Q by Aston. Le clin d’œil est visible, Q étant la lettre derrière laquelle se cache l’homme responsable des nouveaux gadgets de James Bond. Chez Aston, Q est le département en charge de la personnalisation poussée et des éditions spéciales. Très spéciales. C’est lui qui a donné naissance à la sublime et mélodieuse Vulcan. A l’origine, cette dernière était pensée comme une One-77 – une autre réalisation sublime mais qui est l’œuvre du département précédent – de piste. Mais les changements, trop nombreux, ont gommés cette filiation. De la voiture de départ nous retrouvons les proportions du très long capot et de l’arrière ramassé. Seules 24 exemplaires de Vulcan existent. Q a aussi honoré le passé de la marque en dessinant la V600, une V12 Vantage sur base d’ancienne Vantage dont le moteur atmosphérique a été poussé à 600 chevaux. Elle est une réinterprétation de la Vantage V600 des années 90, elle-même dotée d’un moteur de 600 chevaux. Pour avoir vu cette réinterprétation moderne, le coup de crayon est tout simplement magistral. Toute en muscles, la carrosserie impose le respect. Déclinée en coupé et en Volante, seuls 14 exemplaires roulent sur Terre, autant dans l’une que dans l’autre carrosserie. Autre réinterprétation, la Victor. Son nom rend hommage à Victor Gauntlett, un homme d’affaires britannique très important pour Aston qui a décidé de lui dédier une voiture, unique. Sa base est celle de la One-77, mais tout a été revu. Le moteur, qui développait 730 chevaux à l’origine, est poussé à 836 chevaux, associé à une boîte manuelle à 6 rapports. La carrosserie reprend celle de l’Aston Rham/1 du championnat d’Endurance mais la modernise. Charismatique au possible, et désirable… mais elle n’existe qu’en un seul exemplaire… Enfin, Aston Martin voyant que ces carrosseries sont à la mode, elle décide de se lancer dans le speedster, avec la V12 Speedster. Sur base de DBS Volante, elle reprend le moteur et la face avant de cette dernière, et emprunte le design arrière à la Vantage. Un petit goût de réchauffé… qui fait mouche. Elle plaît, et les 88 exemplaires se vendent. Malgré tout, les nouveaux propriétaires de la marque trouvent qu’elle ne s’inspire pas suffisamment des précédents speedsters iconiques de la marque, les DBR1 et DB3S, et demandent un nouveau dessin.




Ainsi naît la DBR22. Ces lettres cachent les initiales du premier homme qui relança la marque, David Brown, et le R est pour Racing, course. Le nombre 22 désigne l’année de présentation de la voiture. Plus audacieuse, elle adopte les phares arrondis des Aston d’antan, une silhouette plus avenante, plus exclusive. A l’arrière, la ligne de feux dessine la calandre iconique de la marque ailée, et deux trompettes se tiennent prêtes à donner de la voix. Ouf ! Cette nouvelle venue est thermique. Et pour cause, puisqu’elle repend la base de la V12 Speedster et qu’elle s’améliore. Le V12 5.2 est reconduit avec une puissance à 715 chevaux pour 753 nm de couple. La boîte ZF à 8 rapports est capable d’encaisser cette déferlante de haine et de la distribuer aux roues pour faire tomber le 0 à 100 km/h en seulement 3,4 secondes. La vitesse maximale serait de 319 km/h, mais personne n’ira vérifier. Côté technique, la DBR22 annonce que, pour la première fois, le sous-châssis arrière en aluminium a été imprimé en 3D. Un détail qui a son importance, puisque la voiture gagnerait du poids et qu’il serait ainsi plus facile de concevoir des pièces spécifiques pour des véhicules à faible volume. Est-ce avouer qu’il y aura d’autres Aston aussi spéciales à l’avenir ?
La DBR22 est belle. Certains disent que c’est sous cette forme que la V12 Speedster aurait dû exister directement. Question de goût. La DBR22 n’est ici qu’au stade de concept, mais il se murmure qu’une petite série serait amenée à poindre le bout de son nez. Au plaisir de déballer, un jour, un cadeau d’anniversaire aussi grand !

