
Beaucoup pensent que la Corvette a vendu son âme au diable en rentrant dans le moule avec la C8. Chevrolet avance la raison selon laquelle ils ont touché les limites de la performance d’une voiture à moteur avant avec la C7 ZR1. Ah… Sans les contredire, on peut voir que Ferrari continue de réécrire les lois de la physique avec ses 812 Superfast et la monstrueuse Competizione. Elles affolent les chronos dans un son absolument divin. La Corvette ZR1, elle, n’a finalement pas tant fait parler d’elle… En passant le moteur à l’arrière, la Corvette devient l’américaine la plus européenne du moment. Elle conserve son moteur atmosphérique V8 6.2 LS2 de 502 chevaux dans sa version StingRay, et pousse le bouchon à 680 chevaux avec un V8 atmo 5.5 à vilebrequin plat. L’évolution faisant, la C8 vit avec son temps. Si elle continue de chanter, elle peut aussi chuchoter…
Rien, de l’extérieur, ne laisse présager le pire. Son style semble n’être qu’un mélange de Z06 et de StingRay. Pas de trappe supplémentaire, toujours autant de sorties d’échappement… E-Ray serait-il le nouveau nom de Grand Sport ? Non, non. E-Ray veut bien dire ce qu’on croit, la Corvette devient hybride avec cette dénomination. Avouez que cela passe inaperçu. L’E-Ray se base sur la StingRay. Elle en reprend tout naturellement son moteur, plein comme un œuf avec 638 nm de couple. Pour un moteur atmo, c’est énorme. Ce dernier propulse, encore heureux, le train arrière. La nouveauté électrique, elle, s’invite sur le train avant.


La batterie est toute petite, moins de 2 kWh (1,9 pour être précis). Elle prend place entre les deux sièges de l’habitacle. Pas de trappe extérieure, elle récupère de la batterie lors des décélérations, des freinages… Comme une Full Hybrid classique. Un seul moteur alimente le train avant. À aimants permanents, il transmet l’équivalent de 163 chevaux et de 170 nm de couple aux deux roues avant, selon le mode de conduite choisi. En tout électrique – ce qui veut dire qu’une Corvette peut être une traction… – elle n’excède pas 45 mph, soit 72 km/h. Au-delà, le moteur thermique réveille ses cylindres. Des 8 trompettes, il est aussi capable, depuis la C7, de n’en faire tourner que 4. La Corvette vociférante a-t-elle vraiment perdu tous ses charmes ?
Pas tous… mais certainement quelques-uns. Sur le papier, il ne semble pas y avoir un quelconque lien entre le moteur thermique et l’électrique. C’est également ce que laisse penser sa puissance, simplement comptabilisée, de 655 chevaux. Soit peu ou prou la puissance de la précédente C7 Z06. Pour la performance, l’E-Ray paraît bien armée. Avec une telle cavalerie, désormais distribuée aux quatre roues, la Corvette fait apparaître le 100 sur le compteur seulement 2,5 secondes après l’arrêt. Le 400 m départ-arrêté en seulement 10,5 secondes. Seulement… Seulement ces chiffres d’accélération ne sont pour l’instant que des prédictions. Pour le reste, elle demeure une Corvette comme les autres. Comme depuis la C4, elle fait confiance à la suspension magnétique de 4ème génération. Et elle est plutôt légère, avec 1712 kg pour le coupé, et 1749 pour le hard-top. Pour un prix défiant toute concurrence : moins de 100.000 $. La McLaren Artura ne peut plus rivaliser…
