
Que serait Tesla sans son PDG ? La firme dirigée d’une main de fer par le richissime Elon Musk est entrée par la petite porte lors de sa création, qui remonte à 2003 ! À l’époque, l’idée était de répondre à un besoin presque survivaliste, alors que le monde de sur-consommation allait connaître un épisode douloureux une demie-décennie plus tard. En 2008 sort le roadster, un petit véhicule malin basé sur le châssis d’une Lotus Elise dans lequel un moteur électrique et une petite batterie remplacent le moteur thermique et la boîte de vitesses. Un Roadster sympa, qui a bien failli ne jamais voir le jour, tout comme le reste de la gamme d’ailleurs. En grandes difficultés à cause de la crise économique du début du XXIème siècle, Tesla a obtenu une aide du gouvernement américain pour survivre, et présenter une gamme, complète. L’ambition de Musk est de réaliser une gamme répondant au nom de SEXY, ou plutôt S3XY. La Model S de série arrive en 2013, déjà avec une excellente autonomie, avant de décliner sa gamme avec le SUV Model X, la petite berline Model 3, et un autre SUV Model Y. Avant l’arrivée, normalement imminente, du Cybertruck, et plus tardive, du Roadster 2.0, Tesla donne un petit coup de bistouri à son Model 3.
Qu’il est loin le temps où Tesla représentait la seule et unique proposition de mobilité électrique viable et polyvalente… La concurrence s’arme plutôt vite et bien, mais sans égaler la parfaite symbiose des Tesla. La Model 3 évolue sérieusement à l’extérieur. Nous avons droit à un nouveau bouclier et de nouveaux phares, donnant un design plus élégant, plus passe-partout. S’il manque peut-être de personnalité, avec ces surfaces aussi lisses qu’un goudron d’autoroute, son design devient moins torturé. C’est toujours ça de pris… Le profil ne change guère, quand les différences entre les deux générations sont discrètes à l’arrière. Le logo de la marque disparait d’entre les deux phares pour laisser apparaître le nom Tesla en toutes lettres. La carrosserie s’étend jusque dans la partie autrefois blanche des feux arrière, rendant cette face plus agressive.

Que dire sur l’habitacle ? Le mélange de blanc, de noir, de lignes horizontales très (trop ?) simples fait penser à un hôpital. Cet habitacle est tellement clinique et froid, qu’il ne donne pas envie d’y rester trop longtemps… Pensée comme une véritable extension de la maison, la berline reçoit un gigantesque écran tactile – cette particularité a, dès l’arrivée de la Model S sur le marché, inquiété la concurrence – mesurant 15,4 pouces, en légère augmentation par rapport à la version sortante. La nouveauté concerne les places arrière. Sur des sièges annoncés plus confortables qu’auparavant, les occupants pourront bénéficier d’une tablette tactile de 8 pouces, aussi intuitive que celle du tableau de bord. Dans l’habitacle, 17 haut-parleurs entendent bien diffuser les meilleures musiques et podcast pendant les trajets familiaux.
Car l’avantage d’une Tesla par rapport à certaines rivales réside dans son autonomie… plus qu’intéressante. En version Propulsion, la berline annonce 513 km d’autonomie, et un coffre de 682 litres. En version Dual Motor, ajoutant un moteur sur le train avant, l’autonomie grimpe à 629 km en une charge. Autre avantage de Tesla : son réseau de recharge. Sur un Supercharger, la batterie de la Model 3 peut récupérer 282 km d’autonomie en seulement 15 minutes. À titre de comparaison, certaines citadines demandent le double de ce temps pour récupérer… moins d’autonomie. Tous ces équipements et ces promesses pour une somme de départ de 42.990€. Ne cherchez pas, c’est imbattable.

Pourtant, la mayonnaise ne prend pas chez moi. Pas d’identité stylistique intéressante, une histoire absente, une philosophie inintéressante, les Tesla ne m’attirent pas. Mais ne nous voilons pas la face, elles restent d’excellentes autos… pour qui ne conçoit pas l’automobile comme un plaisir mais comme un déplaçait.