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L’année 2022 est terminée

L’année 2022 se termine et 2023 commence. Comme la précédente, les nouveautés automobiles sortent sous le signe de l’électron, avec de plus en plus de voitures hybrides ou électriques. Mais, comme le village d’Astérix, quelques irréductibles marques continuent de sortir des voitures sinon excitantes au moins intéressantes, tant d’un point de vue historique que de la pure intrigue. Nous vous proposons ainsi de revoir celles qui ont marqué notre année 2022.

  • BMW M4 CSL
  • BMW M3 Touring
  • BMW XM
  • BMW M2 G87 en drift
  • BMW 3.0 CSL 3/4 avant

2022, une année marquée par un anniversaire fêté en grandes pompes ! BMW a profité des 50 ans de sa branche sportive Motorsport pour sortir, dans l’ordre chronologique, la M4 CSL, la M3 Touring, le XM, la nouvelle M2 et la désirable 3.0 CSL. Un seul leitmotiv : qu’importe la carrosserie pourvue qu’il y ait le plaisir… et la performance. Car elles ne sont pas qu’agressives mais également hypersportives. Avec ses 550 chevaux, la M4 CSL est devenue la BMW de série la plus rapide de l’histoire. Quant au plaisir de retrouver la M2… et sa boîte mécanique ! Un levier de vitesses que l’on retrouve encore dans la 3.0 CSL à la musculature de fibres saillante. Des M comme on les aime, hormis peut-être le XM, plus volontiers luxe que sportif. Pour les longs voyages, on prendra une M3 Touring ! Enfin… Un garage de rêve totalement complet. La M2 pour le plaisir, la M4 CSL pour la performance, la 3.0 CSL pour la rareté, le XM pour le luxe et la M3 Touring pour les vacances. Merci BMW pour ces cadeaux qui nous font chaud au cœur. Merci BMW pour ces cadeaux qui nous font chaud au cœur !  

Mon cœur, justement, balance. Les BMW me plaisent énormément, mais mon patriotisme me pousse à préférer Alpine. Alpine qui a eu une actualité plutôt chargée cette année. En Endurance, elle a pu suivre le rythme de ses rivales, malgré une plateforme vieillissante. Et en Formule 1, sa quatrième place au championnat constructeur aspire à un bel avenir pour le futur duo franco-normand de l’année prochaine. En plus des concepts-car avant-gardistes, Alpine a présenté la version la plus Radicale de sa berlinette, l’A110 R. La belle bleue perd du poids et se radicalise dans un seul but : la performance. Mais n’oublions pas qu’elle reste une Alpine, et que le plaisir sera toujours là. De l’autre côté de la lune, l’A110 s’est mise au vert le temps d’un concept, l’A110 E-ternité, avec plus ou moins les mêmes spécifications techniques que la thermique. Le bruit en moins. Un concept intéressant pour l’avenir, qu’on sait électrique pour Alpine. D’autres écrivent déjà leur futur…

  • ALPINE A110 R
  • Alpine A110 E-Ternite
  • Abarth 500e
  • Rolls-Royce Spectre 3/4 avant

C’est le cas d’Abarth notamment. Indissociable de Fiat et de sa mythique 500, la marque au Scorpion veut continuer de vivre. Même si la 500 se met à l’électrique. Car oui, à terme, la 500 ne sera plus disponible en thermique ou hybride mais bien qu’en électrique, sous le nom 500e. Et l’Abarth aussi. Légère augmentation de puissance, dynamisme revu et présentation plus agressive et osée, et voilà l’Abarth du futur. Pas franchement convaincu par cette idée, nous préférons celle de l’extrême inverse dans la chaîne alimentaire automobile : la Spectre. Rolls aussi doit s’y mettre et a décidé de frapper fort avec un coupé à sa manière. Dimensions gigantesques et look statutaire sont au rendez-vous. Le résultat est alléchant et reste dans la plus pure tradition de Goodwood : ouf ! Silence et déconnexion seront de la partie. Ne serait-elle pas la plus Rolls des Rolls ? Nous verrons…

