La marque maline du groupe Volkswagen tend à prendre de l’importance. Volkswagen délaisse une carrosserie autrefois mythique en version thermique (la berline), Seat est laissée pour morte, Cupra s’efforce de survivre. Skoda continue sa tranquille existence en renouvelant sa berline. Et contrairement à la huitième génération de la Volkswagen Passat, la carrosserie tri corps persiste.

La silhouette de cette quatrième génération de Superb est plus élancée que jamais. La nouvelle calandre affine ses contours tout en s’agrandissant. Le pare-chocs dessine le capot avant. La Superb gagne en élégance ce qu’elle perd en charisme, en caractère. Cette perte d’identité se fait sur l’autel de l’efficience. Un grand mot qui se définit par un Cx intéressant de 0,23 pour la berline. La version break, Combi, avance une valeur de 0,25. Pour des modèles thermiques, ces chiffres sont excellents. Les deux carrosseries partagent la même largeur, de 1,85m, le même empattement de 2,84m et une hauteur plus élevée de 1mm dans la version break, 1,48m. Le break rend 1cm en longueur à la berline de 4,91. Le tour du propriétaire se termine par un postérieur élégamment dessiné. La comparaison peut prêter à sourire, mais la finesse des feux et leur design me rappellent ceux de la dernière Maserati Quattroporte.
Dès qu’on passe à l’intérieur, la filiation esthétique entre l’Italienne et la Tchèque s’estompe. La présentation est autrement plus technologique qu’à bord de la limousine. Sur la planche de bord trône l’immense dalle numérique tactile de 12,9 pouces. L’interface numérique se complète par un écran de 10,25 pouces derrière le volant, lui-même associé à un affichage tête haute, pour la première fois sur la Superb. La planche de bord ressemble à s’y méprendre à la dernière Passat… Les fameuses Smart Dials de 32mm de diamètre chacune commandent quelques fonctions comme le chauffage ou la climatisation. Plus bas vers la console centrale, une Phone Box recharge et refroidit le téléphone au besoin. Le levier de vitesse migre du tunnel central vers la colonne de direction. Et de nouveaux sièges ergonomiques remplacent les précédents. En option, ils peuvent masser grâce à 10 coussins d’air, se gonflant à l’envie. Tous les textiles présents dans l’habitacle sont 100% recyclés.


L’empreinte carbone importe de plus en plus. Et les consommations aussi. Skoda fait le plein de moteurs nouvelle génération répondant aux dernières normes Euro6. La berline a droit à un 4 cylindres essence 1.5 TSI mild hybrid de 150 chevaux et à un TDI 2.0 de 150 chevaux également. Les boîtes manuelles ont purement et simplement été supprimées au profit de la DSG7. Le break Combi a droit, lui, à deux motorisations supplémentaires. Le 2.0 TDI est poussé à 193 chevaux et distribue sa puissance aux quatre roues, tandis qu’une version hybride rechargeable associant le TSI 1.5 et une batterie de 25,7 kWh, affichant une puissance combinée de 204 chevaux. L’autonomie électrique atteint 100 km dans cette version. Cette dernière ampute son coffre de quelques litres au profit de la batterie. En version berline, la Superb dispose d’un espace de 645 litres, et de 690 en version Combi. Les deux carrosseries sont disponibles en plusieurs niveaux de finition, le plus haut de gamme étant Laurin & Klement, empruntant les noms des deux fondateurs.
Auraient-ils imaginé leur marque tomber entre les mains d’un aussi grand groupe que Volkswagen ? Et un futur aussi tourné vers la technologie embarquée ? Pour répondre aux besoins de la clientèle de moins en moins friande de conduite (à moins que ce ne soient les gouvernements qui souhaitent plus de « sécurité » routière…), la Superb remplit son réservoir d’aides. Caméra frontale et radars permettent, aux intersections, d’avertir le conducteur si un cycliste, un piéton ou une voiture arrive. Le Park Assist s’améliore encore, utilisant désormais la caméra et pas seulement les radars pour se garer et augmenter la sécurité lors de ces manœuvres. Le Travel Assist s’améliore aussi, en augmentant la puissance des radars avant, qui peuvent détecter désormais des vélos, et ceux à l’arrière, passant de 70 à 90m de portée ! Devant le conducteur, des capteurs permettront de savoir si ce dernier somnole, en prenant compte aussi des mouvement de la voiture au-delà de 70 km/h.


Nous ne conduisons plus, nous le savons. Le vent dessine nos voitures, ce ne sont plus nos designers. Alors que penser de cette Superb ? À mon sens, elle pourrait devenir une bonne surprise, compte tenu de sa position sur le marché. La Passat n’existe plus, l’Audi A4 est bien plus chère. La Skoda berline pourrait marquer des points en devenant un choix presque unique sur le marché généraliste qui délaisse ces carrosseries historiques nées à Berlin… Même si ce marché n’est plus aussi porteur que par le passé, n’oublions pas que l’histoire est un éternel recommencement. Qui sait. Un jour. Peut-être. Les berlines reprendront les parts de marché aux hideux SUV…