À chaque article c’est la même rengaine : les SUV prennent du terrain. Tellement que les marques préfèrent gagner de l’argent avec eux plutôt que de se faire plaisir – et nous avec – en proposant des modèles plus confidentiels. Auparavant à la mode, les coupés dérivés de berlines existantes se vendaient bien et l’engagement en compétition des marques automobiles, notamment les allemandes en DTM, donnaient raison à ce type de carrosserie. Par le passé, nous avons pu assister à des batailles sur piste puis sur route entre les M3 E30, les Mercedes 190… Aujourd’hui, le DTM n’est plus ce qu’il était, et les firmes ne veulent plus s’investir à perte. Triste nouvelle pour nous, les passionnés, mais aussi pour les ingénieurs obligés de travailler sur des véhicules à la garde au sol élevée, et donc forcément moins agiles. Avant de totalement dire adieu à ce type de voiture dans la gamme Mercedes, l’Étoile remplace à la fois les coupés Classe C et Classe E par un seul et même modèle, CLE.
Évidemment, Mercedes n’allait pas bousculer les codes de la marque avec ce nouveau véhicule. Son design s’inscrit dans la continuité, répondant à la philosophie de la marque dite Sensual Purity. Il est vrai qu’une certaine pureté se dégage du dessin du CLE. L’avant plongeant incite le dossier de presse à parler de « Shark Nose ». Les phares ne sont repris ni de la Classe C ni de la Classe E mais rappellent plutôt ceux du CLA coupé, avec cette échancrure sur la partie basse. Car un coupé peut se permettre d’être un peu plus sportif, sans pour autant perdre en élégance. En termes de mensurations, le CLE imite le coupé Classe E sortant, avec une longueur de 4,85m pour un empattement de 2,86m, une largeur de 1,86m et une hauteur de 1,43m. Plus proche du E que du C donc… À l’exception de la partie arrière, légèrement relevée, qui s’inspire du Classe C coupé. À l’arrière, le logo étoilé est contraint à migrer vers le centre du coffre, alors qu’il était auparavant plus haut, entre les feux. En effet, et même si ce modèle n’est pas disponible en électrique, il reçoit la bande de feux arrière caractéristique des modèles EQ de Mercedes.
La motorisation, on verra plus tard. Pour l’heure, intéressons-nous à l’intérieur. Aucun doute, nous sommes chez Mercedes. Si les dimensions rappellent la Classe E, l’habitacle est, lui, repris de la petite sœur Classe C. On y retrouve donc cette planche de bord luxueuse, élégante et technologique composé d’un écran horizontal de 12,3 pouces derrière le volant et d’un autre de 11,9 au milieu. Ce dernier est inclinable selon un angle de 6°, une innovation intégrée pour la première fois sur la Classe C, pour éviter que le soleil ne rende illisibles les informations de l’écran. En bonne automobile du XXIème siècle, cet écran ne sert plus uniquement à configurer les caractéristiques de la voiture, mais porte plus que jamais bien son nom d’info-divertissement. Car sur cette dalle, le MBUX de 3ème génération peut être comptable avec Apple et Android, évidemment, mais il peut aussi recevoir des applications telles que TikTok ou encore Angry Birds… Quant au volant, il poursuit cette même idée de déconnexion à la route avec une multitude de fonctions sur les branches… Le reste de l’habitacle est recouvert de cuir et de piano black. Le système audio est confié, en option, à Burmester. Cet équipementier installé 17 haut-parleurs dans cet espace confiné avec sa dernière technologie Burmester 3D, ainsi que le système Dolby Atmos 7.1, qui créé une ambiance unique avec des haut-parleurs directement dans les appuie-têtes.
Concernant les motorisations, le CLE ne va pas nous réconcilier avec l’époque… Tous les moteurs sont mild hybrid, ce qui signifie qu’ils reçoivent tous une aide électrique sous la forme d’une batterie de 48V et d’un moteur électrique de 15 à 17 kW, soit un peu plus de 20 chevaux. Ces derniers sont utilisés pour fluidifier les passages de vitesses de la boîte à 9 rapports ou encore comme aide lors de franches accélérations. Plutôt étonnant pour l’époque, une version diesel est encore de la partie, avec le 220d, de 200 chevaux. En retirant le d, le CLE200, décliné également en 200 4Matic, reçoit le 4 cylindres de 204 chevaux. Ce moteur est partagé avec la berline Classe C. En CLE300 4Matic, le 4 cylindres grimpe à 258 chevaux. Cette fois, c’est de la Classe E que ce dernier est repris. Tout comme la version CLE450 4Matic, dans lequel on retrouve un 6 cylindres en ligne de 3 litres développant 381 chevaux et 500 nm de couple. Pas de version AMG au lancement, espérons que Mercedes nous en fasse la surprise…
Car la marque a déjà mis le paquet ici en termes de suspensions et d’éléments pour le dynamisme justement. Les roues sont sur-dimensionnées par exemple. Reliées au châssis par des suspensions adaptatives selon le Dynamic Body Control de Mercedes, elles devraient être capables de se jouer de tous les cas de figure qui s’offrent à elle. Mieux encore, le CLE peut recevoir la technologie de 4 roues directrices, faisant descendre le rayon de braquage de 11,2 à 10,7m. Les roues arrière tournent dans le sens inverse des roues avant jusqu’à 60 km/h et dans le même sens après. À l’intérieur aussi, Mercedes a lu dans les pensées de ses futurs clients, en intégrant la technologie déjà vue dans des Classe S, avec le rembourrage des lombaires des sièges avant. Lorsque le conducteur tourne à gauche, le corps est physiquement attiré vers l’extérieur par l’effet de la force centrifuge. Pour contrer ce mouvement du conducteur, le siège gonfle la partie droite des lombaires pour que le pilote ne bouge pas excessivement dans son siège.
L’offre du CLE sera complétée l’année prochaine par le cabriolet à capote en toile, forcément. Le même… sans le toit rigide. Plutôt avenant, avec des moteurs économiques, une fibre écologique avec l’utilisation de matériaux recyclés dans l’habitacle, et ultra-technologique, le CLE semble armé pour affronter ses plus féroces concurrents. Nous avons hâte de voir ce qu’il donne sur la route !
