
Le venin frappe encore. L’idée du modèle remonte à 2018. Bugatti assemblait la Chiron, Koenigsegg les dernières Agera et commençait la production de la Regera. Il fallait bien répondre, après une belle tentative portée par la Venom GT. La F5 n’a pas la même philosophie que celle qu’elle remplace. En plus de ne reprendre aucun châssis existant, elle est pensée comme une voiture avec une vraie gamme s’articulant autour. Lors de la Monterey Car Week 2022, Hennessey a dévoilé une Venom F5 plus… aérée. Les 24 exemplaires de la F5 ont fait des jaloux, la version Roadster augmente sa production… à 30 unités ! La présentation est simple : la Roadster est la déclinaison décapotable, avec un hard top, du coupé. En janvier dernier, la F5 augmente son offre avec une nouvelle déclinaison, la Revolution. Ainsi nommée, la supercar américaine délaisse la vitesse de pointe et se concentre sur l’appui… et la performance en virages. Comme le coupé, seulement 24 exemplaires.
Le nom annonce tout, la Revolution Roadster perd le toit, selon les mêmes idées que le coupé « basique ». Deux panneaux de carrosserie se rangent dans le coffre avant. Heureusement, il est plutôt léger, ne pesant que 8 kg. Le reste de la carrosserie s’habille de fibre de carbone. Ce matériau de pointe assure l’exclusivité de la bête, et abaisse sa masse, par la même occasion. Pour obtenir de meilleures performances sur circuit, cette version prend le chemin de la soufflerie et augmente son appui, de manière importante, grâce à l’ajout de cet immense aileron, faisant penser aux GT3 interdites sur route. Mine de rien, cette appendice permet d’asseoir la voiture sur le sol, de conserver l’adhérence des immenses pneus arrière, grâce à l’équivalent de 362 kg supplémentaires à 300 km/h et jusqu’à 635 kg à 400 km/h. L’utilité d’une telle force à ces vitesses-là est, somme toute, relative puisqu’aucun circuit ne permet à n’importe quelle auto d’afficher le 4 au niveau des centaines…


Mais, dans les hautes sphères de puissance, il a toujours fallu montrer des gros chiffres pour attirer les regards… En devenant Revolution, le V8 Fury a eu droit à une légère cure de puissance. Comme si 1600 chevaux étaient insuffisants pour doubler sur la voie de gauche, de nouveaux étalons sont arrivés dans l’écurie. Ainsi, le 6.6 litres se rapproche, sans l’atteindre, de la barrière des 2000 chevaux, avec 1842 équidés très exactement et 1617 nm de couple. En bonne américaine qui se respecte, toute cette débauche d’énergie ne passe qu’aux roues arrière. La boîte de vitesses se trouve à des années-lumière de celle d’une Chiron, puisqu’elle ne compte qu’un embrayage. Pour digérer autant de puissance et de couple, la pauvre liaison doit souffrir à chaque passage de vitesses…
Aucun chrono sur circuit n’a été révélé. Si la quête des records à l’européenne intéresse Hennessey, la petite officine ne va pas jusqu’au bout de sa démarche. Aucun signe de cette version sur la Nordschleiffe. Une preuve supplémentaire prouvant la validité de la théorie de la puissance : sans maîtrise elle n’est rien. À part un éclairage sur la voiture qu’elle propulse. La Venom F5 Revolution Roadster propose le plaisir de rouler cheveux au vent, à des vitesses inavouables, et en virages maintenant. Reste à savoir si elle s’y comporte réellement bien… Quelque chose me dit que ce ne sont pas les 12 futurs heureux propriétaires de l’auto qui nous le diront… eux qui auront payé 3 millions de dollars pour se procurer un morceau de puissance. L’Amérique dans toute sa splendeur.
