
À chaque évolution, l’Aventador devenait plus méchante, tout comme son moteur. Avec ses 700 chevaux au départ, il est passé à 750 avec la SV, 740 avec l’Aventador S, 770 avec la SVJ puis 780 avec l’Ultimae. La face avant s’affirmait avec parcimonies, l’arrière gagnait un aileron avec les SV et SVJ. Pendant plus de 10 ans, l’Aventador est restée au sommet de la hiérarchie. Son V12 atmosphérique, sa boîte simple embrayage et ses lignes acérées lui ont permis de rester intouchable. Mais la relève doit bien arriver un jour. La remplaçante est dans les starting block. Un mois avant, deux surprises uniques nous sont présentées. Des « one-off » particulièrement méchants. Et pourtant intéressants !
Je les ai d’abord vues sur les réseaux sociaux. Croyant à un concept isolé imaginé par un designer, je ne portais pas d’attention dessus. Puis, des médias ont fait des articles dessus. Nul doute : Lamborghini est l’auteur de ces lignes. Pour mettre fin au V12 seulement atmosphérique, Lamborghini dévoile deux modèles uniques, le coupé Invencible et le roadster Autentica, de véritables symboles du récent passé de la marque au taureau. Les ouïes du capot moteur s’inspirent de celles de la confidentielle Sesto Elemento. Les lignes reprises de l’aéronautique rappellent la Reventon. La Veneno se retrouve dans le travail aérodynamique, quand le capot est directement repris à la pistarde Essenza SCV12.

Le coupé Invencible se pare d’une carrosserie à la teinte Rosso Efesto agressive contrastée par des éléments en fibres de carbone noires. Les étriers de freins, qui auront fort à faire, sont peints en Rosso Mars. L’intérieur du coupé imite la teinte extérieure Rosso Efesto. Le cuir s’invite en Rosso Alala et de l’alcantara Nero Cosmus complète la spécification de la voiture. Le roadster Autentica préfère un gris baptisée Giorgio Titans, aux détails Matt Black, et aux étriers Giallo Auge. L’intérieur Giallo Taurus partage son espace avec le cuir Nero Aole et le Nero Cosmus, tandis que l’alcantara est en gris Octas.
L’une et l’autre ont des lignes acérées. Les phares avant rappellent une SSC Tuatara. À l’arrière, les triples feux hexagonaux inspirent le meilleur pour l’avenir du design de la marque. Pareil pour les échappements, qui reprennent la même forme. Les échappements… des éléments que nos enfants ne verront probablement pas sur les prochaines voitures… En l’occurrence, l’Aventador était également connue pour ses flammes bleues qui sortaient de ses tuyères. Avec un peu de chance, ces modèles uniques allumeront quelques cierges. En bons derniers modèles, ils se basent sur la dernière évolution, l’Ultimae. Le V12 6,5 litres développe ainsi 780 chevaux et 720 nm de couple. La boîte simple embrayage est toujours de la partie, elle qui envoie la puissance aux quatre roues. La direction est, elle aussi, intégrale.

J’ai beau ne pas être un Lamborghiniste, je ne peux que regretter la fin du V12 atmosphérique en tant que motorisation unique. L’Aventador a marqué la décennie précédente. Ces deux modèles uniques, aux tarifs inconnus, ne me laissent pas de marbre.