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Aston Martin DBX707

La rentabilité a un prix, celui de déchainer les passionnés automobiles. Lorsqu’une marque de sport et/ou de luxe sort un SUV pour renflouer un peu ses caisses, c’est le désarroi. Mais si cela fonctionne, et que cela leur permet de continuer à entretenir la flamme pour les autres modèles, pourquoi ne pas le faire ?

Aston Martin fait partie de ces marques. On a longtemps craint son design, son poids, toute la voiture en général. S’il ne fait pas que des émules, le DBX a toutefois réussi son pari : il s’est hissé dès sa première vraie année de commercialisation au rang de voiture la plus produite de la marque. Avec très exactement 6182 voitures assemblées à Gaydon, Aston Martin annonce une hausse de 82% de ses ventes après la chaotique année 2020. Le DBX a donc bel et bien servi la marque comme il se doit, ce pourquoi il a été pensé. C’est-à-dire permettre des versions plus pimentées du reste de la gamme. Et, en attendant de voir la future Vantage V12, qui arrivera d’ici le mois de mars, contentons-nous de cette inédite version du SUV maison, annoncé comme « le SUV luxueux le plus puissant du monde ». Vous vous léchez les babines ?

D’abord esthétiquement. Le DBX, revu en profondeur, change le design de sa calandre. Elle s’élargit et gagne en agressivité, tout en conservant une certaine délicatesse servant l’élégance british. Cela implique un changement concernant les feux de jours, qui se retrouvent alors à migrer plus aux extrémités et à changer de forme en devenant rectangulaires et très fins. Des écopes latérales sur la face avant font leur apparition. Elles sont conçues de telles manières pour servir le refroidissement des freins, inédits ici. Fibre de carbone et céramique se retrouvent pour freiner l’engin. A l’avant, nous retrouvons des disques de 420 mm de diamètre à 6 pistons ; à l’arrière, des disques de 390 mm prennent places. Tout simplement les plus grands disques jamais installés sur une Aston. C’est trop ? Compte-tenu du fait que nous ne connaissons pas le poids de l’engin, sûrement pachydermique, et qu’il se veut être un SUV sportif, on n’est jamais assez bien lotis… Et puis, ils servent à gagner du poids, avec pas loin de 40,5 kg d’économisés sur la balance par rapport aux disques du DBX 550 chevaux, sur les masses non suspendues. Toujours sceptique sur l’utilité d’une telle technologie ?

Si l’avant change quand même pas mal, le profil reste identique. Si, peut-être l’arrivée de jantes de 23 pouces (!) qui promettent un toucher de route précis quoique sportif. A l’arrière, les changements sont plus visibles. De bas en haut, l’aileron dans la continuité du toit gagne une lèvre aérodynamique fabriquée en fibre de carbone. Elle est conçue pour diminuer la traînée et limiter les perturbations à haute vélocité. D’inédites écopes de chaque côté de la carrosserie attirent l’œil et augmente l’agressivité : elles ont pour but d’évacuer la chaleur générée par les freins. Le diffuseur est remanié pour accroître l’appui, mais également pour pouvoir accueillir de nouveaux mélomanes. Puisque le système d’échappement du DBX707 compte 4 sorties, contre seulement 2 sur le DBX normal. Plus mélodieux, le nouveau V8 ?

Le partenariat avec AMG s’étant renforcé, il va sans dire que le bloc moteur vient toujours d’Allemagne. Mais il change de technologie. Les deux turbos classiques sont mis de côté au profit de deux nouveaux systèmes à roulement à bille, efficaces lors de démarrages à froid. Renforcé, le bloc conserve sa cylindrée de 4.0 mais ne développe plus « seulement » 550 chevaux mais bien 707 chevaux, comme son nom l’indique. Une puissance de Lamborghini Aventador dans un SUV, il y a dix ans c’était impensable… Pourtant, c’est chose faite. Et avec une telle puissance, devient-il réellement le SUV le plus puissant du monde ? En réalité, il développe exactement la même puissance qu’un Jeep Trackhawk, qui s’en remet à un compresseur, et qui n’apprécie guère les virages… Alors que le DBX707, lui, se joue des épingles ! Car, outre le moteur, qui fait également grimper son couple à 900 nm, le reste de la voiture n’est pas laissé pour compte. La boîte de vitesses n’est plus reliée au moteur par un embrayage classique mais par un embrayage humide, une technologie plus résistante pour encaisser le déferlement de haine en provenance du moteur. Le 0 à 100 km/h est soufflé en 3,3 secondes, c’est 1,2 secondes de mieux que le DBX normal. La course folle s’arrête au-delà de 300 km/h, mais nombre de propriétaires n’iront jamais avoisiné une telle vitesse. Comme vu précédemment, le système de frein semble performant avec des dimensions assez incroyables. Les liaisons au sol sont également revues, pour un meilleur toucher de route et un compromis qui admet une balance performance/confort toujours intéressante mais de plus en plus en faveur de la performance. Le système de transmission intégrale fonctionne de la même manière que sur le SUV sur lequel il se base, il peut donc se délester de ses roues avant lorsque les conditions le permettent.

Alors, vraiment le meilleur des SUV sportif ce DBX ? D’après les essais de la presse spécialisée, le DBX sort du lot avec une ligne qui lui est propre, un équilibre de bon SUV, il lie confort et sportivité comme un de ses concurrents : le Cayenne. Mais, si le Porsche est trop parfait, l’Aston rajoute un côté original. La concurrence est également à trouver du côté de chez Lamborghini, avec l’Urus, extravaguant. Les Rolls-Royce Cullinan et Bentayga jouent à fond la carte du confort, avec un brin de dynamisme en version Black Badge et W12. Le DBX semble s’être trouvé une place entre toutes ces « voitures sauveuses ». Et le DBX707 ? Il faudra attendre les essais officiels pour en témoigner, mais il ne semble ni mauvais ni excellent. En tous cas, il tient sa promesse de SUV de luxe le plus puissant. Enfin, pour l’instant. Parce que Lamborghini prépare une version pimentée de son Urus. Avec quelle puissance ? Affaire à suivre.  

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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