Restons chez les Britanniques et tournons-nous vers ceux qui préfèrent jouer avec les législations plutôt que de les suivre à la lettre ou de les devancer. Aston Martin va dire au-revoir à son succulent V12 5.2 biturbo plein comme un œuf. Encore présent sous le capot des DB11 et DBS, il a trouvé sa place au chausse-pied dans la Vantage. Pour accueillir le monstre, la calandre a été élargie, le capot ajouré, et des extracteurs d’air ont été créés. La V12 Vantage est un coup de cœur total, à savourer en coupé ou en cabriolet. En coupés seulement, nous avons encore deux propositions. La première, la Noble M500. Sous son capot arrière, le V6 de la dernière Ford GT prend place, dans une configuration non pas à 656 chevaux mais 558. Et ce pour une bonne raison : sa compatibilité avec une boîte mécanique. Quelques éléments de sécurité ont été mis au rebut pour ne faire grimper la balance qu’à 1250 kg… Vous trouvez ça lourd ? GMA aussi. Après son coup de théâtre nommé T.50, l’ingénieur Gordon Murray continue de faire tourner le V12 4.0 Cosworth. Lequel trouve place dans ce nouveau coupé T.33. Biplace, boîte mécanique et moteur atmosphérique de 615 chevaux sont au programme. Ou étaient, car les 100 exemplaires ont été vendus. 

  • Aston Martin V12 Vantage Coupe
  • Alfa Romeo Tonale
  • Maserati Grecale Modena
  • Maserati GranTurismo Trofeo
  • Maserati GranTurismo Folgore

En parlant de ventes, orientons-nous vers deux marques italiennes qu’on a connu, ces dernières années, en grandes difficultés. Alfa Romeo ne vivait, jusqu’alors, qu’avec deux modèles, la Giulia et le Stelvio. Ces deux modèles sont réussis, mais il manquait un SUV compact pour batailler avec la concurrence. Aussitôt dit, pas aussitôt fait, voici le Tonale. Il est peut-être l’un des plus beaux SUV urbains à regarder, de mon point de vue. Le ramage est-il à la hauteur ? Pas d’après de nombreux avis de la presse spécialisée, malheureusement. Souhaitons-lui, toutefois, bonne route et bonnes ventes. Non loin d’Alfa, nous avons Maserati. En 2022, le Trident a présenté un nouveau SUV, le Grecale, plus petit que le Levante, et la remplaçante de la GranTurismo, qui porte le même nom. La GT devient une quatre roues motrices et abandonne son V8 atmo. Les deux modèles seront disponibles avec le moteur de la supersportive MC20 et également en électrique. La batterie remplacera le moteur thermique et la transmission dans le châssis. Une solution économique qu’on espère viable. 

Porsche l’a bien montré avec le Cayenne et le Macan. Le Cayenne a d’ailleurs reçu une évolution plus radicale encore, en 2021, sous le nom de Turbo GT. Il a fait des jaloux… Si bien que Lamborghini a dégainé son Urus Performante, à la puissance accrue de 16 chevaux et à la masse diminuée de 47kg. Pas grand chose, mais avec des évolutions au niveau du châssis, le mastodonte a été capable de grimper Pikes Peak 17 secondes plus rapidement que l’Urus normal. Pas si mal que ça donc. Question puissance, l’Urus pose les armes devant l’Aston Martin DBX707. La version classique revendique déjà 550 chevaux du V8 4.0 AMG. Mais dans cette évolution de série, le SUV devient presque insolent. Et pourtant, une part d’élégance persiste dans ce pachyderme fort de 707 chevaux. Une puissance qui lui a valu le record de la puissance pour un SUV de luxe… Mais pas pour longtemps. Car Ferrari a rejoint la danse avec son Purosangue, déjà attendu depuis plusieurs années. Lui, qui met à la porte les GTC4 Lusso et Lusso T, annonce une puissance de 725 chevaux issus du V12 atmosphérique maison. Respect au Cavallino. D’autant que, pour un SUV, il est loin d’être laid. Nous sommes impatients de voir ce qu’il donne sur la route. 

  • Lamborghini Urus Performante
  • Aston Martin DBX707
  • Ferrari Purosangue
  • Lotus Eletre

Ce modèle par contre… on ne sait pas trop à quoi s’attendre. Lotus nous a habitué à des voitures légères, tournant sur elles-mêmes, aux lignes simples et sobres. Avec son premier SUV, le fameux Eletre, le propriétaire Geely a voulu faire des siennes. Oui, il est puissant. Oui, il est pas le plus moche à regarder. Mais non, il n’a rien d’une Lotus. D’ailleurs, qu’est-ce qu’une Lotus ? La sobriété dans la ligne – et pas dans les appendices aérodynamiques – et surtout la simplicité technologique. Avec une telle débauche informatique dans l’habitacle, Eletre semble ne plus être une Lotus mais provenant d’une marque avant-gardiste. C’est ça que devient Lotus ? Mhm… Je suis sceptique…

