Elle est née ! Émancipée de la marque Seat depuis maintenant 4 ans, Cupra joue le rôle de la marque de sportives accessibles du groupe Volkswagen. Pendant près de 20 ans, le nom Cupra signait les versions sportives des Seat. Durant ses premières années en tant que nouvelle marque, elle a commercialisé les anciennes Seat Cupra, comme l’Ateca et la Leon, sous le nouveau sigle. Il faudra attendre le mois de mars 2020 pour voir l’arrivée d’un vrai modèle Cupra, jamais vu auparavant et dans l’ère du temps : le SUV Formentor. Très vite, il reçoit des motorisations hybrides, et une version VZ5 empruntant le 5 cylindres de l’Audi RS3. Cependant, une marque aussi jeune et à la volonté de plaire aux moins âgés, ne peut se résoudre à ne vendre que des versions thermiques. Et ce, même si nous préférons les thermiques aux électriques. Ne tombons pas dans le pessimisme à outrance. Essayons plutôt la première électrique de la marque, la cousine germaine de la Volkswagen ID.3, au look plus sportif, la Born.


Son nom est un jeu de mots. Elle est née et a besoin de bornes pour perdurer. D’extérieur, elle casse les codes, comme une certaine Renault Mégane E-Tech… Ici, le look général fait penser à un monospace en réduction, en plus branché. Mesurant 4,31 mètres de long, la marque la classe dans le segment des citadines. Soit. Il faudra aller vérifier cela plus tard. Pour le reste, le style est plus sportif que l’Allemande, plus plaisante à regarder. Des éléments en cuivre sont rajoutés pour accroître l’allure sportive de la voiture. A contrario, les surfaces vitrées importantes font davantage penser à un SUV. À l’arrière aussi, la vocation sportive est palpable avec un diffuseur intégré, et une signature lumineuse à la fois plus technologique et sportive que ceux de l’ID.3.
À l’intérieur, l’ambiance est au sport et à la technologie, le premier allant avec le logo Cupra et le second avec la motorisation : aucune voiture électrique est dépassée technologiquement à l’intérieur. L’alcantara recouvre les sièges, les accoudoirs et le volant. Les inserts couleur cuivre rehaussent le niveau de sportivité. Côté technologie, la Cupra a fait le plein. L’écran central de 12 pouces commande tout le système d’infodiversissement. Naviguer entre les différents menus reste intuitif, la dalle n’est pas placée trop en hauteur, elle ne gâche pas la visibilité ni n’exclut le passager. Les compteurs sont, évidemment, analogiques. Sur un petit écran de 5,3 pouces sont renseignées plusieurs informations comme la vitesse, la route à suivre lorsque le GPS est programmé et les aides à la conduite, régulateur-limiteur, sélectionnées. Sur la droite de l’écran est fixé un élément faisant office de sélecteur de vitesse. Basculons directement en D pour nos premiers tours de roues, et de volant.


Silence, on roule. L’absence de nuisances sonores est perceptible et agréable dès les premiers mètres. L’essai se déroule sous un temps pluvieux auquel nous avons été mis en garde : il s’agit d’une propulsion, faites attention. En l’occurrence, il s’agit de la Cupra Born de batterie de 58 kWh, permettant de fournir 204 chevaux aux roues arrière donc, et 310 nm de couple. Couteau entre les dents, roulons tranquillement le temps de prendre ses marques. Finalement, on les prend rapidement. Comme toute voiture récente, la facilité de conduite et la rapidité de la prise en main sont sidérantes. L’empattement long de 2,77 mètres accueille l’ensemble des batteries, permettant de gagner en dynamisme. Elle regroupe le plus gros du poids entre les roues, et abaissant le centre de gravité. La vue plongeante à l’avant, permise par l’absence de moteur avant, rend plus facile la conduite. La visibilité avant est agréable, tandis qu’elle est discutable à l’arrière. Pour le style, la lunette arrière est réduite à son plus simple appareil, mais en réglant parfaitement le rétroviseur intérieur, plus aucun problème n’est à détecter.
La voiture, elle, en détecte souvent. Lâcher le volant ne serait-ce qu’une petite seconde revient à devenir sourd tant la voiture, réactive, vous rappelle à l’ordre à l’aide d’un signal sonore et d’un message sur l’affichage de 5,3 pouces. Les boutons ne sont plus physiques, Cupra jouant à fond la carte de la technologie. Les commandes sur le volant sont à retour haptique, avec une petite impulsion pour vous informer que la demande que vous avez exprimée à bien été enregistrée. La climatisation, bi-zone, est à réglage électrique en jouant du doigt sur la barre horizontale soulignant la tablette tactile. De même pour le volume sonore. Au milieu, le tunnel de transmission n’a plus lieu d’être, mais un imposant séparateur prend place entre les deux sièges. De profonds rangements y sont intégrés avec un espace prévu pour la recharge à induction. Toujours utile.


Revenons à la conduite. Le gabarit en tête, la réponse à l’accélérateur aussi, il est temps de s’aventurer en ville. La fermeté des suspensions fait le jeu du dynamisme et de l’absence de mouvements de caisse trop importants. Ne vous méprenez pas, la voiture reste confortable. En passager, la voiture s’apprécie pour la douceur de son fonctionnement. Pas de boîte de vitesses rugueuse, pas de bruits d’air inquiétants, la Born ne s’incruste pas dans le bon déroulement de vos trajets. On prend le temps d’apprécier l’environnement, les rangements, et de synchroniser le téléphone en Bluetooth®. Surprise : il faut sélectionner l’appareil My SEAT pour pouvoir profiter des fonctionnalités du téléphone sur l’écran. Rien de bien grave, ce n’est qu’un détail. Nous avons pu constater d’ailleurs que le confort sonore se conjugue parfaitement à la qualité du système audio.
Passé ce moment geek, il est temps de reprendre le volant et de se prendre pour un pilote pour notre photographe, trop content de devoir prendre des photos sous la pluie battante… « On va faire vite » comme ça, il ne sera pas trop trempé. La Born se plie très bien à cet exercice d’allers-retours incessants. La direction est un régal de douceur et une merveille pour les manœuvres. L’absence de moteur à l’avant permet de diminuer le rayon de braquage à 10,15 mètres. Appréciable en ville. Mais également sur route de campagne puisque la direction progressive permet de ne pas avoir à trop jouer avec le volant. Deux systèmes de conduite en marche avant existent, le mode D classique et le mode B Brake, utilisant la force de régénération des moteurs électriques. Toujours aussi appréciable, ce système n’est cependant pas réglable comme sur une Mégane E-Tech. Il permet toutefois de rajouter quelques précieux mètres, qui peuvent devenir des kilomètres, à l’autonomie totale.

L’autonomie justement, parlons-en. Donnée pour 420km selon les normes WLTP, la Born semble pouvoir tabler sur 390 km avec un plein d’électricité, sans forcer. Elle est loin d’être une mauvaise automobile. Silence d’électrique, comportement plutôt dynamique, technologique, la première Cupra électrique est une réussite sur ce plan. À voir si les évolutions futures seront plus intéressantes. Quant au tarif, l’addition reste salée. Pour notre modèle d’essai à la liste d’options relativement longue, la citadine est affichée à 44.990€. Les vaut-elle ? Oui, sinon elle ne se vendrait pas.
Un grand merci à la concession Cupra Le Mans de nous avoir laissé ce véhicule pour notre essai.
Une réponse sur « Cupra Born »
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