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McLaren Solus GT

Depuis la fin de la production de sa mythique F1, toutes les McLaren embarquent des moteurs suralimentés. Toutes ? Non, une veut se faire passer pour une irréductible.

McLaren a toujours repoussé les limites de la performance. Pourtant, elle est toujours partie d’une feuille aux lignes déjà bien tracées. La P1, par exemple, prenait pour base l’excellent châssis de la 12C, ainsi que son moteur. Evidemment, cet ensemble a connu des évolutions, si bien que le châssis, nommé Monocell I dans la berlinette, devient Monocell II dans la P1. Le V8 3.8 passe de 600 à 737 chevaux. S’ajoute également la batterie électrique qui augmente la puissance à 916 chevaux. Puis, en 2017 est présentée la 720S, la remplaçante de la 650S. Et avec elle l’arrivée du nouveau moteur, le V8 montant à 4 litres tous ronds, disposant de 720 chevaux et 770 nm de couple. Et un nouveau châssis, la Monocage I. En 2018, c’est la pistarde homologuée Senna qui s’annonce. Elle prend la base de la 720S, et la pousse dans ses retranchements. Toujours sur bases de voitures civilisées, les plus extrêmes McLaren ne sont pas si exclusives que cela… Mais la nouvelle, elle, part d’une vraie feuille blanche, avec pour seul modèle dessiné pour un jeu vidéo, la McLaren Vision GT, pour Gran Turismo.

Calquée sur le design du concept, on ne le distingue plus du modèle de (petite) série. Inspirée du monde du sport automobile, elle mélange les styles. La carrosserie qui recouvre toute la voiture prend des codes de l’univers des prototypes qui courent en championnat d’Endurance, notamment les 24h du Mans. Les lignes acérées, elles, rappellent la Formule 1. Un dessin osé. D’autant qu’on ne reconnaît absolument pas le style maison, aucun code stylistique McLaren n’étant intégré dans ce design. Heureusement que le nom en toutes lettres est inscrit à l’arrière… Ah si, le dessin de l’aileron arrière, inspiré de la Sabre ? Tout est presque exagéré dans cette automobile. Les proportions, les dimensions, les lignes, les formes… Le gabarit doit difficilement revenir en tête… Cela tombe plutôt bien car, comme vous l’aurez sans doute remarqué, aucune plaque d’immatriculation n’est présente, ni à l’avant ni à l’arrière. McLaren a pu en effet s’affranchir de toutes les conventions liées à l’homologation routière, et au règlement de championnat également : elle n’est pas homologuée pour des compétitions.

La taille de la baie du pare-brise trahit le secret, la Solus GT est une pistarde égoïste. Un seul siège, au milieu. Pas de potentiel passager qui pourrait crier, et alourdir la voiture. De plus, le propriétaire ne sera que très bien installé, son siège étant moulé sur-mesure à son corps. Le baquet reste fixe, le pédalier et le volant se règlent à la guise du pilote. Reste une question, celle de l’accès à bord. Comme le suggère la photographie, la partie vitrée coulisse vers l’avant de la voiture pour pouvoir accéder à l’habitacle. Soit, mais il va falloir un escabeau pour y grimper ! Et pour en sortir aussi… Mais une fois seul, dans sa combinaison fournie par McLaren, protégé par un HANS – un élément de sécurité dans l’univers du sport automobile qui supporte la tête et le cou (Head And Neck Support) – fourni par McLaren, lors des sessions de roulage pour s’améliorer organisées par McLaren, le propriétaire/pilote pourra s’adonner aux plaisirs de faire vrombir un moteur d’anthologie.

Du plaisir solitaire en termes de sensations de conduite au plaisir partagé en termes de son. Oui, car comme dit précédemment, le moteur est atmosphérique. Il s’agit d’un V10 5.2 commandé spécialement par McLaren pour ne répondre à aucune norme spéciale, seulement celle de la vitesse. En bonne McLaren qui se respecte, la Solus GT reste une pure propulsion. Cela permet de gagner du poids (absence de transmission à l’avant) et de pouvoir signer quelques virgules sur circuit. Car la voiture est puissante, très puissante. Avec 840 chevaux et 650 nm de couple, la monoplace devient la McLaren de piste la plus puissante, derrière la P1. Elle est plus puissante que la Senna et son V8 4.0 démentiel. Avec une telle cavalerie et de bons pneus, la Solus GT est capable d’abattre le 0 à 100 km/h en 2,5 secondes, et d’atteindre 320 km/h en fond de 7ème vitesse, alors que le moteur rugit et les pistons tournent à plus de 10.000 tours/minute ! Ça change des McLaren de route !

Homologuées ou non, les McLaren ont toujours été obnubilées par leurs poids. Depuis la première F1 jusqu’à la récente Artura, le régime à coup de fibres de carbone a fonctionné. Débarrassée de nombreuses contraintes, McLaren a pu innover dans la Solus GT. Pour la première fois, le moteur fait partie intégrante du châssis, comme cela se fait en sport auto. Cela permet de ne pas installer de faux châssis, de boulons, et autres éléments qui alourdiraient la monoplace. Un gramme par-ci deux kg par-là, au fur et à mesure cela paye. Puisque la Solus GT annonce descendre sous la barre de la tonne. Alors que l’appui aéro, avec les nombreux appendices visibles et invisibles de la carrosserie, dépasse les 1200 kg, d’après la marque. Encore un chiffre ? Pas celui du prix, à 7 chiffres à n’en pas douter, mais celui du nombre d’exemplaires. Seulement 25 Solus GT arpenteront les circuits de la planète, ou non, d’ici l’assemblage, courant 2023. Chaque exemplaire, déjà tous vendus, a fait l’objet d’une personnalisation poussée réalisée par le MSO, McLaren Special Operations.

McLaren Solus GT vue arrière

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis diplômé en journalisme automobile en 2023.

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