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Lamborghini Huracán STO

Les marques aiment les patronymes en plusieurs lettres : LT pour McLaren, GT2/3/4 pour Porsche, R.S. chez Renault… Lamborghini apprécie ces acronymes, lui aussi, avec les SV, Super Veloce, SVJ, Super Veloce Jota. La marque frappe encore à la porte des acronymes avec trois nouvelles lettres : STO, pour Super Trofeo Omologata. Ce nom vous fait rêver ? Alors lisez la suite !

La STO se base sur la Lamborghini Huracán EVO RWD, avec un design encore plus agressif. Pour se faire, les ingénieurs ont emprunté des éléments de la Huracán Super Trofeo EVO, comme la technologie et les appendices aérodynamiques, qui donnent un look incroyable à cette Lambo. Le bleu vif et le trait orange qui souligne les bas de caisse ajoutent à l’agressivité de la voiture. La face avant ressemble à un fauve affamé, avec cette ouverture béante, ses lignes aérodynamiques très marquées, donnant l’impression que les phares sont plus bas qu’avant. Les lignes du milieu du capot avant s’étirent du blason de la marque jusqu’à l’inédite entrée d’air sur le toit menant au moteur, toujours atmosphérique, nous y reviendrons.

La voiture paraît prête à bondir lorsqu’on la regarde de profil. Les passages de roues me paraissent élargis et contiennent des ouvertures en fibre de carbone, naturellement. L’entrée d’air du bas de caisse, en orange, me semble agrandie par rapport à la Huracán normale. Celle derrière la vitre n’a pas l’air d’avoir changé d’un iota, c’est bien dommage. Peut-être auraient-ils dû la souligner d’un trait orange ? Ce n’est que mon humble avis. A l’arrière, les traits sont encore plus marqués, j’ai même l’impression qu’il s’agit du travail d’un préparateur type Liberty Walk, tellement le trait est insolent. Si l’avant vous paraissait un brin fade, jetez un œil sur l’arrière.

C’est peut-être la partie de la voiture qui est la plus impressionnante. Le dessin du capot moteur me rappelle le monde animal, et plus précisément le milieu aquatique et celui des requins. L’entrée d’air, très imposante, se termine par un aileron dorsal, comme l’aileron du rorqual. De part et d’autre de celui-ci, nous pouvons noter des ouvertures parallèles, des stries, un peu comme les branchies du requin – oui je continue sur ce parallèle – qui lui permettent de respirer. Ici, c’est pareil. Ces stries sont au nombre de dix, comme le nombre de cylindres, ou de poumons pour continuer sur ma lancée, que comptent le moteur. Ça, ça sera en dernière partie. De profil, nous pouvons voir que le fond de ces ouvertures est de couleur orange, un beau rappel des bas de caisse.

Si l’on prend la face arrière, plutôt que de la décrire entièrement – je ne trouve pas vraiment les mots – nous allons plutôt noter les similarités avec la Huracán EVO RWD sur laquelle, je le rappelle, cette STO se base. Les pots d’échappement conservent leurs places, tout comme les feux et le bandeau contenant le nom du créateur. C’est tout. Oui, même la plaque d’immatriculation a dû être changée de place, migrant vers le Sud, enfin plutôt vers le bas. Alors que la Huracan Evo comptait un tout petit aileron, un mini becquet, là c’est… différent. La seule supersportive qui peut la concurrencer sur la taille de l’aileron c’est la dernière AMG GT Black Series. Tout en carbone forgé, cet appendice est monstrueux. A la place de la plaque d’immatriculation précédemment citée, il y a une plaque en aluminium avec trois lettres inscrites dessus : STO. En dessous, l’extracteur d’air est, lui-aussi, d’une taille conséquente. De part et d’autre de ce dernier, les roues. Constatez par vous-même les ouvertures gigantesques entre la partie orange et la carrosserie. Déjà à l’extérieur, la bête donne envie. Mais allons à l’intérieur, là aussi c’est intéressant.

Ouvrez la porte, baissez la tête, et bienvenue dans le cocon Lamborghini. Bien installé dans ces sièges ? Ils sont tout nouveau. L’appui-tête a été redessiné pour que, lorsque la voiture est sur la piste, le port du casque ne vienne gêner les passagers. Intelligent. Les baquets sont de couleur noire, avec une coque en fibre de carbone, et des rappels de carrosserie, à l’instar du logo et du badge STO en bleu ainsi que les coutures en orange. Le tableau de bord se pare d’Alcantara, les extracteurs d’air sont en fibre de carbone, ce qui doit permettre de gagner quelques précieux petits grammes sûrement, les coutures sont en bleu et soulignent à merveille ce tableau de bord. Côté passager, le badge Lamborghini repose sur un élément en fibre de carbone.

