
Flashback. En 2015, Alfa Romeo annonçait le renouveau de sa gamme grand public avec l’introduction de la berline Giulia et du SUV Stelvio. Les deux voitures, basées sur la même plateforme, ont de la chance : elles sont de vraies Alfa Romeo, plaisantes à conduire et à regarder. Mieux encore, pour les portefeuilles les plus garnis, le Quadrifoglio s’invite sur l’aile avant et sous le capot moteur pour le plus grand plaisir des passionnés. Depuis le temps qu’on attendait une Alfa avec un moteur gros comme ça ! Elle reste une propulsion et est un temps disponible en boîte mécanique ou automatique, la ZF prenant peu à peu la place de la manuelle. Depuis, on attend qu’une chose, une Giulia coupé, moins fatigante à conduire que la 4C, plus GT. Une vrai concurrente de la M4, pas seulement de la M3. Mais nos prières n’ont pas été écoutées…
À moins que
Zagato et Alfa Romeo, une collaboration qui roule depuis bien longtemps. L’idée de ce modèle est arrivée en 2021, pour célébrer les 100 années de leur binôme. Le premier modèle de cette union remonte donc à 1921, avec la Tipo G1. Une voiture de course de l’époque, avec un long capot avant et un chauffeur placé sur le train arrière ou presque. Depuis, les deux marques ont travaillé ensemble sur plusieurs modèles, comme la Giulia TZ1, TZ2, et la dernière TZ3. N’oublions pas la SZ, un coupé des années 90 au look détonant ! Ces dernières années, Zagato a davantage travaillé avec Aston Martin, sur les DB4, DBS, Vanquish, ou la « nouvelle » V12 Vantage Zagato. À chaque fois, des réussites. Mais Alfa nous préparait une surprise.


Annoncée sur les réseaux sociaux de Zagato début décembre, le coupé est présenté le 20 décembre. Et une chose est sûre : il surprend. L’art est fait pour cela, et il en est question ici. Son nom trahit sa base technique, elle qui s’appelle Giulia SWB, ou Short WheelBase. La plateforme Giorgio de la Giulia est reconduite ici. Celle-ci permettant de jouer avec les dimensions et la transmission, intégrale ou propulsion, la Giulia by Zagato diminue son empattement, comme au bon vieux temps. La voiture deviendra, à coup sûr, encore plus joueuse. Sous le capot, on retrouve un moteur bien plaisant !
La Giulia Quadrifoglio a connu une édition limitée à 500 exemplaires de GTA et GTAm, des versions plus musclées et sportives de la Quadrifoglio « normale », lesquelles avaient droit à une augmentation de la puissance de 30 équidés à 540 chevaux. La Giulia SWB reste une pure propulsion. Et, en bon modèle anniversaire, elle associe son V6 à une boîte manuelle, une boîte qu’on ne voyait plus depuis plusieurs années dans l’habitacle de la Giulia. L’intérieur, lui, reste somme toute relativement identique à la Giulia de série, exception faite des coloris. La carrosserie, elle, est unique.


Unique, tout à fait. L’idée de cette collaboration a été exprimée à un riche collectionneur allemand, déjà propriétaire de plusieurs œuvres Zagato telles que la SZ ou les dernières Aston Martin du carrossier italien, qui s’est montré intéressé très rapidement. Peut-être est-ce pour cela que son design est aussi… personnel. À l’avant, nous retrouvons la calandre centrale classique d’Alfa, et de part et d’autres, les entrées d’air servant à refroidir le moteur sont agrandies pour recevoir les phares. Le capot est ouvert à plusieurs endroits, nervuré. De face, la belle est une vraie bête !
De profil, on perçoit l’empattement plus court obligeant une nouvelle découpe de la portière, mais également un nouveau dessin du toit. Certains y voient une inspiration de l’Alpine A110 dernière du nom. Le profil surprend, mais pas autant que son arrière. Le toit dessine le double-bosselage : on est bien chez Zagato. Autrefois, ces bosses servaient à laisser l’espace de la garde au toit pour la tête avec le casque. Mais surtout, ce qui dérange, la bande de feux arrière. Elle court toute la largeur de la voiture, dessine les courbes de cette face et descend même à la moitié du pare-chocs. Un peu comme le fait Aston Martin avec la Vantage et son SUV DBX… Enfin, le diffuseur en fibre de carbone accueille les deux sorties d’échappement.

L’art choque, et il est fait pour cela. Pour le fait de sa réalisation, de sa raison d’être et de son produit final, la Giulia SWB est une œuvre d’art. Peut-être pas aussi élégante que les Aston Martin, mais le simple fait de son existence résulte d’un travail de dessinateurs impressionnants.