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La nouvelle DS 4

Quand j’étais petit, j’ai appris à compter : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et ainsi de suite. Je crois que chez DS, ils n’ont pas eu mon institutrice…

DS, comme vous le savez, s’est émancipé de Citroën en 2014. Depuis 2017, la marque propose de véritables modèles DS, et non plus des Citroën DS rebadgées.

Le DS7 Crossback, le SUV se voulant premium de la marque, est le premier à être dévoilé. Il propose des options qui ne figurent pas aux catalogues de ses principales rivales, comme la Night Vision, qui se trouve plutôt dans les limousines des marques Allemandes. Dès ce SUV, nous avons compris le leitmotiv de la jeune marque : proposer des équipements haut de gamme, se positionner sur plusieurs tableaux en même temps, le tout dans un écrin de luxe. Avec ce DS7, les dirigeants de la marque annoncent présenter un modèle par an.

Logiquement, après 7, il y a un 8. Mais non, puisque la firme dévoile le DS3 Crossback, un SUV urbain. Encore un SUV… Mais il propose des lignes résolument uniques. Et, petit tour à l’intérieur, c’est toujours aussi bien fini, tout en étant différent du DS7, détail qui n’en est pas un et qui montre bien que DS voit le monde différemment de ses concurrents.

En 2019, le voile est tiré sur… une berline. Ah ! Enfin, berline, berline-coupé plutôt. Le DS9 partage sa plateforme avec la Peugeot 508 – économie d’échelle bonjour – et des lignes globalement identiques. L’année d’après, une toute petite chose a fait s’arrêter de tourner le monde, et la marque n’a donc pas pu montrer son nouveau modèle.

C’est alors que le 3 février dernier, nous apprenons que la marque va le présenter, à 14h. Et… voici le DS4…

Comment dire. J’aime beaucoup la calandre, et admire le courage des designers, qui incorporent, par ci par là, des éléments des précédents concepts de la marque. J’en veux pour exemple le dessin des phares, qui est repris directement de l’Aero Sport Lounge Concept. Le chrome, massivement utilisé sur les autres réalisations DS, est moins présent, ce qui donne à ce DS4 un côté moins « clinquant ». Regardons le profil. Je vous laisserai seuls juges.

Personnellement, le nombre incalculable d’arêtes que je qualifierais d’inutiles me piquent les yeux. Cependant, j’apprécie certains éléments, comme les poignées de porte affleurantes, déjà vues sur le DS3 Crossback, ou la ligne des vitres.

Pour l’arrière, c’est pareil, je suis partagé entre l’envie de saluer, encore une fois les designers, et en même temps leur poser des questions sur un ton pas très amical. Je m’explique. Déjà, bravo pour la ligne de feux, que je trouve toujours aussi réussie. Mais pourquoi avoir fait un arrière aussi plat, voire incliné vers les roues arrière ? Ne parlons même pas de la vitre arrière, qui me rappelle celle d’un Nissan Juke première génération, et ce n’est pas un compliment. Mon chauvinisme, pourtant très important, ne me permet pas d’apprécier pleinement le DS4. Je vais encore aller plus loin, et prendre la ligne globale. Quelles voitures concurrence-t-il ?

Le dossier de presse avance le fait qu’il y avait un trou entre les berlines compactes – qui plaisent toujours, malgré une légère baisse des ventes – et les SUV coupés – dont les ventes s’envolent -, trou que le DS4 comble, d’après le designer en chef. Je comprends moyennement le concept. Seul le BMW X2 me paraît être une concurrente directe, à mon sens. D’ailleurs, en gardant ce parallèle avec le SUV bavarois, le DS4 arbore le logo de la marque sur le montant de la portière arrière, ce qui n’est pas sans me faire penser au X2.

Rentrons dans l’habitacle, je vais diminuer ma colère. L’habitacle reprend tout ce que j’aime chez DS : ils ne jouent pas aux poupées russes comme les autres marques. Les intérieurs DS sont toujours aussi bien finis, et aussi bien dessinés, et ce, tout en étant différent du SUV urbain à la berline, ce qui n’est pas le cas chez le trio allemand BMW-Audi-Mercedes. Ainsi, nous pouvons reconnaître une DS d’une autre, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Et ça, c’est bien ! Comme il est dans l’air du temps, l’intérieur ne compte pas moins de 3 écrans. Un, classique, pour le compteur ; un deuxième sur la planche de bord ; et un troisième, inédit, sur la console centrale. A quoi sert-il ? Rien qu’en dessinant une lettre, après avoir paramétré le menu favori, ce nouvel interface numérique déduira ce que vous voulez faire. C’est beau la technologie…

Et la technologie, DS la connaît. La marque se doit d’être le porte-étendard français du désormais nouveau groupe Stellantis. Ainsi, les innovations sont d’abord incorporées dans les DS, puis sur les autres marques du groupe quelques années plus tard. Haut de gamme oblige, aucune boîte manuelle n’est à attendre. La finition est plus que correcte, tant extérieure qu’intérieure. Les moteurs s’échelonnent de 220 à 300 chevaux, en hybride. Cette dernière motorisation, répondant au doux nom e-tense, permet à la berline compacte de parcourir jusqu’à 50 km en tout électrique. Valeur importante et prometteuse. Cependant, un détail me chagrine : le nom de cette motorisation. La version hybride du DS7 Crossback se nomme déjà e-tense, et la version électrique du DS3 Crossback s’appelle e-tense aussi. Un détail… qui n’en est pas un à mes yeux. Outre cette déclinaison hybride, le DS4 se décline en deux versions, pour le coup très différentes l’une de l’autre.

Le DS4 gagne des barres de toit et une ligne générale de baroudeur, de SUV en devenant DS4 Cross. Et avec l’option Advanced Traction Control, le nouveau crossover de la marque se jouera des éléments avec des modes sable, neige et boue. Cette option exclusive, point sur lequel le communiqué de presse appuie, va de paire avec le Hill Assist Descent Control. Nul besoin d’avoir fait des années d’anglais pour comprendre que ce programme permettra de descendre des côtes facilement, en jouant sur les freins etc.

De plus en plus, les marques avancent cet argument de vente, comme quoi leurs nouveaux SUV savent franchir, et élaborent pour cela des programmes tous plus chers les uns que les autres. D’autant que très peu de ces SUV verront plus gros obstacles qu’un trottoir lors d’un créneau. Dès lors, quelle utilité pour ce programme ? C’est dans l’air du temps… Heureusement, la seconde version ne se dit pas baroudeuse, bien au contraire.

Son nom : Performance Line. Cette ligne de finition existe depuis la sortie du DS7 Crossback, et il serait mentir de dire que la voiture devient une sportive. Mais il faut bien avouer que la finition joue la partition du sport – qui ne s’accorde pas vraiment avec le caractère moteur – avec de l’Alcantara en lieu et place du cuir étendu, et le badge qui change à l’avant, comme sur les autres réalisations de la marque. La calandre change, elle aussi, pour devenir noire, et non plus chromée. Sportivité oblige… 

L’intérieur de cette finition Performance Line fait la part belle à la sportivité grâce à l’Alcantara et à l’insertion de décorations en carbone forgé, visible notamment sur le volant, une première sur un véhicule de grande série.

Vous l’aurez compris, votre humble narrateur n’est pas un grand fan du nouveau DS4. Je note cela dit quelques éléments intéressants, comme la taille des roues qui lui donne un caractère sportif ou la taille des porte-à-faux. Le prix n’a pas été communiqué, mais nul doute qu’il dépassera les 30.000€ de base. Nous verrons ce qu’elle donne dans un futur plus ou moins proche.

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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