Le retour de 3 lettres mythiques…
BMW a sorti il y a peu la M5 CS, forte de 635 chevaux, d’un poids réduit de 70 kg avec quatre baquets dans l’habitacle. Un monstre en quelques sortes. Mais, à l’instant où nous vous écrivons ces lignes, aucun essai de la M5 CS n’est encore paru. En projet encore plus fou, Jaguar a voulu dévergonder sa sage berline XE en sportive pure et dure. Pour cela, ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, et ont, ni plus ni moins, enlevé la banquette arrière, installé un arceau cage, augmenté la puissance outrancièrement pour atteindre 600 chevaux ! La XE SV Project 8, c’est son nom, se pare également d’un aileron style table basse, qui peut être retiré en cochant l’option Pack Touring. Plus facile à vivre sûrement. Même si, avec ou sans aileron, la filiation avec la XE de base est difficilement perceptible, tant la face avant a changé pour un meilleur refroidissement et une agressivité accrue. Pour montrer ses capacités, Jaguar l’a fait rouler sur le Nürbugring, pour y décrocher un joli temps de 7’18”361, le tout dans un concert rocailleux… Chez Boucars, et chez les passionnés en règle générale, les versions délurées nous font toujours un plaisir immense. Alors, quand une marque mythique décide de relancer un blason perdu depuis des années voire des décennies, pour l’accoler derrière une berline sportive, il ne nous en faut pas plus pour tomber amoureux !
BMW M5 CS Jaguar XE SV Project 8
Alfa Roméo Mito QV Alfa Roméo Giulietta QV Alfa Roméo 8C Competizione Alfa Roméo 4C
Alfa Roméo a fait son retour dans le segment de la berline en 2015 avec la très réussie Giulia. Son design très latin a fait chavirer bien des cœurs, mais la mauvaise réputation d’Alfa Roméo quant à la fiabilité de ses moteurs n’a pas permis à la marque de réussir à concurrencer pleinement BMW et sa Série 3. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Puisque, quelques semaines après la présentation de la Giulia normale, Alfa nous a dévoilé la Quadrifoglio Verde. La recette fait envie, avec un V6 de 2.9 de cylindrée développant 510 chevaux assemblé directement chez Ferrari ! Une sorte de Ferrari à moitié prix quoi. D’abord disponible en boîte manuelle et automatique, elle a décidé de ne faire corps qu’avec la boîte auto après son restylage, les normes environnementales étant ce qu’elles sont… Mais qu’importe, quel plaisir de revoir ce trèfle sur un vrai véhicule Alfa. Oui, il y eut les Giulietta et Mito QV, mais elles étaient des tractions. Oui, il y eut la 8C, mais ce n’était qu’une Maserati GranTurismo recarrossée. Et la 4C n’était pas la voiture la plus polyvalente au monde avec son rayon de braquage de camion. Enfin la Giulia fait honneur à ses origines. Et ce n’est pas tout. Elle entame sa deuxième partie de vie. Avec les nouvelles synergies permises par le groupe Stellantis, la Giulia risque de ne pas faire une carrière aussi longue que les Giulietta et Mito, qui ont vécu près de 10 ans dans les catalogues sans vraiment recevoir de changements notables. Si l’on croit à la mythologie du « restylage à mi-parcours » alors la Giulia entame bel et bien ses dernières années de vie. Il ne resterait à la berline italienne que 2 à 3 années. Mais pour se faire plaisir et pour nous faire plaisir, Alfa Roméo signe un nouveau chef d’œuvre nommé Alfa Roméo Giulia GTA et son pendant GTAm.
GTA, Grand Tourisme Alleggerita

GTA, pour Grand Tourisme Allégée en Français. Alfa a repris l’excellente et coûteuse base de la Giulia Quadrifoglio pour le rigidifier et en faire une version course mais homologuée, pour faire simple. Porsche le fait très bien avec les 911 GT3 et GT3 RS. De la Giulia normale, la GTA conserve l’idée de berline, donc des quatre portes, mais change presque tout pour plus d’agressivité. La face avant a été totalement redessinée. La calandre si chère à la marque paraît plus énervée que jamais, avec quatre nouvelles ouvertures autour d’elle. Les entrées d’air paraissent encore plus grandes et encore plus agressives. Derrière les roues, l’ouverture semble également avoir grossi. Tandis qu’à l’arrière… Si on prend la Giulia GTAm, il est impossible de passer à côté de cet aileron surdimensionné mais également somptueux. Preuve que, même quand il s’agit de dessiner des ailerons, les designers d’Alfa signent des chefs d’œuvres. Dans sa version GTA « normale », elle n’a que le simple béquet de la QV. Différence majeure entre la Giulia QV et les GTA et GTAm, le changement radical du dessin du diffuseur. Sur la Giulia QV, le diffuseur comptait deux doubles sorties d’échappement sur les côtés. Sur les GTA et GTAm, les pots migrent vers le centre et ne sont plus que deux. Pour ceux qui ne jurent que par le nombre de pots d’échappement, ce n’est pas une bonne nouvelle. Mais les ingénieurs ont fait ce choix pour faciliter l’écoulement de l’air sous la voiture. C’est pourquoi le diffuseur a changé de design également. Elle n’en finit pas de me faire envie. Et ce n’est que l’extérieur. Comme me dit un ami « le physique attire le mental retient ».
Une voiture différente des autres.
Ouvrons les portes du bonheur alors. Commençons par la GTA. Le tableau de bord se pare de fibre de carbone et les lettres rouges GTA s’invitent sur les appui-têtes et le tableau de bord. Comme pour ne pas oublier qu’on est dans une voiture de sport. La Giulia QV met à disposition l’entièreté de son habitacle dans la GTA. Mais pour la GTAm…