Entre les deux sièges, la fibre de carbone est omniprésente, tout comme les rappels du bleu extérieur. De part et d’autre de la console centrale, il y a des protège-genoux, moitié carbone, moitié bleu. Les poignées de portes intérieures ne sont que des bouts de tissus, ce qui permet, encore une fois, de gagner quelques précieux grammes dira la marque. A l’œil, cela flatte moins que les poignées de la Huracan normale. Mais je crois que la firme se fiche de mon avis. Suivant les options que le client coche, il pourra encore faire faire un régime à sa voiture, en remplaçant la tablette tactile centrale par une plaque en fibre de carbone, bien entendu, avec marqué STO, en blanc. En dessous de ceci, voilà l’objet qui alimente bien des fantasmes : le clapet rouge. Ouvrez-le, appuyez sur le bouton et rendez-vous dans un autre monde, dans une autre vie.

VROOM. Le V10 se réveille, et par la même occasion, réveille ceux qui dormaient profondément, des kilomètres aux alentours. Harnachez-vous bien dans votre baquet pour la suite. Le divin son du moteur est un régal à lui tout seul, même à bas régime. Mais en haut du compte-tours, aucun mot ne peut décrire ce son. La STO n’est pas faite que pour être admirée ou scrutée, elle sait aussi accélérer, en ligne droite comme toute sportive, mais aussi être efficace en virage, comme une bonne sportive. Prenons d’abord l’accélération pure.

Ligne droite, moteur allumé, pied droit au plancher, pied gauche sur le frein, les mains à 10h10, prêtes à passer les rapports, et c’est parti, lâcher les gaz. 3 secondes suffisent à la STO pour atteindre les 100 km/h, pour une propulsion, c’est impressionnant. 6 secondes plus tard, les 200 km/h sont affichés sur le compteur. La course s’arrête à 310 km/h, l’aiguille s’approchant trop du rupteur. Ces chiffres sont déconcertants, surtout lorsque l’on sait que la STO embarque un moteur atmosphérique. Son V10, le dernier de la production automobile actuelle qu’elle partage avec la R8 d’Audi, ne dénombre pas moins de 640 chevaux, dans un 5,2l à respiration 100% naturelle. Là où Lamborghini est une marque intéressante, c’est qu’ils réussissent à lier la nostalgie avec la technologie, pas toujours harmonieusement, mais ici, ça l’est. Je m’explique.

Le moteur est l’un des derniers atmosphériques du monde, le dernier V10, ce qui est un beau clin d’œil au passé. Ils associent cette relique à une carrosserie très, voire trop, moderne, taillée à la serpe et à une technologie embraquée suffisamment avancée pour se battre avec les ténors du sport automobile, j’ai nommé Ferrari, Porsche, McLaren, j’en passe et des meilleurs. Un mariage assez surprenant en somme, mais qui est poussé encore plus à l’extrême ici. La STO repose sur la Huracán EVO RWD, oui, et lie aussi les connaissances acquises par la marque lors des courses qu’ils ont pu gagner, comme les 24H de Daytona, course remportée à trois reprises par les Huracán Super Trofeo. C’est donc en hommage que la firme a dévoilé cette STO. J’en veux pour preuve le dessin de la partie avant de la carrosserie, qui n’est qu’en une seule partie, pour gagner encore quelques grammes, comme la Huracan Super Trofeo. Toute la quête à la masse superflue a permis, d’après la marque, de baisser le poids à sec de la voiture de 43 kg, soit 1339 kg, toujours selon les dires de la marque. La masse annoncée par la firme pour la Huracán EVO RWD est de 1389 kg. Or, 1389 – 43, chez moi, ça ne fait pas 1339, mais plutôt 1346 kg. Mais ce n’est qu’un détail, et ce n’est pas cela qui va rebuter les acheteurs. Affichée à 299.294€ en France, sans compter le malus, c’est peut-être ça qui va les rebuter, non ?  

Bestiale, puissante, impressionnante… les qualificatifs se bousculent au portillon dès que l’on parle de Lamborghini. Mais cette Huracán STO est peut-être la seule depuis bien longtemps, depuis la Gallardo Squadra Corse en fait, qui me plaît. Finalement, deux petites choses viennent noircir la toile quasi parfaite de cette pistarde. La première, c’est son nom, je ne suis pas fan du nom « Huracán », c’est bête je sais mais bon. La deuxième, et non des moindres, c’est que je n’ai toujours pas le permis… 

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis étudiant à l'ITM Graduate School au Mans, avec pour objectif de travailler dans le domaine de l'automobile.

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