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Rolls-Royce Ghost

Mercredi dernier, nous vous avons présenté la nouvelle génération du coupé Bentley, la Continental GT. Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à l’ancien propriétaire de Bentley : Rolls-Royce.

Je n’aime pas les véhicules ostentatoires du style Bugatti Chiron, trop exubérante pour une utilisation quotidienne. Les Lamborghini ne sont également pas pour moi, avec leurs lignes trop complexes. Et le SUV Urus… ce n’est clairement pas ma tasse de thé. Je préfère – et de loin – les petites sportives légères. Pourtant, il y a une marque qui propose des voitures imposantes, avec pour longueur minimale 5,20 mètres et pesant plus de 2 tonnes. Il s’agit de Rolls-Royce. La marque de luxe par excellence.

Plus luxueux qu’une Rolls-Royce ? Une autre.

A l’inverse des gammes dans les marques plus « classiques », chez Rolls-Royce il n’y a pas de véritable haut de gamme puisqu’elles sont toutes luxueuses, excellement finies. Il y a seulement une différence de taille. La plus petite des Rolls, la Wraith, est un coupé de la taille d’une limousine chez les autres constructeurs… Rolls n’a pas les mêmes valeurs. Elle propose 4 places. Elle avait pour base l’ancienne Ghost. Déclinée en cabriolet, celui-ci change de nom pour un patronyme plus facilement prononçable : Dawn. Environ 70% des pièces changent entre le coupé et son pendant cabriolet. La capote compte 7 couches, pour préserver un confort acoustique digne d’une Rolls. Ensuite, plus long, il y a le Cullinan. Le SUV le plus luxueux du monde, qui emprunte son nom au diamant le plus gros jamais découvert. Malgré ses 5,34 mètres de long, il n’accueille que 5 personnes au maximum. Mais il propose également une table et des chaises de pique-nique dans son coffre. Un atout pour un « baroudeur ». Celle qui coiffe la gamme se nomme Phantom. Elle en est à sa 8ème génération. Plus grosse, plus technologique, mais toujours Rolls. Sa longueur varie. Lors de l’achat, le futur propriétaire a droit à la limousine « de base » qui mesure déjà 5,76 mètres, et la long wheel base, qui dépasse les 6 mètres… Pour les créneaux, les Rolls ne sont pas les voitures idéales. Mais pour les longs trajets… 

Ghost, elle sait se faire discrète.

Mon anglais approximatif me permet de traduire le nom de la petite berline portant le double R, Ghost signifie fantôme. Les berlines ne sont pas en odeur de sainteté, mais Rolls-Royce continue sur ce segment. Avec talent. La Ghost mesure dans sa version courte 5,55 mètres. L’allure générale de la voiture est identique à l’ancienne mouture. Un fait tout à fait normal, puisqu’il s’agit d’une berline, et qu’elle est siglée Rolls-Royce. En effet, les designers de Goodwood ont eu la lourde tâche de moderniser le dessin de l’ancienne mouture sans faire vieillir prématurément cette dernière. Ceci explique donc cela. Mais la Ghost fait un grand pas en avant, avec de nouveaux phares, une calandre moins imposante, une entrée d’air avant plus élégante que l’ancienne. Signe qu’il s’agit toujours d’une Rolls, le Spirit of Ectasy pouvant se ranger dans la calandre… Tout simplement sublime. Quant à l’arrière, il a évolué en douceur, mais toujours avec élégance. Quelle présence ! Et encore, il ne s’agit que de la petite. En version longue, il faut composer avec un empattement allongé, qui fait grimper la longueur de la voiture à plus de 5,7 mètres, soit la longueur d’une Phantom classique. Dès lors, mieux vaut-il préférer la Phantom ou la Ghost ? Tout dépend des goûts de chacun, puisque les dessins sont bien distincts. Une chose demeure identique qu’elle que soit la Rolls-Royce choisie, c’est l’ouverture des portes. A l’avant, l’ouverture est dite normale. La porte s’ouvre avec un grand angle emportant par la même occasion le rétroviseur. Preuve qu’une Rolls-Royce n’est pas une voiture comme une autre, l’accès aux places arrière se fait par des portes dites suicide. Cette appellation vient du fait qu’en ouvrant les portes, elles peuvent entrer en collision avec un vélo qui passe par là, ou un humain, ou toute autre chose. Si cela pouvait être le cas par le passé, aujourd’hui ce n’est plus possible, avec tous les capteurs et surtout le portier, qui ouvre la portière.

Une pression sur un bouton.

La simple pression sur un bouton permet de fermer la porte du passager, si le portier ne l’a pas fait. Et là, l’accueil est princier, royal même si ce n’est plus. D’un simple coup d’œil périphérique, on peut voir l’omniprésence du cuir dans la voiture. Du plancher au ciel de toit en passant par les dossiers des sièges, tout est en cuir. En cuir de taureau, les vaches pouvant avoir des vergetures et ainsi rendre le revêtement moins lisse, moins qualitatif. C’eut été dommage. Au choix, la Ghost propose soit 5 places, soit 4 places. Mais la 5ème place, même chez Rolls, ne risque pas de laisser un souvenir impérissable. La banquette arrière peut donc être séparée par un tunnel central pouvant contenir tout ce qu’il faut pour rendre le voyage en Rolls-Royce encore plus inoubliable. Une coupe de champagne ? Allons-y. Une tablette tactile supplémentaire aux deux qui peuvent déjà être fixées derrière les sièges avant ? Pas de problème. Tout peut être demandé chez Rolls-Royce. Les sièges arrière peuvent être massant, chauffant, ventilant. Peu de berlines peuvent se targuer d’accueillir aussi dignement les occupants des places arrière. Tant mieux, me direz-vous, avec un tel empattement, mais il est toujours aussi fascinant. Cela dit, les sièges, au confort sûrement sans équivalent, ne doivent pas être les meilleurs compagnons une fois sur des lacets de routes de montagne. Quoique… on le verra plus tard. Attardons-nous quelques lignes sur les places avant. A la place du mort, le confort est aussi excellent qu’à l’arrière. Le siège paraît même un peu plus « baquet », avec des flancs plus prononcés. De là à dire qu’ils maintiennent comme de vrais baquets… Et au volant alors ? Le chauffeur doit composer avec un long capot, un long empattement, un grand volant, un info divertissement plutôt bien réalisé – merci BMW – et une largeur de paquebot.

