Comme si Porsche n’assumait pas ses derniers changements, la marque revient en arrière sur plusieurs points. À la présentation du 718, remplaçant le couple Boxster/Cayman Type 981 aux 6 cylindres atmosphériques fabuleux, la baie moteur ne devait accueillir que des 4 cylindres 2.0 turbo. En tous cas, dans ses versions de lancement, normal et S. Puis est arrivée la version GT4. Et les versions GTS. Et le Boxster Spyder, nous réconciliant ainsi avec le reptile grâce au 6 à plat atmosphérique de la grande sœur. Comme quoi, c’est dans les vieux pots… Avec l’avènement de l’électrique, et la promesse que la prochaine génération de coupé/cabriolet à moteur central ne produira pas d’émission (émotion ?), Porsche a poussé tous les curseurs au maximum sur cette dernière génération thermique. Ainsi avons-nous vu venir le merveilleux GT4 RS. Bestial, magnifique, unique… Parfait ? Peut-être pas non plus. Mais… Pour Porsche, il restait encore une place à prendre. Si, entre le fromage (Spyder) et le dessert (GT4 RS), il manquait une version découvrable non ?
Pour le commun des mortels, non. Mais chez Porsche, ils sont étonnants. Aussi ont-ils décidé de dévoiler le rejeton totalement légitime d’un 718 Spyder et d’un Cayman GT4 RS. Ce qui donne le 718 Spyder RS. Sur le papier, rien de plus simple. On reprend le GT4 RS, tous ses réglages principaux et on le décapsule. On retrouve donc le PRFC un peu partout, du capot ajouré au postérieur, des jantes en aluminium forgée de 20 pouces de série… Cela dit, les Allemands n’ont pas poussé le vice trop loin et ont décidé de remplacer l’aileron massif en col de cygne par un élégant spoiler vertical. Une inspiration de la Sport Classic ? Chut… Cabriolet donc, le Spyder RS n’a plus la même carrosserie que le coupé, ni les mêmes entrées d’air. Voilà pourquoi nous voyons des prises d’air NACA en aval des fenêtres. Une admission juste au niveau des oreilles, c’est pas beau ça ?
À l’intérieur, ça respire Porsche du bout du tableau de bord jusqu’au tapis de sol. C’est bien fini, c’est pur, c’est élégant et sportif à la fois… Lanières en tissu, sièges en fibre de carbone, carbone un peu partout dans l’habitacle, nul doute que cet habitacle appartient à une sportive pure et dure. Ce côté spartiate et résolument tourné vers la performance étonne presque par rapport à l’habitacle hyper technologique du Cayenne récemment restylé. Évidemment, ce sont deux gammes différentes, mais à l’heure où les écrans prennent toujours plus de place dans nos habitacles, réjouissons-nous de voir cette dernière évolution du cabriolet sans tablette géante. Sur le volant, le repère jaune permet au pilote de savoir si le volant est droit. Utile non ? Surtout quand il s’agit de jouer des palettes au volant…
Car oui, en bonne RS qui se respecte, et aussi Spyder soit-il, le nouveau 718 ne trouve comme guide pour son flat-6 que cette bonne vieille boîte PDK 7. Le compartiment moteur abrite le même moteur que le GT4 RS, donc celui de la GT3. Le flat-6 atmosphérique de 4.0 développe 500 chevaux et 450 nm de couple. En récupérant les réglages du GT4 RS, le reptile décapité baisse son assiette de 30mm. Ce qui augure une bonne tenue de route. Muni du Pack Weissach, les jantes forgées en alu laissent place à des jantes en magnesium plus légères et d’autres éléments en fibre de carbone baissent le poids de 40 kg par rapport au Spyder classique, soit une masse de 1410 kg. Porsche s’enorgueillit d’une différence de 5 unités d’avec le GT4 RS. Qu’importe la masse, les deux modèles accélèrent tous deux de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et de 0 à 200 en 10,9. Expéditifs ! En revanche, le coupé a droit à une vitesse maximale plus élevée : 315 contre 308 km/h pour le cabriolet.
Pour couronner le tout, le tarif paraît accessible pour un tel véhicule, fixé à 169.000€. Le principe de Porsche de concevoir des autos toujours plus insensées, toujours plus parfaites mais en même temps avec du charme est absolument unique sur le marché. Le 718 Spyder RS s’approche d’une certaine idée de la perfection. Une chose est sûre, elle fait partie de mon garage idéal.