Pour ceux qui, comme nous, en ont ras-le-bol des SUV et autres armoires normandes sur roues, Lamborghini et Porsche ont trouvé la solution. Quand l’Urus se fait Performante, l’Huracan se ‘urusifie’. Voies avant et arrière élargies, garde au sol surélevée, mode rallye intégré : la Sterrato ne fait pas dans la dentelle. Les nouveaux pneumatiques et la configuration tout-terrain de la voiture lui font perdre en performances malgré son V10 atmosphérique de 610 chevaux et 560nm de couple, mais le résultat est plutôt plaisant. Plutôt oui mais pas totalement car une concurrente est sortie presqu’au même moment, la 911 Dakar. La base est une 911 GTS, avec le moteur de 480 chevaux et le couple de 570 nm. La garde au sol est majorée jusqu’à 80mm en mode Offroad. Ses aptitudes en tout-terrain attisent ma curiosité. D’autant que, passionné d’histoire et d’automobile et d’histoire automobile, je préfère la proposition de Porsche. Car la marque a participé au Paris Dakar. De meilleures aptitudes que les SUV en tout-terrain, le tout avec style, je signe ! Mais Porsche a d’autres idées intéressantes…

  • Lamborghini Huracan Sterrato 3/4 avant
  • Porsche 911 Dakar
  • Porsche 911 Type 992 Sport Classic
  • Porsche 911 Type 992 GT3 RS

La boîte mécanique disparaît peu à peu des listes d’options des marques automobiles. Porsche la conserve pour la GT3, la Carrera mais plus, et ce depuis longtemps, pour la Turbo. Stuttgart rend hommage avec la Sport Classic à la merveilleuse 2.7 RS de 1973. Pour ce faire, un nouveau design a été dessiné, avec un aileron en queue de canard qui sert également à refroidir le moteur. Ce dernier est issu de la Turbo mais développe 550 chevaux et est associé à une boîte manuelle ! Simple propulsion, la Sport Classic se révèle être le mélange d’une GT3 et d’une Turbo. Le rêve ! Qui a un prix… La performance a un prix aussi, et Porsche le sait. En donnant les lettres RS au patronyme GT3, la 911 devient une pistarde homologuée route. Mais jamais les ingénieurs n’étaient allés encore aussi loin. La puissance est la valeur la moins impressionnante, avec 525 chevaux atmosphériques. Le reste tient de l’exceptionnel. L’appui généré à 285 km/h est de 860 kg. Merci l’aérodynamique actif. Cela a permis à la GT3 RS de tourner en 6’49 sur le Nurburgring, malgré des conditions peu favorables avec un fort vent de face sur la ligne droite. 

Le Nurburgring a tremblé cette année avec la GT3 RS, oui, mais également avec l’AMG One. L’hypercar hybride à l’étoile de 1063 chevaux à moteur de Formule 1 a mis du temps à arriver. Mais elle est enfin là. Appui colossal, performances fantastiques, elle fait actuellement le tour des circuits les plus prestigieux pour faire tomber les records. Au Nurburgring, elle a tourné en 6’35, soit une amélioration de 7 secondes par rapport à la précédente détentrice du record, la GT2 RS MR. Sur d’autres circuits, la différence est moins grande, mais pas moins impressionnante. Mercedes continue les records avec la SLR Uhlenhaut. Ce nom à coucher dehors est celui d’un ancien ingénieur Mercedes qui a conçu deux coupés 300 SLR aux lignes à tomber. Les portes papillons restent de la partie, avec un charme délicieusement désuet. Lors d’une vente aux enchères organisée par la marque, l’une des deux a trouvé preneur pour 135 millions d’euros. Elle devient alors la voiture la plus chère du monde. 

  • Mercedes-AMG One
  • Mercedes-Benz 300 SLR Uhlenhaut Coupé
  • Mercedes-AMG C 63 S E PERFORMANCE
  • Mercedes-AMG C 63 S E PERFORMANCE BREAK

À l’opposé, Mercedes-AMG a développé la deuxième AMG E Performance de série. Après la GT 4 portes, voici la Classe C 63 AMG S E Performance. Terminés les borborygmes du V8 biturbo, la Classe C préfère le 4 cylindres de la Classe A 45 S. Il est gonflé pour l’occasion à 476 chevaux. Avec la batterie et l’équivalent de 204 chevaux supplémentaires, la puissance augmente à 680 équidés ! Forcément, avec ça, les performances sont dantesques, avec un 0 à 100 km/h expédié en 3,4 secondes. Mais le poids n’est plus celui d’une AMG. On parle de 2111 kg pour la berline et 2145 pour le break. Trop. 

