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Donkervoort F22

Aujourd’hui, nous allons vous présenter une voiture d’une marque quasi-inconnue dont ses voitures se destinent à des clients ne souhaitant rien d’autre que l’exclusivité, la légèreté et la performance. Son nom à coucher dehors trahit son origine néerlandaise. Donkervoort lance une nouvelle voiture. La D8 GTO tire sa révérence. Vive la F22 !

Un petit point historique s’impose. Joop Donkervoort découvre la Lotus Seven quand il était encore très jeune, dans la fin des années 60. Il tombe alors amoureux de la proposition et devient, plus tard, concessionnaire Lotus et Caterham pour son pays, les Pays-Bas. Mais, en 1978, des changements de réglementations l’obligent à arrêter son activité. Pour continuer de vendre ces voitures, il décide d’accoler son nom, Donkervoort, tout en améliorant la voiture. Ainsi, cette année 1978 voit arriver la première Seven néerlandaises, la S7. Son évolution S8 reçoit la lettre A derrière le chiffre, en référence à la première fille du créateur, Amber Donkervoort. Une affaire de famille, jusque dans le nom. En 1988, son fils Denis naît, et la D10 avec lui. Et ainsi de suite de tous les patronymes. En janvier 2021, Joop Donkervoort se retire des affaires de sa marque et laisse faire son fils Denis. Lequel met fin en cette fin d’année 2022 à plus de 10 ans de D8, la dernière œuvre de son père. Depuis le 22 mai 2022, il est père d’une Filippa. Et sa première voiture se nomme tout simplement F22. 

Parti d’une feuille toute blanche, la voiture ne partage plus rien avec la précédente D8 GTO et ses évolutions. Et ça se voit déjà à son design, très agressif. Ce style, on le doit à Jordan Wiersma, designer chez Donkervoort depuis la D8 GT de 2007, une version de course (fermée) de la D8. Depuis, une idée lui trotte en tête, celle de pouvoir faire une Targa, un coupé/cabriolet. Le résultat est la F22, qui change par rapport à la D8 sur ce point. Deux panneaux indépendants faits de fibres de carbone maison – qu’ils appellent Ex-Core – peuvent être placés en guise de toit. La F22 devient donc plus utilisable que les précédentes D8 !

D’ailleurs, cela se voit par ses nouvelles dimensions. Auparavant, une JD70 mesurait moins de 4 mètres de long et moins de 1,9 de large. La F22 dépasse les 4 mètres de 4 petits centimètres, dépasse un peu les 1,9 mètres et bénéficie d’un empattement de 2,42 mètres. Pour une hauteur de 1,1 mètres. Construite sur un tout nouveau châssis tubulaire en acier et en Ex-Core, cette petite biplace promet une rigidité extrême. La marque annonce une rigidité en torsion et en flexion deux fois plus importante que la dernière évolution de la D8 GTO, et des accélérations longitudinales de l’ordre de 2,15 G. Il en faudra du courage pour prendre son volant…

En parlant de volant, ça va être violent. Les sièges Recaro ultra-légers ne sont recouverts de mousse que par endroits pour gagner du poids. Et le cockpit va à l’essentiel aussi. Si, en option, le système d’infodivertissement peut recevoir un iPad mini, le reste est clairement tourné vers la sportivité plutôt que vers la connectivité. La fibre de carbone apparente recouvre le tableau de bord comme le tunnel central. Le volant intègre les commandes des clignotants, des phares et essuies-glaces, sans oublier le klaxon. Et pas de palettes derrière le volant, car la F22 préfère la boîte manuelle à 5 vitesses, dans le but d’une économie de poids de l’ordre de 12 kg paraît-il. 

Donkervoort F22 habitacle

Et aussi pour conserver un feeling de conduite le plus pur qui soit. Ainsi, ABS, contrôle de traction et tout ce qui s’ensuit sont calibrables via les boutons dans l’habitacle. En-dessous du frein à main (manuel !) le bouton rouge de démarrage n’attend qu’une seule chose… En une pression dessus, le moteur commence à vrombir. Comme la GTO, la collaboration avec Audi continue, le 5 cylindres 2.5 turbo perdure encore sous le capot en étui de cigarettes. S’il délivre « seulement » 407 chevaux dans sa version la plus puissante, c’est-à-dire dans la RS3 Performance Edition, il développe ici 500 chevaux ! Le couple grimpe en flèche également, à hauteur de 640nm à 5150 tours/minute. N’oubliez pas que tout cela se guide par le levier de vitesse et la pédale d’embrayage. 

L’utilisation massive de la fibre de carbone Ex-Core permet à la F22 de n’accuser sur la balance que 750 kg à vide. À moitié vide, la JD70 était plus légère de 55 kg. À moitié plein, 750 kg pour 500 chevaux, c’est mieux que 415 pour 695 kg. Avec l’équivalent de 1,5 kg par cheval, la F22 décolle comme un avion en avouant pouvoir accrocher les 100 km/h depuis l’arrêt en 2,5 secondes. 5 secondes plus tard, les 200 km/h sont affichés sur le tableau de bord. Et l’accélération continue jusqu’à 290 km/h. Il faut avoir la tête bien accrochée. Comme nous l’avons vu, en virages, la F22 promet des merveilles. Mais pour les négocier, il faut deux choses : des freins et des pneus. 

Les disques de freins proviennent de l’officine AP Racing, également fournisseur pour la Huayra R de Pagani. Donkervoort choisit des disques en acier de 330mm de diamètre et 25mm d’épaisseur pour l’avant et 179mm et 20mm pour l’arrière. Les étriers 4 pistons sont issus de Brembo. L’économie de poids serait de l’ordre de 10kg sur ce système par rapport à la D8 GTO Individual Series. Résultat, la F22 emmagasinerait jusqu’à 1,12 G au freinage. Merci également aux pneus, en provenance de Nankang. 

Pirelli, Michelin, Bridgestone, je connais, mais Nankang… Un petit tour sur Internet plus tard, et le résultat tombe. Les gommes viennent de Taïwan et semblent être à la fois efficaces et économiques. Alors, pourquoi s’en priver ? D’autant que Nankang a développé un pneu semi-slick AR-1 sur-mesure pour la F22. À l’avant, nous retrouvons des pneus de 235/40-18 et à l’arrière du 275/35-19. Les jantes sont proposées en trois matériaux différents, faisant baisser ou augmenter la masse de la bête. D’origine, ce sont des jantes en alliage, pesant 12 kg chacune. Forgées, elle ne pèsent plus que 8 kg chacune. En fibre de carbone, elles ne pèsent que 5,4 kg chacune. 

Roues Donkervoort F22

Et ce n’est pas tout. La F22 reçoit également un différentiel à glissement limité et des suspensions hydrauliques faisant varier la hauteur de caisse sur 35mm. Légèreté et sportivité, Donkervoort fils pousse le bouchon très loin. Autant de chevaux pour si peu de poids… Et connaissant la maison, on peut s’attendre à des évolutions encore plus excitantes (oui, c’est possible) mais pas moins flippantes. J’ai hâte et j’ai peur… Dernières petites informations. La F22 sous cette forme ne sera fabriquée qu’à 75 exemplaires dont 50 étaient réservés avant la présentation officielle. Et enfin, le tarif. Hors taxes, options et malus, la Donkervoort F22 est affichée à 235.000€… Les premiers exemplaires seront livrés dès le mois prochain. 

Une sportive qui a du coffre
Une sportive qui a du coffre

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis diplômé en journalisme automobile en 2023.

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