
L’habitude incite à ajouter le suffixe STi après WRX. Mais non. Depuis 2015, la WRX a pris la place de l’Impreza, et le badge mondialement connu est parti en poussière… pour l’instant paraît-il. Subaru et sa constellation d’étoiles a autrefois brillé en rallye. L’Impreza WRX STi a écrit la renommée, la légende de la marque. Les images d’archives nous montrent toujours cette berline à la livrée bleue ponctuée de jaune, serpentant dans les virages à des vitesses stratosphériques. Le tout en soulevant de la poussière à n’en plus finir, et dans un doux vacarme produit par le fameux 4 cylindres à plat « boxer » sous le capot… C’est dans cette vision, et pour cette histoire que la WRX est née, elle qui a pris les initiales de World Rallye eXperimental. Mais avec le temps, elle s’est assagie. Comme toutes les sportives japonaises, les Subaru sont peu à peu rentrées dans le rang, se débarrassant des ailerons proéminents, arrondissant leurs arêtes pour enjoliver la carrosserie, flatter davantage la rétine du grand public, au détriment des passionnés. L’Impreza cède donc sa place en 2015 à la WRX. Depuis 2021, une nouvelle génération est apparue.
L’occasion pour Subaru de montrer que les étoiles brillent bien comme elles le sentent ! Sans revenir aux gros appendices jugés disgracieux – allons bon… – la WRX de nouvelle génération continue dans sa lancée en restant le vilain petit canard de la production automobile. La berline arbore une calandre hexagonale accentuée par les phares au dessin original et agressif. Là où la concurrence lisse tout pour plaire au plus grand nombre, Subaru s’adresse à une niche qui n’a cure de se montrer, de se faire voir. La disruption continue sur le profil avec des passages de roues non pas arrondis mais en pentagone. Leurs silhouettes sont accentuées par la couleur noire qui tranche avec la carrosserie immaculée. L’arrière continue dans le même registre avec un large diffuseur, pas très utile pour des voitures classiques mais passons. Berline à hayon, elle tombe dans la mode avec ce bandeau de feux arrière qui lui va plutôt bien. Enfin, revenons à l’avant pour souligner le fin du fin : l’ouverture sur le capot.


Car sous le capot justement, il y en a des choses à voir. Le boxer est toujours de la partie dans une forme olympique. Doté d’un turbocompresseur, le 2.4 avance 271 chevaux et 350 nm de couple. McPherson à l’avant et double triangulation à l’arrière, la WRX risque d’être bien campée sur ses appuis. L’histoire veut que Subaru aime les voitures souples, et la WRX n’y fait pas exception. La berline laisse le choix entre la boîte automatique et la manuelle, à 6 rapports pour envoyer la puissance aux roues. Aux quatre roues d’ailleurs, puisque la transmission intégrale est imposée. Pour glisser, la WRX s’équipe d’un différentiel électronique faisant varier le couple sur un essieu ou une roue. Diablement à contre-courant, la WRX se plie au XXIème siècle en se laissant aller à quelques concessions, visibles à l’intérieur.
Subaru reste une société, et même si sa volonté est de rouler à contre-sens de la production automobile, elle ne peut résister bien longtemps aux pressions de ses clients. Ainsi, elle se dote d’un habitacle résolument japonais mais ouvert sur le monde occidental. Sombre, la planche de bord ne montre aucun signe de fantaisie. Pas d’autre touche de couleur que celle du logo, bleu, et de l’écran, forcément. Un écran disponible en deux tailles, 7 et 11,6 pouces. Il comprend, évidemment, la compatibilité Apple Car Play et Android Auto pour satisfaire le plus grand nombre. Les amateurs de pilotage apprécieront la position de conduite et surtout la présence du couple pédale d’embrayage-boîte manuelle. Un équipement de plus en plus rare qu’il nous faut le chérir !


En 2024, la WRX se dotera d’une nouvelle version, la TR. Ce sont les initiales de Track Ready. Prête pour la piste ? La TR se concentre sur les liaisons au sol, en raffermissant les amortisseurs, les barres anti-roulis. Ou encore demande de nouvelles jantes de 19 pouces ceintes de Bridgestone Potenza S007 de 245mm de large. Pour les freinages, Subaru confie la tache à Brembo et son dernier système encore amélioré. Une voiture prête pour la piste, oui, mais qui veut parler au plus grand nombre. Et pour cela, elle apporte le pack Eye Sight de série à toutes les WRX. Auparavant, seules les versions à boîte automatique y avait droit. Ce pack comprend le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au freinage d’urgence, le maintien dans la voie entre autres aides à la conduite (ou sur-assistance, c’est selon le point de vue). Seul grief à porter sur la TR : l’absence de modification au niveau du moteur, il reste à 271 chevaux. Espérons que les quelques améliorations suffisent à rendre cette version Terriblement Rapide !