Conduit-on cette voiture ou est-ce elle qui nous conduit ?

Avec près de 2 mètres de large, l’accès à certaines rues de capitales doit être difficile… Et que dire des péages routiers ! Le chauffeur, une fois qu’il a appréhendé le gabarit de la voiture, doit désormais comprendre le fonctionnement de celle-ci. Même si l’empattement est résolument immense et la longueur absolument gigantesque, les quatre roues motrices et directrices de la Ghost permettent, à coup sûr, une prise en main bien plus aisée que précédemment. Le moteur distribue ainsi sa puissance aux quatre roues, ce qui est plus sécurisant sur un bâtiment de cette taille-là. Le moteur ? Quel moteur ? Oui, parce que dans une Rolls, le moteur ne se fait presque pas entendre. Toutes les Rolls-Royce bénéficient du même moteur depuis des années. Plus noble que celui-ci, impossible. Pas question de parler de downsizing chez Rolls, ce serait manquer de respect envers les deux R britanniques. Entre la calandre en forme de Panthéon et l’habitacle trône – et c’est le cas de le dire – un V12 biturbo d’une cylindrée de 6.75 litres. Pendant un long moment, à la question « votre moteur développe quelle puissance ? », Rolls-Royce nous habituait à cette réponse « il affiche une puissance suffisante ». De l’essence est passée dans les cylindres, la marque s’est résolue à avouer la puissance de ses voitures. Sur la Ghost, le V12 propose alors 571 chevaux à 5000 tours/minute, suffisant, non ?

Un régime moteur qu’aucune Rolls, dans une utilisation normale, n’atteindra. Mais bon, au moins ils communiquent le chiffre. Plus impressionnant encore, le couple dantesque s’établit dès 1600 tours à 850 nm de couple. Autant dire : immédiatement, à chaque impulsion sur l’accélérateur, le moteur propose un couple de camion. Affolant. Encore plus folle, une version Black Badge, se voulant d’un caractère extérieur plus sportif et d’une puissance relevée à 600 chevaux, pourrait faire son arrivée d’ici quelques semaines. Comme il serait fâcheux de parler réellement de performances, un mot presque insultant, indigne, incorrect, lorsqu’on parle d’une Rolls-Royce, parlons plutôt d’accélération. Dès lors, son accélération est plutôt bien placée, avec la barre des 100 km/h franchie en moins de 5 secondes. Sur les autoroutes allemandes, le chauffeur pourra même atteindre une vitesse de 250 km/h. En termes de dynamisme, la Ghost pourrait être mis à l’amende par bien des voitures moins chères… En effet, même si elle fait partie des Rolls les moins lourdes, elle pèse 2490 kg. Avec les bagages, les finitions qui vont bien etc. La balance risque de faire la tête… C’est pourquoi la marque a cru bon d’installer la direction et la transmission intégrale sur sa berline. Ses systèmes travaillent avec la boîte de vitesses et les suspensions. Cela fait presque 20 ans que Rolls-Royce a investit dans un programme qui lit la route, les virages, les crevasses, toutes les irrégularités de la route, pour préserver le confort des passagers. Les suspensions vont savoir quand se durcir, ou faire l’inverse. La boîte de vitesses, elle, va se poser des questions sur le besoin de passer à une vitesse supérieure ou inférieure en scannant les virages qui arrivent ou, au contraire, la ligne droite qui suit. Le choix entre les 8 rapports se fera via ce système.

Voyager en Rolls-Royce, c’est faire le choix du calme, du luxe, de la volupté, de la bienséance, de la tranquillité, du silence, de la sobriété. Question sobriété, cela se discute. Les clients Rolls n’ont pas tous la chance d’avoir de bons goûts, et parfois s’évertuent-ils à choisir des couleurs « osées » sur ces voitures. Mais, chez Rolls-Royce comme nulle part ailleurs, le client est roi. De la broderie du logo Boucars à la place du double R sur les appui-têtes, aux armoiries familiales, tout est possible, moyennant finances. D’ailleurs, aucun tarif n’a été communiqué pour acheter une Ghost. Mais il ne faut pas s’attendre à moins de 350.000€. Ajoutez à cela les taxes, les options, la personnalisation… la note des 400.000 voire des 500.000€ n’est plus très loin…

« Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l’améliorer. Et quand rien n’existe, le concevoir », phrase prononcée par Sir Henry Royce. Une chose est sûre la nouvelle Ghost ne détonne pas, ni dans la gamme, ni dans l’histoire de la marque. Lady Eleanor Thempton peut être fière de poser, encore aujourd’hui, sur le capot des « meilleures voitures du monde ».

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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