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Pininfarina Battista

Une fois la collaboration d’avec Ferrari terminée, il fallait bien trouver d’autres projets. Et pourquoi pas se lancer « tout seul » ?

C’était une belle histoire d’amour. L’un fabriquait les meilleurs moteurs, l’autre dessinait les plus belles carrosseries. En s’associant, les Ferrari devenaient à la fois belle et puissante. En un mot : désirable. Cette association a fait des jaloux du côté des studios de design, qui voulaient eux aussi, leur sécurité financière. Car plus les années passaient, plus les carrosseries devenaient dépendantes des châssis. Pininfarina n’a eu de cesse de dessiner des lignes absolument sublimes, pour des berlinettes, des GT, des supercars… On lui doit l’Enzo, la Testarossa, la 458 et la dernière signée de sa main, la F12 Berlinetta dévoilée en 2012. Après ça, plus de Pininfarina-Ferrari. La marque avance l’argument que le studio ne proposait plus de dessins avant-gardistes comme du temps de son créateur, Battista Farina, si petit qu’on l’appelait Pinin-Farina. Depuis, les Ferrari ont perdu en élégance ce qu’elles ont gagné en performances. Pininfarina, de son côté, vivotait de projets à droite à gauche, principalement hors des voitures. 

Mais, comme un aimant, l’automobile attire. Pininfarina voit en la motorisation électrique une opportunité de faire carrière, en tant que marque à part entière. Plus de grande entité à séduire, les seules personnes à convaincre sont les clients, et les responsables du studio. Le rêve devient réalité au Salon de Genève 2019, avec la présentation de la Pininfarina Battista. Un chef d’œuvre de beauté, d’élégance. Elle se qualifie elle-même comme une Hyper-GT, mélangeant l’idée d’une hypercar et d’une GT. Sans grande surprise, ses lignes rappellent celles de Ferrari, avec une étude aérodynamique poussée, en témoigne le nombre important d’ouvertures pour plaquer la voiture au sol évitant qu’elle ne s’envole, et un sens évident de la beauté. Dans un monde automobile où l’agressivité devient la norme, la Battista change la donne. Son appartenance au XXIème siècle est tout de même trahie par son massif aileron/aérofrein, dominant toute la face arrière de la voiture. 

Les portes s’ouvrent en élytre, laissant apparaître un habitacle évidemment sportif. Pas de place à la fioriture, seul l’indispensable a la chance de siéger dans cet habitacle ultra-connecté. Des écrans entourent le champ de vision du conducteur. Le petit derrière le volant annonce la vitesse, les deux autres de part et d’autre de la jante. Tout le reste est orienté vers le conducteur, pour qu’il se retrouve au centre de l’attention, comme dans un cocon sportif. L’élégance vient ensuite dans les détails, comme les touches pianos sur le tableau de bord ou le bouton Start/Stop qui surplombe une élégante partie d’aluminium… La Battista aime en mettre plein les yeux. Évidemment, en bonne GT, elle partage ses sensations, avec un siège passager. Pas de strapontins arrière, la place est occupée par tout l’attirail énergétique. 

Car la Battista est une électrique. Mais pas une « maison ». Comme à la bonne époque, Pininfarina re-trouve son statut de carrossier, en le cachant bien. Son élégante carrosserie habille le châssis de la diabolique Rimac Nevera, cette hypercar croate surpuissante et ultra-performante. Marque prometteuse, elle intéresse le groupe Volkswagen en entier, Porsche ayant pris des parts dans la société et Bugatti étant passé sous son giron. Pour en revenir à la Battista, elle hérite ainsi de la « mécanique » de la Nevera. Chaque roue reçoit un moteur électrique, puissant forcément. Entre les quatre roues, dans le plancher de la voiture, le châssis communément appelé « skateboard » abrite les cellules de batterie. Point positif pour la répartition des masses, mais négatif pour la position de conduite, forcément surélevée. Car la batterie, en plus de peser lourd, prend de la place, avec sa capacité de 120 kWh. C’est elle qui fournit la puissance aux roues, soit un total de 1900 chevaux et 2300 nm de couple. 

Pour passer tout ça au sol, Pininfarina a choisi son compatriote Pirelli, qui fournit des pneus de 21 pouces. Il faut au moins ça pour expédier le 0 à 100 km/h en moins de 2 secondes… La vitesse maximale est dite supérieure à 350 km/h, mais là n’est pas sa quête. Car, rappelons-le, la Battista est une hyper-GT. Elle doit donc être capable de parcourir des kilomètres et des kilomètres. À ce jeu-là, Rimac n’est pas le roi. L’autonomie espérée ne dépasse pas les 450 km entre chaque charge. Et ce n’est qu’une estimation… Pour qui veut une l’élégance et la puissance électrique, la Battista est le choix le plus judicieux. Pour plus de performances, il vaut mieux rejoindre la Croatie. De toutes manières, les deux autos sont limitées à 150 exemplaires chacune. 

Aussi étonnant que cela puisse paraître : elles ne trouvent pas preneurs. La raison : la motorisation. L’électrique n’est pas aussi vendeur que le thermique. Les envolées lyriques manquent. Alors, pour susciter l’envie, Rimac bat des records. Pininfarina multiplie les éditions limitées. Reste à savoir si cela suffira…

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

Une réponse sur « Pininfarina Battista »

[…] de la motorisation électrique pour que Pininfarina devienne une marque à part entière, avec la Battista, hypercar électrique cousine de la Rimac Nevera. Plus élégante et d’une philosophie […]

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