Heureusement, de bonnes nouvelles nous sont parvenues cette année. Notamment celle du renouveau de Wiesmann. Inconnue pour beaucoup, cette marque alliait le look charmant des Morgan avec la sportivité des moteurs BMW, V8 et V10. Après 2010, nous n’en avons plus entendu parler. Mais cette année, des repreneurs ont lancé le projet Thunderball. L’idée est de refaire une Wiesmann… en 100% électrique. D’abord contre, je me suis dit que ce qu’il manquait aux électriques c’était les sensations. Et comme les cabriolets sont des voitures à sensations, la Wiesmann pourrait nous réconcilier avec l’électrique. C’est en tout cas mon souhait. 

Wiesmann Thunderball
Wiesmann Thunderball
  • Audi R8 Coupé V10 GT RWD
  • Honda Civic Type R
  • Donkervoort F22 3/4 avant

Je souhaite également saluer le courage de 3 marques qui font encore de la résistance et qui continue de produire des moteurs thermiques. Audi assemble les dernières R8 V10 avant que la supersportive ne devienne électrique… La V10 RWD GT reçoit 620 chevaux et ne les distribue qu’aux roues arrière. Un bonheur ! Le design est agressif, juste comme il faut. Ce dernier tour de piste ne sera que pour 333 heureux élus et aucun exemplaire ne sera Spyder. De propulsion à traction, voilà venir la toute dernière berline compacte sportive, la Honda Civic Type R. Toujours plus affûté, ce scalpel n’a plus grand monde en face de lui… Est-ce peine perdue de continuer sur ce segment ? Non, ne l’espérons pas. En tous cas, cela fait plaisir de voir que toutes les marques ne sont pas dans une logique d’argent à tout prix mais continuent de (nous) se faire plaisir. Retour en propulsion avec la dernière Donkervoort. Une toute nouvelle voiture d’une toute nouvelle plateforme. C’est le même moteur mais totalement revu. Il développe ici 500 chevaux et 640 nm de couple pour un poids de 750 kg à vide. Le tout à manier à la boîte manuelle. Incroyable !

Enfin et pour terminer, voici les 3 “hypercars” de l’année. Bugatti dit au-revoir à son flamboyant, mythique, impressionnant, intimidant W16. Inqualifiable, ce moteur a marqué l’histoire en équipant la première voiture de série à rouler à plus de 400 km/h. En guise de dernier tour de piste, il trouve une carrosserie de roadster, celui de la W16 Mistral. Seulement 99 exemplaires de cette sculpture roulante seront assemblés, avec amour. Très limitée aussi, Koenigsegg a fêté son anniversaire. À la fois, ses 50 ans et les 20 ans de son premier modèle, la CC8S. Le moteur est toujours le V8 5.0 fonctionnant à l’éthanol. Plus puissant avec ce carburant, il revendique 1200 chevaux avec le SP98 ou 1400 avec l’E85, pour un poids de 1385 kg. Le plus fou dans cette voiture est sa boîte de vitesses, à la fois manuelle et automatique. Une prouesse que seuls les Suédois peuvent faire. Seulement 50 exemplaires devaient voir le jour, mais la demande était telle que 20 unités supplémentaires vont rouler. Aussi impressionnantes soient-elles, Mistral comme CC850 ne peuvent arriver au pneu de la nouvelle Pagani. Cette œuvre d’art sur roues est indescriptible. Je ne peux m’en lasser. Si sa beauté peut en échapper certains, personne ne peut rester insensible à la finition, aux détails, au soin… à l’amour du geste. Plus encore, on peut compléter le tout avec la présence du V12 biturbo AMG dans une configuration à 864 chevaux et 1100 nm de couple. Mais ce n’est pas le plus étonnant. L’habitacle peut en effet recevoir ou une boîte mécanique ou une boîte automatique. L’amour de l’automobile, de l’orfèvrerie sur roues. Indescriptible vous dis-je…

  • Bugatti W16 Mistral
  • Koenigsegg CC850
  • Pagani Utopia
  • Pagani Utopia

Comme vous l’avez vu, l’année fut bien remplie. Des sportives et des plus conventionnelles. Des voitures abordables au rêve absolu. Et même si les mois deviennent des années, lesquelles nous rapprochent de l’année-charnière 2035 où les voitures thermiques neuves n’existeront que pour de petits constructeurs, 2023 sera, à coup sûr, une année intéressante. Pour en savoir plus, il faudra continuer de nous suivre. D’ici là, nous vous remercions pour votre fidélité. 

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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