Catégories
Nouveautés

BMW iX

Le trio allemand fait toujours la course. Audi est bien souvent à la traîne, en cause les synergies d’un groupe aussi important que celui de Volkswagen auquel elle appartient. BMW et Mercedes sont dans des groupes dont elles sont les marques-mères. La guerre fait rage…

Mercedes peut se targuer d’avoir la gamme de voitures électriques la plus large du trio, avec pas loin de 6 modèles uniques, pas seulement des déclinaisons de carrosseries comme Audi et ses e-tron et e-tron Sportback et autres. BMW compte la citadine i3, la berline coupé i4 et les SUV iX3 et l’inédit iX. Mais contrairement à Mercedes, BMW a commencé ce travail d’électrification de sa gamme très tôt, puisque l’i3 date de 2013 ! Quand le premier modèle 100% électrique grand public – je ne parle pas du SLS Electric Drive à plus de 400.000€ et 200 km d’autonomie – remonte à 2019… BMW est pionnier sur ce point. Et avec l’iX, il compte bien montrer qui est le patron.

Contrairement à l’iX3, l’iX n’est pas une déclinaison électrique d’un modèle thermique mais bien une toute nouvelle carrosserie, qu’on peut qualifier de massive. BMW tente de négocier un virage inédit en termes de look, un tournant qui déchire les passionnés de la marque. Le double-haricot devient de plus en plus important en taille et change parfois d’orientation. Il s’étire notamment sur l’iX à la verticale, comme la Série 4 avant elle. Si c’est beau ? C’est… différent. Mais, comme souvent, les photos ne rendent pas justice aux designs, en particulier sur les dernières BMW. Et, pour l’avoir vu en vrai, l’iX paraît certes imposant mais plus proche d’un monospace que d’un SUV, avec cette silhouette très carrée. L’extérieur n’est donc pas au goût de tous.

L’intérieur change également des autres SUV de la marque pour reprendre la même instrumentation que la berline i4. Un double écran orienté vers le conducteur – l’esprit BMW est toujours de mise, même pour les électriques – de 13 et 17 pouces prend place sur la planche de bord. Dans son ensemble, l’ambiance à bord de ce SUV est très épurée, bien plus stylisé que l’extérieur. Une mention spéciale à cette molette qui semble être en cristal, juste sublime, mais qui est malheureusement placé sur un élément en bois recyclé. Nous n’avons rien contre l’écologie, mais un si bel objet ne devrait pas être placé sur un tel morceau de bois. L’habitacle peut accueillir jusqu’à 5 personnes, le tout dans un confort princier. Seulement, il ne faudra pas partir chargé, avec un coffre de seulement 500 litres. Dans l’absolu, c’est suffisant, mais un X5 100 thermique en propose 150 de plus. La principale – la seule ? – raison de ce petit coffre pour un véhicule de 4,92 mètres de long est sa motorisation.

Le BMW iX étant un véhicule électrique, il dispose de lourdes et grosses batteries à l’avant et à l’arrière pour entraîner les quatre roues du véhicule. Deux motorisations étaient disponibles à la sortie du véhicule, la 40 et la 50. La première dispose d’une puissance de 326 chevaux contre 526 pour la deuxième. L’autonomie est naturellement plus grande pour la deuxième version, 630 contre 429 km, dans le meilleur des cas. Dans la réalité, il faut plutôt compter légèrement plus de 500 km pour la xDrive50 et 300-350 pour la seconde. Le prix d’une meilleure autonomie est celui d’une majoration de 17.000€, 86.250 contre 103.500€. Le meilleur cocktail est-il celui qui vient d’être présenté ?

Une nouvelle version vient d’être présentée, l’iX M60 eDrive… Ce mix de lettres chères à BMW combine normalement la motorisation électrique – i – la notion de SUV, ou même SAC (Sport Activity Vehicule) pour la marque – la lettre X – et la performance, avec la lettre M précédant le nombre 60. La question de savoir si un véhicule aussi imposant peut être sportif est d’envergure ici, car avec une masse de 2,5 tonnes, soit quand même l’équivalent de 5 Caterham, il est difficile de parler de voiture de sport. Mais ça se vend, et cette année est celle du cinquantenaire de Motorsport Gmbh, la filiale sportive de la marque bavaroise. Alors il faut mettre les bouchées doubles. Pour tenter de grapiller des kilos tout en restant vertueux, la notion de développement durable contient le mot durable, donc cette idée de durée dans le temps, l’iX emploie massivement de l’aluminium pour sa carrosserie et son châssis. Certains éléments sont fabriqués en PRFC, en plastique renforcé de fibre de carbone, dans le même but de rigidité et de masse minimale. Les moteurs de la voiture écartent les terres rares dans leurs composants, ce qui permet d’abaisser son impact écologique. La marque assure que le lithium, indispensable pour construire des batteries, est puisé dans des mines qu’elle a elle-même contrôlées. Tout cela ne fait pas de cet iX un Motorsport pour autant.

Si, comme dans mon esprit, une BMW M doit pouvoir prendre un virage en regardant par les fenêtres plutôt que par le pare-brise, il y a peu de chance que cet iX M60 soit un vrai modèle M que j’aime. En cause notamment les quatre roues directrices, castratrices quand il s’agit de prendre un virage en travers. En ce qui concerne les accélérations en revanche, personne ne peut être déçu. La puissance est de mise, puisqu’on parle de 619 chevaux et d’un couple de 1000 nm une fois le pied au plancher dans le mode normal. Toutefois, si le mode Sport est activé, le couple grimpe de 15 nm. Anecdotique ? Sûrement, et BMW y a pensé et a donc conçu le programme Launch Control, qui distribue alors 1100 nm de couple aux quatre roues ! De quoi expédier le 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. L’autonomie fondra comme neige au soleil à mesure que votre crâne s’enfoncera dans les appui-têtes. Les pieds légers pourront parcourir jusqu’à 566 km en une seule charge. Sur les bornes de recharge rapide, l’iX M60 peut récupérer 100 km d’autonomie en seulement 10 minutes. Ce condensé de technologie, de hautes suspensions et de « sportivité » est proposé au tarif de 132.000€, hors options, auquel ne s’ajoute aucun malus.

Au CES de Las Vegas, BMW a dévoilé une nouvelle technologie maison. Pouvoir choisir la couleur de la carrosserie à l’envi, ce sera chose faite grâce à ce concept. Sur base de BMW iX, le concept iX Flow inaugure des microcapsules invisibles à l’œil nu contenant des particules blanches, noires ou colorées, permettant, sur la simple pression d’un bouton, de changer la couleur de la carrosserie. La technologie est avancée et fonctionne, mais BMW ne pense pas pouvoir la commercialiser telle quelle dans les mois à venir mais plutôt dans la décennie suivante.  

Son design est clivant. Ses prestations sont à la mesure de son tarif. Mais il arrive sur un marché avec un concurrent de taille, le Tesla Model X. Lui aussi a un design assez particulier, que les fans de Tesla apprécient, avec ses portes arrière Falcon notamment. Directement en face de lui, l’iX a son compatriote Audi e-tron. Moins cher mais avec moins d’autonomie, l’e-tron partage avec l’iX un design différent du reste de la marque. L’année à venir permettra-t-elle de les départager grâce aux ventes ? Il y a peu de chance, car la crise des semi-conducteurs n’étant pas terminée, les constructeurs ne peuvent assembler leurs nouveaux joujoux à la vitesse qu’ils souhaitent… 

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

Laisser un commentaire