Nissan a pris le chemin du Salon du Japon avec pas moins de 5 concept-car forcément tous électriques et futuristes, présentés d’abord virtuellement puis physiquement. Ils font tous partie de la gamme de concept HYPER ne cachant pas son envie de susciter un sentiment, quel qu’il soit.

Le premier à être présenté est le crossover Hyper Urban. Comme son patronyme l’indique, il est conçu pour une utilisation urbaine, mais aussi – un peu – extra-urbaine. Le crossover use et abuse des arêtes franches. Sa silhouette dynamique est exacerbée par des diagonales de l’avant vers l’arrière et par un porte-à-faux arrière légèrement bombé et haut perché. Ses quatre portes s’ouvrent comme un scarabée, en élytre, pour laisser apparaître un habitacle évidemment futuriste. Les écrans sont obligatoires. L’espace à bord, permis par l’empattement géant, impressionne. Hyper Urban n’a pas seulement été pensé comme une énième voiture électrique mais comme une extension du domicile. Avec les fonctions V2H et V2G (Véhicule vers habitat et véhicule vers réseau d’énergie), lorsque la voiture est immobilisée pendant un certain temps, la batterie sert de générateur à l’habitat du propriétaire. Nissan appelle ce système l’Intelligent Changing Management System, fonctionnant avec l’intelligence artificielle, évidemment. L’empreinte carbone importe de plus en plus dans nos consciences européennes. Le cross-over avance l’idée d’un tableau de bord interchangeable selon les dernières nouveautés, et des mises à jour à distance. Cette première idée permettrait donc de conserver un même véhicule pendant un certain temps, en tous cas bien plus que celles du début des années 2000 et la faible dose d’instrumentation numérique. Le seul élément qui prendra rapidement la série est… la peinture « jaune citron » qui change de nuance en fonction de l’angle.
Les dessins avec des arêtes franches continuent sur ce deuxième concept, Hyper Adventure. Comme son nom l’indique, il se destine à l’aventure, aux escapades. Mais des escapades en électrique. Sa batterie, proportionnelle à la taille de la batterie, annonce pouvoir tenir plusieurs escapades dans la nature. Là aussi, la batterie ne jouera pas comme seule gestionnaire d’énergie pour les moteurs électriques, mais aussi comme générateur avec la fonction V2X, Véhicule vers l’extérieur. Il serait donc possible de brancher un réchaud sur la voiture pour faire cuire les champignons précédemment cueillis lors d’une escapade dans la forêt. Pour aller y crapahuter, Nissan dote son van d’une transmission intégrale dernière génération baptisée e-4ORCE et d’une garde au sol importante. Ses grosses roues diminuent virtuellement l’immense empattement. Or, un faible espace entre les essieux permet de mieux se frayer un chemin en hors piste. Il roule, ici, à contre-courant.


Pour le prochain, le Hyper Tourer, Nissan semble s’être inspiré des derniers concepts de Lexus, avec une teinte bi-ton très proche des dernières réalisations de la marque au L. Pourtant, il s’agit d’une Nissan. Une fois de plus, le design est torturé. Un bandeau lumineux sépare la partie carrosserie de la partie vitrée. Les petites roues font presque sourire compte-tenu de la taille démente du mini-van. À l’intérieur, le mini-van mélange les genres avec une technologie embarquée dernier cri, notamment la conduite autonome, et l’esprit japonais de l’omotenashi, ou hospitalité en japonais. Grands espaces et convivialité devraient régner à bord. Les sièges, comme sur le premier Espace de Renault, peuvent se tourner à 180°, par exemple. Caméras, capteurs et autres intelligences artificielles pulluleront, à l’avenir, dans nos voitures chéries. Dans ce concept, ces technologies peuvent surveiller les signes biométriques des passagers comme les ondes cérébrales, la fréquence cardiaque, la respiration, la transpiration. À l’avenir, nous serons donc surveillés dans nos propres foyers… Même le Big Brother d’Orwell ne rêvait pas tant !
À la fois plus ambitieux et moins réaliste, le concept Hyper Punk relie les mondes virtuel et réel. Lorsque le véhicule est à l’arrêt, le conducteur peut jouer à un jeu vidéo directement dans sa voiture. Mais une fois sur la route, il doit être concentré sur la conduite. La cible de ce concept est évidemment la jeunesse. Son design en témoigne. Nissan parle d’un design inspiré des origamis. Il y a du pliage. Des angles marqués, des arêtes à profusion. Les lignes en deviennent clairement complexes, on en vient même à se demander si la roue est bien ronde… Assez étonnant… Là aussi, l’idée du scarabée continue, surtout avec cette prise de vue en hauteur. La partie supérieure pourrait laisser penser à une monoplace avec cette partie arrière qui se termine par un aileron. Le chemin de la série n’est pas pour tout de suite…


Le clou du spectacle se nomme Hyper Force. Pour résumer simplement : une sorte de GT-R du 23ème siècle. Une GT-R sous stéroïdes mais dont l’identité visuelle reste la même. Derrière ses larges épaules et tout son attirail aérodynamique dessiné par les ingénieurs du département NISMO, les lignes d’une GT-R conventionnelle sont bien présentes. On retrouve, au centre de la calandre, un pictogramme avec une partie rouge : comme au bon vieux temps. À l’arrière, les quatre feux ronds nous rappellent aux bons souvenirs. La plus méchante des R35 n’en disposait guère, mais celle-ci a droit à un peu d’aérodynamique actif se trouvant au niveau des ailerons avant et arrière. Et sous la carrosserie ? On parle de 1000 kW de puissance, soit 1360 chevaux. Les performances risquent de briser la nuque… En bonne GT-R, et pour mieux utiliser, appréhender l’arrivée des poneys aux quatre roues, la transmission intégrale e-4ORCE est reconduite. Deux modes de conduite limiteront la puissance, R pour Race et GT pour Grand Tourisme. Signe des temps, elle adopte un LIDAR pour lire la route devant elle. Espérons que cet avenir ne sera pas aussi torturé que ces carrosseries…