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BMW i8 : l’OVNI arrivé et parti trop tôt

Les innovations ne payent pas toujours…

Les marques automobiles le savent, mais il n’empêche que les innovations sont souvent le fruit des meilleures voitures.
BMW présentait en 2012 un concept de coupé hybride électrique/diesel, la BMW Vision. Elle disposait de 4 places et d’une surface vitrée impressionnante. Le concept plaît, à la marque comme à la communauté pour son avant-gardisme. Alors en 2014, BMW lance une nouvelle gamme, la gamme i, avec l’i8 en tant que porte étendard de la gamme, et de la marque.

Le monde va très vite, et les innovations deviennent vite obsolètes.

En 2014, aucune sportive n’était hybride, hormis la Sainte Trinité, composée de la McLaren P1, la Ferrari LaFerrari et la Porsche 918 Spyder. Viendra quelques mois plus tard la Honda NSX, mais la première hybride de la gamme des GT se nomme i8. “i” signifiant l’électrification, 8 c’est pour le rappel du passé, la Série 8, la Z8, des porte étendard pour les innovations de la marque.
Tout n’est qu’innovant dans l’i8, avec un design incroyable, tant pour l’époque qu’encore aujourd’hui. Ses portes à ouverture en élytre donnent un quelque chose en plus qui peut mener à l’achat. Moins grandes que celles du concept, ces portes restent tout de même importantes, et demeurent à fermeture électrique. Tant mieux me direz-vous, puisque comme elles s’ouvrent vers le haut, il faudrait se lever de la voiture pour les fermer. Elles donnent tout de même accès aux quatre places de la voiture mais a contrario du concept, il faut basculer les sièges avant pour accéder aux strapontins, plus accueillant que ceux d’une Porsche 911, sa rivale visée, cela dit, chaque sportive souhaite concurrencer la 911 et beaucoup s’y casse les dents.
Outre les portes fabuleuses, la voiture accueille presque autant de technologie qu’une supercar, elle est la première voiture de série à proposer des phares laser, elle propose un fond plat, des ouvertures entre les roues arrière et le toit où va s’engouffrer l’air, en provoquant des tourbillons dans ces trous et ainsi plaquer la voiture au sol, avec une coque en fibre de carbone, elle est la seule à proposer cette technologie sur ce marché. Qui dit fibre de carbone dit léger et résistant. La légèreté est de mise pour une hybride à vocation sportive, et pour la rigidité, ce n’est pas mal non plus, puisque 4 ans après le coupé, un roadster est venu lui prêter main forte, celui-ci n’affiche que 60 kilogrammes supplémentaires, soit la même prise de masse que les meilleures supersportives quand elles se découvrent elles-aussi. Avec donc 1610 kilogrammes à la pesée, il faut tout de même un peu de puissance pour bouger cette GT. Et pour cela, la marque fait confiance non pas au 6 cylindres mythique de la marque mais à un 3 cylindres turbocompressé, couplé donc à deux moteurs électriques. Certes, ce n’est pas une mécanique noble mais elle fait le job en proposant 231 chevaux, auxquels il faut ajouter ceux des moteurs électriques qui proposent 131 chevaux au total pour la première monture. Avec les 362 chevaux cumulés, le 0 à 100 s’efface en 4,5 secondes, bien aidé par les quatre roues motrices. Car oui, l’i8 est la première sportive BMW à proposer la technologie des quatre roues motrices, et on sait désormais qu’elle annonçait le futur de la marque, la M5, la M8… Mais, l’honneur est sauf, puisque son moteur thermique ne fait que propulser, et comme l’autonomie en tout électrique n’est que d’une cinquantaine de km, la propulsion est plus souvent permise que la traction. Pour avoir eu la chance de faire un tour dans une i8, je peux annoncer que ses accélérations sont plus que correctes. Certes, 362 chevaux ce n’est pas énorme, une simple Classe A 45S AMG en propose plus, mais dans la bavaroise, le centre de gravité est si bas que les sensations sont accrues. De plus, cette puissance s’est vu augmenter lors du restylage et de la sortie du Roadster, passant donc de 362 à 374 chevaux.
A l’intérieur, l’élégance se conjugue à la technologie, avec une absence de boutons appréciable.

L’i8 est arrivée trop tôt, ou elle n’est pas allée assez loin…

En effet, en cette année 2020, l’i8 tire sa révérence, non sans avoir été écoulée à moins de 20.000 exemplaires. C’est beaucoup pour une sportive, mais c’est peu compte tenu de sa concurrente directement visée, la 911, qui s’écoule à bien plus d’exemplaires.
Alors pourquoi ce flop ?
Et bien, plusieurs hypothèses sont possibles. La première est peut-être le fait que sa concurrente première est bien plus sportive, puisqu’elle peut s’octroyer des sorties circuits, ce dont l’i8 est difficilement capable. Ensuite, c’est peut-être l’avant-gardisme trop important. Peut-être est-ce aussi le non-accord entre le look très futuriste et soigné de la GT et sa motorisation. En effet, nous nous attendions tous à une totale électrique, mais il n’en fut rien… Le 3 cylindres effectue son travail mais n’hérisse pas les poils. D’autant que le son du moteur est transmis vis les haut-parleurs… à l’avant alors qu’il est à l’arrière… une incohérence relativement déstabilisante. Enfin, c’est potentiellement son tarif. Certes, 140.000€ a minima, l’i8 n’était pas une Dacia. Mais il faut voir les points positifs : on était dispensé du malus, et on bénéficiait de nombre d’innovations. L’i8 ne connaîtra sûrement pas de descendante, mais elle a apporté à la marque des informations sur la technologie hybride.

Pour rappel, la BMW i8 c’est 2 phases et nombre d’éditions spéciales, limitées, uniques, je vous propose de revenir en images sur sa vie.

Par Iwen

Passionné d'automobile de toutes époques, je suis diplômé en journalisme automobile en 2023.

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