éléments aérodynamiques actifs, qui permettent de passer plus vite en virage. L’aileron arrière se lève, se braque, se baisser, tout cela en fonction de l’appui sur la pédale de frein ou d’accélérateur. Par rapport aux prototypes déjà très performants, la Nevera a augmenté son efficacité aérodynamique de 34%. Deux modes de conduite diamétralement opposés transforment la voiture. Avec le mode « Low Drag », le coefficient de traînée s’établit à 0,3. Mais, avec le mode « High Downforce », l’appui aérodynamique s’élève, très fortement, de l’ordre de 326% très exactement. Sans avouer l’appui en kg, il y a des chances pour qu’il dépasse les 500 kg.

Depuis sa présentation, plusieurs vidéos d’accélération en ligne droite ont été réalisées. La Nevera bat tout ce qui roule, en attendant de voir les performances des Tesla Roadster 2.0, Model S Plaid, ou encore des autres supercars électriques comme Lotus Evija, Pininfarina Baptista et consœurs. Mais, car il y a un mais, la Rimac est une électrique, donc elle est lourde. Et pas qu’un peu, avec une masse de 2150 kg. Pour arrêter la voiture, Rimac fait confiance au manufacturier Brembo. Après un tour du Nurbürgring, je ne donne pas cher des freins et des pneus… Qui dit supercar dit aussi super limitée. A 150 exemplaires en l’occurrence, tous personnalisables à l’infini nous assure Mate Rimac, à un prix minimum de 2 millions d’euros…

Rimac passe à la vitesse supérieure en ce qui concerne les performances. Par ces dernières, la marque montre que l’électrique peut être stupéfiante, performante, enthousiasmante, malgré l’absence de son moteur, de vraie boîte de vitesses, de tout ce qui fait une bonne voiture de sport. Mais la Nevera ajoute cette dose d’exotisme bien venue. Mate Rimac et ses équipes travaillent si bien que Porsche a pris des parts dans son entreprise ainsi la motorisation du Taycan est d’origine croate. Pininfarina fait également confiance à Rimac pour son hypercar Battista. Et bien d’autres…

Preuve que Tesla n’est pas le seul acteur de l’électrique. Et ça, ça fait du bien ! 

Photos : Netcarshow.com

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

Une réponse sur « Rimac Nevera »

[…] pris le contrôle de la marque alsacienne. Mais revenons à la voiture qui nous intéresse : la Rimac Nevera. Basée sur un châssis en fibre de carbone, l’hypercar électrique embarque autant de moteurs […]

Laisser un commentaire