La meilleure place lorsqu’il s’agit d’une sportive c’est la place du conducteur. De toutes façons, il n’y a que deux places dans une GTAm, les places arrière ayant été supprimées, peut-être parce que les circuits automobiles interdisent d’être plus de deux dans une voiture… Qu’importe. La porte s’ouvre sur un univers résolument sportif, avec des surpiqûres rouges qui entourent le tableau de bord et les sièges. Ces inédits baquets font la part belle à l’Alcantara et affichent également clairement leur différence : ils sont dans la GTAm. Ces quatre lettres sont également visibles sur le tableau de bord, en face du seul passager. La fibre de carbone s’invite sur le tableau de bord, comme sur la GTA. Une fois installé dans le baquet, il faut faire ses réglages. A cet instant, on se rend compte que les coques de rétroviseurs sont en fibre de carbone, signe qu’il ne s’agit pas d’une voiture comme les autres. Et un coup d’œil dans le rétroviseur intérieur le confirme. Il fallait bien trouver une utilité à cet espace perdu une fois la banquette retirée, alors les ingénieurs ont installé un arceau-cage en lieu et place de ladite banquette. Pour égayer un peu le décor, cet arceau peut être peint de la même couleur que la carrosserie. Derrière celui-ci, nous pouvons voir les lettres GTAm, en grosses lettres rouges. Sur ce fond noir, elles ressortent très bien. Avant de démarrer, la Sécurité Routière demande de boucler sa ceinture. Sauf qu’ici, il n’y a pas de ceintures. Ce sont des harnais six points de la marque Sabelt, pouvant être de différentes couleurs, fixés sur l’arceau, qui font office de ceinture. La GTAm n’est donc définitivement pas une voiture normale. Et le lancement du moteur ne nous fera aller que dans ce sens.
Tremblement…

Sous le capot, c’est l’effervescence. Les 6 cylindres s’agitent, la ligne d’échappement rugit. Pied droit sur l’accélérateur, pied gauche sur le frein, pichenette sur le sélecteur de vitesses. La première est engagée, les pneus partent en fumée… Mais, dès qu’ils reprennent goût à l’asphalte et plus à la glisse, ils expédient le 0 à 100 km/h en 3,6 secondes, ce qui représente un gain d’une demie seconde sur le même exercice par rapport à la Giulia QV. En parlant de gain, la Giulia a gagné 30 chevaux en devenant GTA, ce qui explique en partie son bon résultat en accélération. Le deuxième élément de réponse pour le bon temps est le régime extra-sec de la bête. En version GTAm, donc la plus légère, le gain de poids serait de l’ordre de 100 kg. Un quintal entier en moins, cela donne une masse de seulement 1520 kg sans les pleins. Impressionnant. Surtout quand on sait que la XE SV Project 8 pèse 280 kg de plus et est une très bonne compagne de circuit ! Alors, avec moins de puissance et moins de poids, la GTAm risque de faire chavirer bien des cœurs. Déjà, le mien est pour elle. Mais avant de passer à l’achat, il va falloir passer par la case banque… La Giulia Quadrifoglio Verde est affichée à 88.900€ sans options, sans les taxes. La Giulia GTAm, elle, demande presque 100.000€ de plus, pour atteindre les 176.400€ de base. Un rêve que seuls 500 personnes pourront réaliser. Cela me rappelle la version Trophy-R de la dernière Mégane R.S. où tout le monde s’est horrifié du prix énorme de 80.000€ dans sa version la plus extrême. Mais pour la GTAm, personne n’a rien dit… Le rêve terminé, il faut sortir de la voiture, pour pouvoir à nouveau la contempler. Pour cela, il faut tirer sur une lanière de tissus. Pas très « haut de gamme » … mais Porsche le fait aussi alors pourquoi pas eux. Et alors, une fois levé de ces sièges baquets, on peut enfin contempler à nouveau la voiture, que dis-je la voiture, l’œuvre d’art.
Les voitures qui sortent de l’ordinaire, sans pour autant qu’elles soient forcément vulgaires, chez Boucars on adore. La GTAm rentre dans cette case des voitures absolument irréelle, que seuls des amoureux fous de l’automobile se permettent de rêver. Chez Alfa Roméo, il y en a. C’est pourquoi la GTAm existe, et c’est pourquoi je la veux ! Allô ma banque ?