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Porsche Taycan Cross Turismo

Il y a quelques semaines, nous vous avons présenté la dernière Audi, l’e-tron GT, cousine de la berline Porsche Taycan. Cette dernière vient d’être déclinée en une inédite version que nous attendions avec impatience.

Les modèles berlines d’Affalterbach et de Stuttgart arborent tous deux une silhouette commune, élégante. Mais les faces avant et arrière sont nettement moins chargées sur la Porsche que sur l’Audi. La berline ne nous intéresse pas, mais le break oui. Et sur ce point, Audi n’a pas (encore ?) présenté le sien. Porsche, à l’inverse, a compris que pour séduire une famille, un break peut être intéressant. D’autant que, sur le segment du break électrique, il demeure seul, Tesla n’ayant toujours pas présenté le sien, malgré de nombreuses rumeurs. Le Taycan adopte donc un hayon, et un style plutôt baroudeur. C’est voulu, jusque dans le nom. Justement, comment s’appelle-t-il ce break ? Cross Turismo, un savant mélange entre l’autre nom des SUV, les cross over, et la déclinaison break de chasse de la Panamera – se nommant Sport Turismo. D’ailleurs, ces deux modèles partagent globalement la même silhouette aérodynamique, même si celle de l’électrique paraît plus recherchée encore.

Le terme Cross ne paraît pas bafoué, avec tous ces bas de caisse en noir. S’ils ne flattent pas vraiment l’œil, ils permettent d’avoir moins de scrupules quant à vouloir honorer le premier terme de la déclinaison « cross ». D’ailleurs, pour satisfaire les plus téméraires des futurs propriétaires de Taycan Cross Turismo, ce dernier a vu sa suspension augmentée de 20 mm, voire 30 si l’on coche le pack Offroad Design. Cela peut paraître peu, mais cela permet à ce Taycan de se frotter aux dos-d’âne – sûrement l’obstacle le plus haut que les propriétaires vont affronter – sans aucune arrière-pensée.

Rien ne change à l’intérieur. Toujours aussi bien fini, l’électrique Porsche peut recevoir jusqu’à 5 personnes. Jusqu’à ? Oui, parce que si vous ne cochez pas l’option pourtant conseillée par Porsche, vous n’aurez pas de siège ni de ceinture de sécurité au milieu. Au passage, cette option coûte 480€. Une somme rondelette quand on voit comment ce cinquième élément est accueilli… Puisque nous parlons des sièges, notez que vous avez le choix entre du cuir, du vrai, et une sorte de similicuir peu flatteur à l’œil. Sur le configurateur, vous avez le choix entre d’innombrables options, dont près d’une dizaine concernant la couleur des ceintures de sécurité. En ne cochant aucune de ces 9 options, vous économiserez 492€. Merci Boucars ! Dans l’habitacle, excepté pour l’éventuel cinquième mousquetaire sur la banquette arrière, l’accueil est royal. L’habitacle entier copie celui de la berline/limousine Panamera, si l’on retire le sélecteur de vitesse, que le Taycan remplace par un porte-gobelet. En regardant le tableau de bord, je me souviens des intérieurs des voitures d’il y a dix ans, où le GPS installé d’office était encore une option, et était plus petit qu’un smartphone d’aujourd’hui, où il y avait un lecteur CD, où les vitesses se lisaient grâce aux aiguilles. Aujourd’hui, depuis l’ère Tesla – qui ne m’enchante guère – les écrans pullulent, sont toujours plus grands, plus réactifs, prennent la place des CD.

Quant aux aiguilles, cela va de pair avec l’essor des montres connectées, une véritable abomination pour moi, sauf si vous vous nommez James Bond. Dans le Taycan, la planche de bord horizontale n’est pas sans rappeler celle du coupé 911 dans sa dernière génération 992, qui elle-même (la planche de bord) rappelle celle de la première 911, la 901. L’écran derrière le volant, et donc devant le conducteur, est incurvé, pour une meilleure immersion dans l’action. Cet écran compte 3 compteurs, soit deux de moins que le coupé 911. Pour une Porsche, c’est mal. Pire, le compteur du milieu, qui permet normalement de lire la vitesse, peut disparaître pour laisser place à une carte en guise de GPS. Si ça paraît n’être rien, c’est un bouleversement énorme pour moi, qui concerne et la berline et le break électriques.

Electrique et Porsche, il va falloir qu’on s’y fasse. Le prochain SUV Macan sera un électrique. La 911 va sûrement être proposée en hybride. Mais pour l’instant, c’est le Taycan et sa déclinaison Cross Turismo qui nous intéresse. Son principal concurrent est la Tesla Model S.

Si cette dernière dispose d’une autonomie fort intéressante de plus de 600 km dans le plus grand silence et la plus chère version, Porsche ne peut se vanter de l’égaler, avec 484 km pour la valeur la plus optimiste. Sauf que pour atteindre cette autonomie assez remarquable, il ne faut pas allumer la clim, ni le chauffage, ni rien en fait. Si ma critique est faite dans un article concernant le Taycan, elle peut s’établir sur n’importe quelle voiture électrique, Tesla comprises. La marque assure néanmoins que vous pouvez obtenir 100 km d’autonomie en 5 minutes sur des bornes spécifiques développant 800 volts. Sinon, vous pouvez attendre plusieurs heures sur une prise classique. Une Porsche ne serait pas une Porsche si l’on ne parlait pas de performances. Pour avoir entendu plusieurs témoignages concernant les accélérations dantesques du Taycan Turbo S, je ne pense pas être déçu si un jour j’en essaie une. Le Cross Turismo, avec son embonpoint supplémentaire d’environ 25 kg et son aérodynamisme moins favorables que la berline, affiche des performances similaires à la berline.

La perte de temps sur le 0 à 100 km/h n’est que de 0,1 seconde, peu importe la déclinaison sélectionnée. Pour mon plus grand malheur, la solution de transmission du Taycan d’entrée de gamme, déjà fort de 408 chevaux, il faudrait que Porsche revoie sa définition d’entrée de gamme, ne sera pas reconduite sur le break. C’est bien dommage, il n’existe plus beaucoup de break propulsion… Comme toujours avec une Porsche, l’amende est salée. Pour rouler en Taycan propulsion, sans aucune option, sans rien d’autre de spécial que le plaisir de n’avoir que les roues arrière qui propulsent, il faudra débourser 86.254€. Une somme rondelette, qui vous permet toutefois d’entrer dans le monde de l’électrique avec un blason prestigieux. D’autant que, en l’échange de cette addition, vous n’aurez pas de malus à payer et les pompes à essence et ses prix qui ne font que grimper ne vous verront plus. Si vous souhaitez entrer dans le monde de l’électrique avec un break, vous devrez vous délester de 96.454€ pour le moins cher des Cross Turismo, le 4. L’équivalent berline n’existe pas encore. Pour les versions haut de gamme, les Turbo S, les chiffres montent très haut. La berline s’affiche à 189.934€ contre 191.374€ pour le Cross Turismo.

Une Porsche, c’est quoi ? Si pour vous c’est une 911 et rien d’autre, alors passez votre chemin. Une Porsche c’est une émotion unique au volant, toujours défiée, jamais imitée. Et le Taycan, même si électrique, coche ces cases d’après les avis. Le concept de break n’est pas totalement bête et la faculté qu’a Porsche à me donner envie d’essayer l’électrique me foudroie.

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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